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lieux communs (et autres fadaises)
30 mars 2008

pipi partout

JOHN JOHN
de Brillante Mendoza

Bouleversant.
Un film d'une grande simplicité, humain, vivant, sincère. Une caméra à l'épaule (au tout début, j'ai eu peur d'avoir mal au coeur mais ça cesse vite) tremblote en plan large puis zigzague dans un bidonville de Manille, où l'on va suivre une journée de Thelma, une mère de famille qui est aussi nourrice "professionnelle", au milieu des siens. Mais pas n'importe quelle journée, puisque celle-ci est la dernière qu'elle doit passer avec John John, le petit garçon de 3 ans qu'elle a élevé, et qu'elle doit remettre à ses parents adoptifs, un couple d'américains friqués, logés dans une suite luxueuse d'un non moins luxueux hôtel.
Rien de plus, en apparence. Le quotidien de la famille (toilette, repas...), une visite, un trajet en voiture, un rendez-vous... Pas de virulence revendicative, pas de sensationnalisme misérabiliste, pas de débat filandreux sur l'adoption ce douloureux problème.  Pourtant, avec autant d'économie que donc d'élégance, tout est dit, ou presque. L'adoption, les riches et les pauvres, l'exploitation, le fric, la dignité, l'amour maternel, le fossé entre les deux univers... Le film de Brillante Mendoza, quasiment documentaire, pose un regard juste et aigu sur ce monde, sur ces deux mondes plutôt, laissant courir à peine, en plus,   ce mince fil d'intrigue, de scénarisation.
Comme dit une des personnages "Il y a beaucoup de pauvres". Et Thelma est de ceux-là, qui galère pour nourrir sa famille, pour survivre, tout court. Et qui travaille ainsi comme mère provisoire, nourricière, pour des enfants dont elle sait bien à chaque fois qu'elle devra se séparer... Celui-ci en particulier, est plutôt silencieux, comme s'il réalisait que cette journée-là sera une journée particulière, calme, passant son temps entre courir, dormir, et faire pipi sur les différentes personnes qui vont le porter au cours de cette longue journée
Pas de pathos donc. Pensez-vous, à l'arrivée à l'hôtel de Thelma et John John, je pleurais déjà. Tout doux. Mes voisines aussi, reniflaient. mais ça fait du bien, parfois, on en a juste besoin.

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29 mars 2008

vitrages

LA FABRIQUE DES SENTIMENTS
de Jean-Marc Moutout

Inconfortable.
Ca m'a rappelé quelqu'un. Du besoin de normalité sociale (crédibilité ? formatage ?) et du "prêt(e) à tout pour ne pas être seul". Bonheur de (re)voir Elsa Zylberstein (parfaite), un peu injustement oubliée ces années passées, et désormais nantie d'une bien belle maturité. Idem (comme toujours) pour l'ami Bonnaffé (faudrait que j'écrive un jour tout le bien que je pense de cet homme) dans cette histoire simple d'une clerc de notaire trentenaire et célibataire (ça rime...) qui se lance dans le speed dating, parce que, à son âge, elle se dit qu'elle devrait vraiment rencontrer quelqu'un...
Un film entre cynisme et désabusement (désabusion ?), entre quotidien et fantasmé, entre désillusions et lucidité, servi par un récit assez étonnamment fluide (lissé), et ce malgré des ellipses sidérantes dans la narration, aussi abruptes que salutaires (des lignes de failles qui viendraient soudain s'ouvrir au flanc d'un discours qui continuerait pourtant comme si de rien n'était...), un peu glacé, peut-être, à l'image de ces multiples vitres, miroirs, parois, fenêtres, qui viennent sans cesse séparer (protéger) notre héroïne de tout ce qui l'entoure, non pour l'encadrer (la recadrer) mais plutôt pour l'isoler. A distance.
Le générique de début (impressionnant dans le cliché et le sans âme) a peut-être le tort de vendre la mèche trop vite (on sait bien, question d'ordre, lequel, entre les deux prétendants, malgré toutes les apparences, va "bien" finir...) mais tient finalement plutôt bien ses promesses, oui, tout est dans le fake, le faux-semblant, l'apparence. L'impression (l'image) qu'on donne. Mentir plus pour aimer plus ? Aïe, à l'image des temps que nous vivons...

