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lieux communs (et autres fadaises)

1 octobre 2008

haut et bas

Je dois l'écrire à peu près tous les ans, à la même période : l'automne, c'est quand même un drôle d'état, limite schizophrénie, ou mieux, "troubles bipolaires de la personnalité".
Il y a l'automne-exaltation et l'automne-abattement.
L'automne comme ci :

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et l'automne comme ça :

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ou encore comme ça :

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Et on passe sans arrêt hop hop comme ça de l'un à l'autre... Faut s'accrocher, hein!

1 octobre 2008

retour à

MICHAEL TOLLIVER EST VIVANT
de Armistead Maupin

C'est mon amie Christine qui me l'a conseillé, et quasiment mis entre les mains : "Ca devrait te plaire, c'est très pédé...". J'avais lu, il y a quelques siècles, que dis-je lu, il s'agissait plutôt de dévoration, tous les tomes des Chroniques de San Francisco (un été à Perpgnan...) , j'avais adoré ça, mais je dois dire qu'avec le temps, il ne m'en est  resté rien, ou si peu...
On retrouve donc Michael, un des personnages principaux, mais trente ans après... un pédé cinquantenaire moyen, séropositif, à bedon et à viagra, qui a épousé Ben, un mec adorable de vingt ans plus jeune que lui (qui craque pour les daddies, les mecs plus âgés) avec qui il vit une histoire d'amour tellemnt simple, ordinaire, et merveilleuse qu'elle ne pourra faire soupirer tout un chacun des midinets qui sommeillent en nous...
Au début, c'est comme si on abordait un héros anonyme et nouveau, mais, au fur et à mesure, on va se rappeler des choses, l'auteur réussira à évoquer plus ou moins fugitivement, tous les personnages de la saga, tous les anciens de Barbary Lane, et c'est comme retrouver un vieux complice. Une bonne façon de raviver les souvenirs des pauvres lecteurs aux neurones engourdis.  Histoire de famille(s), surtout en ce qui concerne Michael (son mari, sa mère, son frère, sa belle-soeur...). C'est un roman en pente douce : ça démarre effectivement plutôt très cul, très pédé, très acide, très drôle, et, au fil des pages, ça s'assagit et ça se calme, doucement.
Ca se lit donc avec grand plaisir, on rigole souvent (il ya chez Maupin, comme chez Mc Cauley, un sens très pédé de la formule qui tue...) et j'ai ai été tenté plusieurs fois de recopier des passages, tellement ça me plaisait. Je pense que dans quelques temps j'auraipeut-être tout oublié, mais, ça ne fait rien, ça valait la peine, c'est tout...

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30 septembre 2008

"toute toute première fois..."

Longtemps que je n'avais pas écrit dans cette catégorie... Non pas qu'il ne me soit rien arrivé depuis tout ce temps mais bon, il faut tout de même garder sa part de mystère, hein ?

