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lieux communs (et autres fadaises)
31 octobre 2011

micro99

(d'ailleurs puis de Paris)

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les yeux rouges des motrices, comme tapies dans l'obscurité

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pour la première fois depuis longtemps, ce matin, pas d'ipomées

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"-Ma mère m'a fait une quéquette, faut bien que je m'en serve
- Pour ça, y tient de sa mère..." (un couple, au FJT)

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"Elles sont  cochonnes, les personnes âgées "  (les mêmes)

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"Moi, j'aurais mon fils qui refasse sa vie, je serais pas jalouse de lui..."
(toujours les mêmes)

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 "J'ai plus ou moins installé mon imprimante " (J.)

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 la dame qui chuintait, sans discontinuer, et sans regarder son mari ni son fils, qui ne la regardaient pas non plus, d'ailleurs

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le gros monsieur qui faisait semblant de jouer de l'accordéon, mais mendiait vraiment

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 Comment fait-on pour briser la vitre derrière laquelle est entreposé le marteau brise-vitre ?

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jolis culs ronds des Turcs
(surtout en survêt')

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Coucou! dit le chasseur, montrant la fleur en question aux deux demoiselles
que chevaleresquement il accompagnait

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pas un régime, plutôt une lubie

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Le jeune homme un peu éméché, parlant fort avec ses camarades et tanguant un peu,
debout dans l'allée, qui me gratifiait, suivant les cahots et sans penser à mal,
de l'amicale pression de sa braguette contre mon épaule

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(impassiblement, je lisais)

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salle de cinéma où les sièges sont implantés comme dans un avion en train de décoller

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je ne vous recommande pas la salle 6 du MK2 Gambetta

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J'ai mangé de la méduse au concombre

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26 octobre 2011

"Georges, il faut qu'on parle..."

THE ARTIST
de Michel Hazanavicius

Un exercice de style plaisant, qui vaut bien mieux, en tout cas, que son interminable bande-annonce (qui ne raconte heureusement pas tout., ouf!) Un film " à l'ancienne" (format 1.37, noir et blanc, muet), qui nous parle du cinéma d'avant en y mettant les formes : intertitres, gags, éclairage, expressions faciales, et même un gros  policeman comme dans le slapstick. Et en utilisant -juste accessoirement- le son comme élément sur-signifiant (le cauchemar, la scène finale), le réalisateur effectue un travail tout en finesse sur la bande-son, justement. Le film, s'il est muet, est très musical. Et toutes les références (sonores ou scénaristiques) à la parole -ou au fait de parler- sont très pertinentes. Les acteurs assurent, Jean Dujardin en tête, et Bérénice Béjo a le petit côté rétro qui sied tout à fait à son statut d'actrice 1920 (et j'adore John Goodman en gros producteur à cigare). L'histoire, si elle n'a rien de renversant, est plaisante à suivre (même si le film n'aurait pas souffert d'un petit resserrement de la durée) et les anges tutélaires du cinéma (des réminiscences de Sunset bvd, de Chantons sous la pluie, de Rebecca, entre autres) ouvrent grandes les ailes de la nostalgie à l'ombre de laquelle le film fait son nid. Un charme suranné, peut-être, mais incontestable. Bref, on ne peut qu'applaudir des deux mains (version sonore ou silencieuse ?).

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23 octobre 2011

petits bonheurs

- recevoir un cd avec un très joli mix de Loulou (et la mention "pour tonton R")
- y trouver entre autres une chanson dont on est fou instantanément
- copier le disque de Einsturzende Neubauten prêté par Gigis, parce qu'on le trouve très beau, et en acheter un autre pas cher sur Pr*cem*n*ster
- réaliser que ça y est, on y est arrivé, aux vacs de la Toussaint
- passer les 9000 au classement du scrabble
- le soir des vacances, voir un spectacle très fort : "Cet enfant", de Joel Pommerat
- y voir beaucoup de gens qu'on connaît et qu'on aime
- le premier jour des vacances, aller, rituellement, à la Foire aux livres avec Marie
- y faire quelques bonnes affaires
- y recevoir aussi un cadeau de Noël bien avant Noël
- le soir de ce premier jour, aller voir Claude W. en concert qui chante du Poulenc et du Duruflé, et trouver ça très beau
- avoir le plaisir d'y être salué par Isabelle
- et, en arrivant, écouter assis dans la voiture, dans le noir, England de The National, et avoir les larmes aux yeux