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28 mars 2008

sans faire de mal (même pour de faux)

J'AI TOUJOURS RÊVE D'ËTRE UN GANGSTER
de Samuel Benchetrit

Plus j'y repense, et plus j'éprouve une grosse tendresse pour ce film, vu mercredi après-midi. Déjà, en sortant j'avais résolu de me priver de la séance consécutive que j'avais prévue,  A BORD DU DARJEELING LIMITED, parce que j'avais envie de rester encore un peu dans ce noir et blanc un peu floconneux, ces images un peu cracra, cette nostalgie attendrie (et plutôt référencée ou clin-d'oeillée) d'un cinéma que j'aime, d'un cinéma qu'on dirait en voie de disparition. Qui n'a rien à vendre. Ou si peu. C'est... attendrissant ? Quatre histoires, voisines géographiquement, tournant -quasiment- autour d'une cafétéria un peu miteuse et de son parking . Un braqueur maladroit, un enlèvement qui ne l'est pas moins, deux chanteurs qui règlent des comptes, et quatre vieux casseurs sur le retour. Et un épilogue (qui n'était à mon sens pas indispensable mais bon, fallait bien enrubanner le paquet-cadeau ...)
C'est drôle, ça cahote, entre d'équerre et décalé, aigre-doux dirons-nous, avec aussi des moments où "ça retombe" un peu, et même quelques embardées du côté de l'émotion, voire de l'attendrissement (fin du 2 et du 4).
Assez plaisamment intemporel (années 50 ? 70 ? 90 ?), en tout cas pas arrêté dans une modernité clinquante. Oui, reposant, quoiqu'en disent Les Inrockchounets, Libé ou Téléramuche...Bien entendu (bien vu, serait plus juste) un régal en ce qui concerne l'interprétation, avec un pensée spéciale pour un Edouard Baer méconnaissablement excellent, et pour mon gros Bouli L. à moi que j'aime (mais ce n'est pas objectif)
Tous touchant juste, parce que propres à ce qu'on s'y reconnaisse (identifie) : loosers, branleurs, pathétiques magnifiques, paumés touchants, minables aimables, avec des espoirs, des regrets, des remords, des victoires minuscules et des échecs qui ne le sont pas moins...

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25 mars 2008

lever les filets

(miettes de rêve)

Je suis à l'armée (dans la marine ?) En tous cas, ça a l'air plutôt cool. On est dans une grande pièce, à zoner... L'officier cuisinier arrive et m'explique qu'il a organisé un grand repas de gala, avec viandes et poissons, et que (parce que j'ai un couteau à poisson ?) comme il y a des dorades, je serai chargé de lever les filets des dorades. (j'ai une image mentale à ce moment là de couteau effilé qui tranche à plat dans la chair du poisson, et que je ne vais jamais y arriver, et que je vais rendre le poisson inutilisable...)
Je plaisante à la cantonade en disant que je n'y connais rien en filets, en poissons, en... et l'un des autres marins présents me renvoie la balle en plaisantant " Et en filles ???". J'esquive en continuant mon énumération comme si je n'avais rien entendu
Je feuillette un atlas à la recherche de l'index pour trouver les mots "lever les filets". J'entame une discussion avec M.C (qui est hors-champ) comme quoi, en voyageant, lui est descendu le plus bas qu'il était possible (je pense qu'il est allé au Pôle Sud) et ne pourra pas faire mieux. Tandis que moi j'ai fait la même chose, mais au nord.
J'entend le cuisinier en train de faire un genre de discours à propos des dorades, à un groupe de personnes que je ne peux pas voir, en leur faisant remarquer que, à l'odeur, on ne peut pas se tromper, il s'agit bien de dorades, car elles ont une odeur très forte et très spécifique. Je pense que ça ne m'avance pas à grand chose, car, avec ùon anosmie, je ne sens absolument rien...

24 mars 2008

lundi eud'pâques

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23 mars 2008

dix-mille photos ?

Ohlala comme le temps passe (vite!)
Il aura fallu ce loooog ouikinde de trois jours (ah c'est pas comme ça qu'on va gagner plus, hein!) pour que je puisse me poser un peu, en cessant de parer juste au plus pressé, si, si! Heureusement que ce n'est pas celui où on change d'heure... Une de moins, il aurait fallu voir, tiens!
Donc ne plus compter les heures passé sur l'ordi à trier les "photos d'Inde" (c'est devenu un substantif à temps complet, qui viendra se ranger dans le dico après le cochon, le marron,et le violon du même nom) Après avoir trié les miennes (un dossier principal, des sous-dossiers, d'autres sous-sous dossiers), je fais la même chose avec celles des autres (il sont sept, et chacun a pris entre mille et trois mille photos...) pour constituer une sorte de "méta-récit" photographique du voyage (avec, pour une fois, tous les points de vue, puisqu'on y verra -enfin!- les photographes en photo!)
J'en ai déjà fait six (enfin, cinq et demi, puisque je n'ai que la moitié de celles d'élisabeth, son ordinateur s'étant subitement mis en grève l'autre soir quand j'ai voulu les télécharger...) et je me trouve, après sélection, à la tête d'un capital d'environ mille images, que la magie de l'informatique m'a permis de classer chronologiquement (sous réserve que chaque photographe ait pris la précaution de modifier en conséquence les paramètres temporels de son appareil!), et la chose donc prend forme...