J'ai un faible pour les timides...
Il est arrivé dans son gros bahut (je l'apprendrai plus tard, il excède la hauteur moyenne), s'est garé un peu loin, le long du sous-bois. Je suis allé faire un tour, en reconnaissance ; il était assis dans son bahut, m'a jeté à peine un regard rapide et a continué ce qu'il était en train de faire. Je me suis donc éloigné, pour ne pas déranger.
Au bout d'un petit moment, je vois la portière côté conducteur qui s'ouvre, il descend, me regarde brièvement (je suis derrière, assez loin) fait le tour comme s'il allait faire pipi, mais ne fait pas pipi du tout, il attend ? Il me regarde encore, sans bouger. Je rentre dans le sous-bois. Une voiture traverse le parking, le dépasse, disparaît. Il semble alors prendre son courage à deux mains et rentre dans les bosquets. Je suis un peu plus haut, et le vois s'approcher de moi, directement, sans chichis ni détours (dans ces moments-là, j'ai toujours quelques micro-secondes d'inquiétude : et s'il venait pour me casser la gueule ??? Mais non pas du tout...) J'aime bien son abord direct, cette franchise, on se salue, il me demande aussitôt ce que je propose, et, quandje lui retourne l'invite, répond que pour lui c'est la première fois, qu'il n'a pas l'habitude, qu'il avait envie d'essayer, qu'il n'est pas sûr d'y arriver...
C'est un grand mec, à la tête assez ronde, bonne bouille joviale, corps solide... Je lui dis qu'on peut toujours essayer, j'ai vraiment l'impression que c'est la première fois pour lui, avec un autre mec.  On s'éloigne un peu. Et donc je l'entreprends.
Et, pour ce qui est de "ne pas y arriver",  je lui prouve assez facilement le contraire.
Après, il me remercie, "j'étais pas sûr de pouvoir...", il n'a pas cette attitude furtivement honteuse de la plupart des camionneurs, qui remontent dans le bahut et redémarrent illico, non, non, visiblement il n'est pas pressé, il a envie de discuter... Ce que nous faisons donc, fort civilement dans ce sous-bois, à parler de choses et d'autres, avant de se saluer en évoquant une possible prochaine  rencontre, dont la perspective fend son visage d'un large sourire et fait briller ses yeux, comme une gamin gourmand à qui on montrerait la vitrine d'une pâtisserie, ce qui me le rend définitivement très sympathique...

29 septembre 2008

micro50

"il était une fois un petit tyrannosaure qui n'avait pas d'amis parce qu'il les avait tous mangés."

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la truffe blanche sent l'ail.

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Comme c'est triste, un échafaudage à la morte-saison...

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les coccinelles sont déjà adultes au moment où elles sortent du cocon.

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un mercredi embouteillé

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un plat d'épinards et de côtes de bette, ça ne donne pas un caca très glamour

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"Dis tu ne pourrais pas accélérer un peu ? Je sens que la vieillesse va nous rattraper..."

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les culs somptueux des mecs de la DDE

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"On a l'impression que les bonnes choses arrivent toujours trop tard..."

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28 septembre 2008

saut à skis

LA NOUVELLE VIE DE MONSIEUR HORTEN
de Bent Hamer

Il y a des films, comme ça, qui vous laissent tout rêveur à la sortie... Encore une bonne surprise venue de Scandinavie, d'autant plus que je m'attendais à voir une pochade échevelée, un truc bien givré grave, et, qu'en fin de compte, le mot qui me vient à l'esprit serait mélancolie. Oui, une bienheureuse et douce mélancolie.
Parce que ça parle d'un monsieur, Odd Horten, qui part en retraite. Et que c'est un sujet qui commence à me concerner, voui voui! Et le métier de ce monsieur Horten est de conduire des trains, dans la neige, entre Oslo et Bergen notamment (et s'il est un trajet en train qui reste cher à mon coeur c'est bien justement ce trajet-là!). Retraite + train + neige = le bonheur! D'autant plus que j'étais tout seul dans la salle du bôôô cinéma (et que je pouvais donc y prendre mes aises.)
Horten c'est un vieux bonhomme, tout ridé comme une vieille pomme, avec des yeux bleu glacier, un genre de grand échalas assez mutique à la Tati, mais avec une casquette de conducteur de train à la place du chapeau. En quatre-vingt-dix minutes, nous assisterons à la transition entre Horten-qui-travaille et Horten-en-retraite, dans une suite de vignettes plus ou moins drôlatiques, touchantes, improbables, tant par les lieux visités (un échafaudage, une chambre d'enfant, un tarmac, un bar, un sauna et la piscine qui va avec...) que par les personnages rencontrés (une mère alzheimer, une hôtelière rosissante, un pochard érudit...), ou même les objets (des chaussures rouges, un fragment de météorite, des skis...) avec, toujours, bien entendu, la neige, la glace, les pluies verglaçantes (et, comme dans les bouquins de Jo Nesbo, il pleut à Bergen...) et la nuit (c'est un film très nocturne). Et c'est vrai qu'on n'est pas très loin d'un Roy Anderson, par cette construction même, avec ces apparitions incongrues où ces petites histoires dont on ne saisit qu'une partie, mais il y a ici quelque chose de plus personnel, de plus... intime (et la dédicace finale le souligne bien) et donc de plus touchant.
Ce vieux bonhomme qui vit seul avec son canari, et réalise soudain qu'il y a des choses à côté desquelles il est (peut-être) passé, pour qui tout ne se passe pas forcément le mieux du monde à chaque fois (entre gaffes et mini-catastrophes), mais n'en manifeste pourtant aucune animosité, on le suit pas à pas, on s'y attache, on est parfois surpris, parfois agacé, amusé, parfois attendri, parfois tout ensemble, et le traitement des nombreuses scènes nocturnes accentue encore cet aspect un peu onirique (irréaliste à force de réalisme ? Ou bien le contraire ?) Quelque part entre Tati et Lewis Carroll... 
Décidément, le cinéma nordique n'a pas fini de nous faire découvrir ses merveilles...