22 octobre 2011

graphisme

J'aime la charte graphique (et l'humour à deux balles) des produits Monop' :

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16 octobre 2011

coup de foudre

L'avant-dernier ce fut "J'en passerai" (d'Alex Beaupain, par Chiara Mastroianni), juste avant c'était "Guest Room" (de et par The National), encore avant ça avait été "Des hauts, des bas" (de Stefan Eicher, par Florent Marchet et Gaéten Roussel)... vous savez, "la" chanson (en général surgie de nulle part) qui s'accroche instantanément et durablement dans votre oreille d'abord, puis votre tête (votre coeur ?)
Ca a nettement quelque chose à voir avec le plaisir.
Aprésent c'est "The glorious land" (de et par P.J Harvey), découverte sur un mix envoyé par Loulou, et illico réécoutée en boucle tout le reste du trajet. Belles ambiance, sublimes guitares, sample intriguant,  texte simple et fort...
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. J'avais décrété il y a quelques années que je n'aimais pas P.J Harvey (les premiers albums étaient trop... teigneux (?) pour moi). Soit elle a changé, soit moi. Mais cette chanson est une pure merveille.
Merci Loulou!

"The Glorious Land"

How is our glorious country ploughed?
Not by iron ploughs
Our lands is ploughed by tanks and feet,
Feet
Marching

Oh, America
Oh, eagle land
How is our glorious country sown?
Not with wheat and corn.
How is our glorious land bestowed?

What is the glorious fruit of our land?
Its fruit is deformed children.
What is the glorious fruit of our land?
Its fruit is orphaned children.


 