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25 septembre 2008

petit linge

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22 septembre 2008

pass' pass' le oinj

BACK SOON
de Solveig Anspach

Eh bien, c'est du propre ! Personne ne réagit ? Mais que fait notre pourtant Omniscient et Edvigesque gouvernement ? Personne n'est donc  monté au créneau pour faire courageusement interdire ce brûlot gauchiste dégénéré et hautement subversif qui risque de pervertir notre belle jeunesse (celle qui se lève tôt) en faisant l'apologie éhontée des adjuvants psychotropes ?

Sans rire (ou plutôt si, justement) ça fait vraiment du bien de voir un film comme ça, léger et sinueux comme une fumée amicale (de pétard bien entendu), et qui nous vient -une fois de plus- d'Islande. Décidément, le nord a le ciné en poupe! En verve, aussi. Une comédie donc, sans équivoque, une vraie comédie qui fait rire (comme les cigarettes du même nom), avec une poétesse-dealeuse qui veut arrêter le commerce, des gros barbus tatoués qui mangent des gaufres, une boxeuse reine du bras-de-fer, un berger suicidaire, une irlandaise mystique, un français thésard, et surtout une oie, qui a malencontreusement avalé le portable de notre héroïne...

C'est vraiment délicieux, ça fait un genre de courant d'air dans la tête, car Back Soon est, à l'image de son pays d'origine, un film accidenté : ça monte, ça descend, c'est plat un moment puis ça regrimpe et ça prend de l'altitude, et ça zigzague et ça cabriole et ça redescend à toute allure, et  ça repart, hop! et hop! Enthousiasmant! Et vive le petit commerce de proximité, on ne le dira jamais assez...

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21 septembre 2008

dernier baiser

J'ai appris hier dans Libé la mort de James Crumley, et ça m'a fait quelque chose...
J'avais découvert, un peu par hasard, La danse de l'ours, et ça m'avait tellement plu que j'ai dévoré tout le reste, consciencieusement (excepté Les serpents de la frontière que j'ai laissé tomber quand le héros se fait enfoncer dans l"urêtre une tige de métal chauffée à blanc...) Il avait deux héros récurrents (qui se ressemblaient quand même vachement) Sughrue et Milodragovitch, des tough guys,  qui boivent sec et n'hésitent pas à recourir aux substances illicites et nasales, et qu'il a d'ailleurs fait se rencontrer d'ailleurs dans un de ses bouquins...
Crumley, c'était Missoula, le Montana, les histoires déjantées, une écriture à la fois somptueuse et exigeante, bref le parfait prototype de cette littérature américaine dite "virile" que j'aime tout particulièrement.
En plus, il faisait -au sens strict- partie des écrivains "inclassables" (au moins au début) puisque ses bouquins traduits en france le furent dans le désordre et dans diverses collections et formats, ça faisait un peu désordre sur l'étagère, hein...
Hi Jimmy!