16 octobre 2011

BPM

POLISSE
de Maïwenn

Soirée d'ouverture de saison, avec un Prix du Jury Cannes 2011 en avant-première, je pensais que ça attirerait un peu plus de gens. Tant pis pour eux, hein (ceux qui ne sont pas venus). J'ai pensé aux Bureaux de Dieu, qu'on avait aussi présenté en ouverture de saison et en avant-première, me semble-t-il. A cause de la qualité et de l'homogénéité de l'interprétation, et de par le boulot que font ces gens. Toute la misère du monde & cie. Et aussi par le va-et-vient entre documentaire et fiction (si Les bureaux de Dieu, un peu exceptionnellement, étaient une réalité -les entretiens- déguisée en fiction -les actrices-, Polisse, à l'inverse, déguiserait plutôt la fiction en documentaire : un groupe de flics  à la fois dans l'exercice de leur fonction, mais aussi dans la vie privée (c'est le fait de les voir  en action, sur le terrain, pataugeant dans la plus sordide et abominable réalité (viol, violence, inceste) et de voir ensuite ces mêmes dans leur vie "normale", en dehors du boulot justement, qui nous les rend si sympathiques, au risque d'ailleurs d'un soupçon d'angélisme : oui, ces flics-là ils sont tellement bien qu'on aimerait bien boire un verre ou sortir en boîte avec eux, -d'ailleurs c'est simple, ils sont presque toujours ensemble!-)
Maïwenn les filme (et se filme) avec acuité et chaleur. Ils sont tous extraordinaires et méritent d'être cités : Karin Viard, Marina Foïs, Naidra Ayadi, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot côté dames, et Arnaud Henriet,  Nicolas Duvauchelle, Jérémie Elkaïm, JoeyStarr et Frédéric Pierrot côté messieurs. (Je l'ai dit et je le redis : j'adore cet acteur, et le rôle qu'il a ici est (enfin) à sa mesure ; tout le monde glose et roucoule sur JoeyStarr, sur qui le film est tout de même un peu plus centré que les autres et qui le mérite, certes, mais il ne doit pas tout de même en éclipser du coup tous les autres, hein!)
Pouttant au départ, tout n'est pas joué, loin de là. Les deux scènes d'ouverture (l'entretien avec la fillette, puis l'interrogatoire du grand-père) sont suffisamment "réalistes" pour faire naître le malaise, dans leur crudité et leur quotidienneté, et le contraste avec la chanson choisie pour le générique ("L'ile aux enfants", célèbre et défunte émission enfantine, comme son nom l'indique) ne fait qu'accroître le malaise. A ce moment-là je l'avoue, je n'étais pas sûr de rester dans la salle jusqu'au bout.
Sentiment accru par le montage. Au début, comment dire, on a le sentiment que les plans ne sont pas raccordés, qu'ils sont simplement mis bout à bout, en vrac, et ce flottement est un peu désagréable. Et soudain, mystérieusement (miraculeusement) tout est là : le rythme, les scènes, le timing, les acteurs, on prend comme qui dirait enfin  le train en route, et on n'en descendra plus jusqu'à la fin (la chute finale, qui est étonnante, je n'en dirai pas plus).
Pépin à la sortie parlait de mélo : même si le terme n'est pas exact (et je n'en ai pas trouvé qui soit plus précis)  je comprend ce qu'il voulait dire : il y a là-dedans c'est vrai quelques scènes tire-larmes (un peu trop ?) (les petits roumains, le petit black) mais comment ne pas faire dans le "mélo" quand on parle d'enfants arrachés à leurs parents, hein ?
D'autant que Maïwenn n'hésite pas à recourir à l'excès inverse : la grosse rigolade (une scène mémorable de fou-rire lors du témoignage d'une ado pour un vol de portable, et ce qu'elle est prête à faire pour le récupérer) et la dérision.
Dans Les bureaux de Dieu, les instants "off" étaient traités en mineur (puisque c'étaient les seuls moments dont les dialogues n'étaient pas écrits) et ont consisté en improvisations demandées par la réalisatrice à ses actrices. Scènes de pause, en quelque sorte, respirations entre la densité de deux entretiens, épiphanies. Ici c'est un peu le contraire, et, plus on progresse dans le film, et plus les moments intersticiels prennent de l'importance, et finissent quasiment par prendre le pas sur le reste. C'est aussi le choix de la réalisatrice, qui a réalisé davantage un film sur les membres de la BPM plutôt qu'un reportage sur leur travail. (même si tous les aspects ou presque en sont évoqués). Tout ça sonne plutôt juste.  Les moments off arriveraient presque à éclipser le reste, à nous faire croire par moments qu'on serait juste face à une bande de chouettes potes, avec leurs fou-rires et leurs engueulades, leurs faiblesses , et donc leur humanité. Les copains d'abord, quoi. sauf que pas du tout.
Il faut reconnaître à Maïwenn une audace et un culot certains, dans le choix du sujet, par le casting fabuleux qu'elle a réussi à rassembler autour d'elle (et je n'ai pas parlé de ceux qui ne font qu'une apparition, Sandrine Kiberlain, Martial  Di Fonzo Bo, apparitions de luxe, tout de même...) et une évolution intéressante dans chacun de ses trois films : elle parviendrait presque à se détacher d'elle-même, à moins ne parler que d'elle, à s'autofilmer moins complaisamment, et on ne peut que l'encourager  à continuer dans cette voie...

Comme disait Robert Mitchum de façon terrifiante dans La nuit du chasseur "Children..."

 

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16 octobre 2011

"enlever le plâtre"

CECI N'EST PAS UN FILM
de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb

Ceci n'est pas un film, c'est un acte politique. Jafar Panahi a été condamné par les autorités iraniennes, privé du droit de tourner et de sortir du pays. Il a donc conçu ce projet,  faire un film virtuel,  c'est à dire raconter à un ami cinéaste 'qui le filmera) le film qu'il aurait dû (pu) tourner, dans son appartement (d'où on ne sortira d'ailleurs pas, sauf durant les dernières minutes.)
C'est assez incroyable de parvenir à tenir ainsi, avec du rien, ou presque. Et de parvenir à générer de l'émotion avec rien, ou presque.
Si l'avoir réalisé est un geste politique (le film est parvenu clandestinement au dernier Festival de Cannes sur une clé usb), aller le voir est donc, pourrait-on dire, un devoir, un acte militant. De cinéphile lambda. Pour le cinéma en général, et les cinéastes iraniens tout particulièrement.
C'est du cinéma a minima (on retrouverait -ironiquement- le dispositif de Pater) sauf qu'il n'y a là que des vrais gens, qui jouent leur propre rôle (le filmeur et le filmé) pendant la plus grande partie du film (qui est assez court : 1h15).
Jafar P. est filmé. Prend son petit-déj', figure un décor avec des scotchs sur le tapis, regarde les infos à la télé (qu'il a grande et plasmatique), répond au téléphone, y parle à son avocate, à sa femme, à des amis.
C'est le jour de la fête du feu, comme dans le premier film d'Ashgar Farhadi (On entend dehors des pétarades, qu'on prend d'abord pour des coups de feu, mais on ne comprend que progressivement de quoi il s'agit).
Vers la fin, le caméraman devant partir (et le film tournant un peu à vide, d'où la phrase "quand les coiffeurs n'ont rien à faire..." qui a failli donner son titre à ce post, et Panahi filme alors avec son appareil photo son copain en train de le filmer) intervient inopinément un troisième personnage, en la personne d'un jeune homme qui vient chercher les poubelles (il remplace le gardien), jeune homme que Panahi ne va plus lâcher jusqu'à la fin, le suivant dans l'ascenseur, le filmant ("me voilà devenu acteur" rigole-t-il alors...) nous permettant de voir que même pour les jeunes, les étudiants, la vie en Iran n'est pas rose non plus.
La dernière séquence, pourtant très réelle (réaliste), prend des allures singulières, presque fantastiques, d'avertissement, de menace, d'espoir, de prémonition...
Ou (cf plus haut) comment générer de l'émotion avec rien. C'est ça le signe d'un vrai cinéaste. Les caméras doivent rester allumées...

"Ne sortez pas avec la caméra, Monsieur Panahi, on pourrait vous voir!"

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15 octobre 2011

discussion

compte-rendu qui nous fut fait d'une discussion qui eut lieu ce vendredi matin :

- contralto

- pipi militaire

- tango argentin

- mortadelle

- école des loisirs

(merci Marie)

15 octobre 2011

(sans) repos éternel

RESTLESS
de Gus Van Sant

Certains films s'imposent en force, pour celui-ci c'est tout le contraire. Tout en finesse, en délicatesse. Juste une histoire d'amour entre un jeune homme qui aime beaucoup les enterrements et une jeune fille qui doit bientôt mourir d'un cancer. Il y a aussi un troisième personnage, le (jeune) fantôme d'un pilote kamikaze japonais. Pas grand-chose d'autre, et ça n'en est que plus miraculeux.
Je suis sorti de ce film parfaitement bouleversé. Délicatement bouleversé, plutôt. Un film qui parle d'amour justement. l'interprète principal y est sans doute pour quelque chose (il s'agit du fils de Dennis Hopper, qui ressemble de façon saisissante à son père) mais pas que. Les relations entre les personnages, où il est pourtant avant tout question de mort, sont pourtant placées sous le signe de l'apaisement, de la complicité. De l'équidistance, où les fantômes seraient filmés comme des gens réels et les vivants comme des fantômes.
Il s'agirait plutôt d'un ton, d'une façon de faire progresser le film, de l'importance accordée à la musique, de volume sonore, aussi (pendant très longtemps, on n'entendra même pas un éclat de voix.) Quelque chose à voir avec le recueillement, ou la fascination, ou les deux. Une oraison funèbre dont on aurait gommé les larmoiements. Le deuil est un rituel mais il est aussi un état mental.
Les critiques (pffff!) quasi unaniment ont chipoté : blabla film mineur blabla teenage movie blabla facilité blabla déception. Je crois  qu'ils sont simplement passés à côté de ce beau moment de cinéma, toujours en (des)équilibre, constamment parfait (parfaitement constant ?). Je placerais ce Restless dans le peloton de tête de mes films préférés de gus van Sant : entre Gerry, Elephant et Mala Noche, ce qui n'est pas peu dire...

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12 octobre 2011

bains publics

DEEP END
de Jerzy Skolimowski

Parti finalement à besac un dimanche et sous la pluie pour aller voir ce film dont on avait tant parlé, que je n'avais jamais vu puisque raté cet été à Paris.

C'est bien, mais c'est pas exceptionnel, comme j'aurais pu l'espérer. Je crois que les films des années 70 ont un léger problème de vieillissement : ils me semblent beaucoup plus datés que, par exemple, un film des années 50. A la fois trop proches et trop lointains. Ce film, esthétiquement, m'évoque Blow-up, qui souffre exactement pour moi du même symptôme
Ni les interprètes ni l'histoire racontée ne me sont particulièrement attachants. Par contre les tours et détours et retours de la couleur rouge valent, c'est certain, plastiquement  le détour. Et puis j'étais un peu fatigué, et j'ai, hélas à un moment somnolé.

Tant pis, hein...

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