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(en fouillant sur gougueule j'ai trouvé ça, en forme d'hommage, qui résume assez bien l'ambiance...)

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20 septembre 2008

de tout un peu

PARLEZ-MOI DE LA PLUIE
d'Agnès Jaoui

On y va sur le capital sympathie dont jouissent les Bacri/Jaoui ; on a vu les précédents, on les a appréciés, on y revient donc... Et on apprécie, encore une fois, le film est plaisant, agréable, sympathique, mais. Mais ? Oui, "mais". Comment dire... On ne palpite pas comme dans Le goût des autres, on n'est plus surpris, suit ça sans déplaisir, on ne s'ennuie pas mais on n'est pas captivé non plus. C'est un film du trop peu, du pas assez. On reste sur sa faim.
C'est drôle, je n'ai pas vraiment de critique à faire, j'aurais juste voulu pouvoir faire plus de compliments... Bacri fait son Bacri (comme Gabin en son temps pouvait faire son Gabin), comme d'hab' installé dans  une sorte de franchise (au sens commercial) bougonne et râleuse mais-au-fond-avec-un-coeur-comme-ça, et c'est bien  pour ça qu'on l'aime d'ailleurs. Agnès Jaoui est très bien aussi, dans le rôle pas si facile qu'elle s'est attribué, celui d'une féministe qui se lance dans la politique. Ils ont invité une troisième en tête d'affiche, Jamel Debbouze, sympathique aussi, mais dont on se demande s'il est davantage là pour le bankable ou ses qualités d'acteur. Ils ont invité aussi d'autres copains dont l'excellent (encore un acteur scandaleusement sous-employé) Frédéric Pierrot et la troublante Florence Loiret-Caille (idem), qu'on ne verra  hélas d'ailleurs pas assez à mon goût.
C'est la structure même du film choral qui impose cette multiplication des personnages (et, donc, des histoires) mais là, on a le sentiment qu'il y a trop de choses abordées, et trop légèrement peut-être. On ne fait que survoler, comme une abeille désinvolte, on effleure une fleur et on passe à la suivante. Oui on reste trop en surface, à la limite. L'ambition, la famille, le couple, les clivages sociaux, la politique, le cinéma, l'amour, le mensonge, la séparation, les paysans, l'engagement, la fumette (oui, oui Bacri fume des pétards, avec Jamel au début et avec Agnès après...) sur un scénario un peu lâche... "Mais enfin, il va bien falloir le finir ce film..." fait dire à un moment Jaoui à son personnage Agathe Villanova (car il y a -et c'est même le film conducteur- un film dans le film...) ce qui est un peu à double-tranchant.
Oui, on reste sur sa faim, malgré des dialogues très écrits (et qui font souvent mouche) et un enrobage musical plutôt efficace, même si parfois un peu surprenant. Entre la comédie pas toujours assez drôle et le drame pas toujours assez poignant, ça va ça vient. Comme la vie, finalement. Oui, comme la vie...

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19 septembre 2008

amis

Un morceau de texte reçu aujourd'hui dans le "Courrier du lecteur" n° 43 de mon ami Philou, et dont le moins qu'on puisse dire est qu'il a résonné en moi :

"Imperceptiblement, il s'établit avec ceux qu'on rencontrait souvent, avec qui on dînait, avec qui on bavardait familièrement, un surcroît insidieux de distance : ce qui ne demandait qu'un signe de la main, qu'un coup de téléphone, quelques minutes de marche, réclame maintenant prévision, combinaison, rendez-vous pris, préparatifs, encore arrive-t-il qu'en fin de compte l'affaire manque (...) On se sent devenu le centre veuf et déserté d'un menu cosmos en expansion, dont les étoiles et les planètes dans toutes les directions, à une vitesse croissante, s'éloignent de vous en s'isolant de plus en plus dans la distance. Ce n'est rien, ou tout du moins rien qui soit très neuf : on a vieilli."
Lettrines 2
Julien Gracq

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