Parlant de photos, justement, et de retouches, j'utilise un outil aussi facile que gratuit, nommé Picasa (c'est gougueul qui fait ça), qui permet retouches simples ("recadrer, redresser, éclaircir, "j'ai de la chance"...) et classement, rangement, constitution d'albums et même gravage de cd-cadeaux!) et je ne pouvais m'empêcher, en les regardant "avant" et "après", de penser à la chanteuse Cher, dont la légende dit que pas un centimètre carré de son corps n'est d'origine. Avec les images numériques, c'est un peu ça ; peu d'images restent vraiment "telles quelles", telles qu'on les a prises... c'est tellement facile. J'ai donc pas mal de photos "Cher" (ah, vous rappelez-vous le temps antédiluvien des diapos, du 64 asa, des pellicules 36 poses, celui où chaque photo était comptée, où l'on devait ainsi se rappeler de beaucoup de choses uniquement dans sa tête, ah les souvenirs de voyage...), et quelques unes, quasi-miraculeuses, où il n'y a rien eu à faire.
Surtout que Picasa se rappelle des réglages, et une image que vous regardez après coup et qui vous semble normale peut en réalité avoir été honteusement trafiquée. Heureusement, on  peut refaire le chemin arrière : annuler enregistrer / annuler recadrer / annuler netteté / etc. et se rendre ainsi compte qu'on a parfois un peu trop forcé sur la netteté ou la saturation, mais, contrairement à Cher, il est toujours possible (ou presque) de revenir à l'original!

ps : (tss...) Ecouter la chanson de Bashung "Hier à Sousse" sur le nouvel album, et être ému juste en écoutant ces mots "à New-Delhi, à New-Delhi..."

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(mercredi soir, Christine nous avait confectionné des Boules à Djamoun, bonnes comme là-bas, dis...
juste un p'tit peu trop serrées, peut-être...)

22 mars 2008

v'la l'printemps!

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21 mars 2008

carton

GAFF AFF
de (et avec) Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot

Les meilleures choses font souvent partie des plus imprévues (et toc! à graver dans le marbre!).
Il n'y avait aucune raison pour que j'aille voir ce spectacle, vraiment aucune, je ne savais même pas que ça existait, mais ma copine Evelyne l'avait pris dans son abonnement, et voilà qu'elle ne pouvait y aller, et qu'elle a pensé à moi. Gentil, non ? Je suis donc parti ce soir, pour aller voir je ne savais absolument pas quoi.
Le papier distribué à l'entrée n'était pas beaucoup plus explicatif : "chorégraphie keatonienne", "cirque", "musique"... et pourquoi pas "théâtre d'objets" aussi, tant qu'on y est, hein ?
Deux mecs sur scène, parfaitement dissemblables et complémentaires : côté corps, un hurluberlu plutôt hyper speedé, et, côté son, à l'opposé, un dj placide, impassible quasiment, qui mixe et qui scratche et qui crée du son avec parfois quasiment rien (un grésillement de vieux 33 tours) pour une heure et quelques d'extrême plaisir,  sans répit, d'une énergie, d'une inventivité, d'une richesse, invraisemblables. Celui-ci restera assis, bougeant juste pour changer les disques qu'il scratche et mixe (je ne suis pas sûr d'utiliser les bons termes, mais j'ai en tout cas adoré cette musique-là), tandis que celui-là passera son temps sur le (double) plateau tournant, à danser courir se tordre apparaître disparaître, construire et détruire des trucs et des machins (tout est en carton, sauf la valise!)... Il se passe toujours quelque chose, à voir, ou à entendre, ou les deux en même temps, c'est un tourbillon enthousiasmant, il n'y a pas d'autre mot!
Naissance, vie et mort d'un homo industrialus (costard cravate attaché-case) pourrait être le résumé ou le sous-titre (quoique j'aime vraiment beaucoup le titre original : Gaff Aff), mais avec beaucoup beaucoup de cartons, de musique créée, dansée, de folie, sans cesse  entre furieuse et douce, de mouvement circulaires (la platine, le(s) plateau(x) tournant(s) concentrique(s) et de solutions de continuité, mais sans un mot. Bref tout ça tourne tellement bien, et vite, et fort,  qu'on est déçu que ça s'arrête...

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17 mars 2008

j'y pense et puis j'oublie...

CORTEX
de Nicolas Boukhrief

Un joli petit film. Un joli étrange petit film. Petit quoi ? Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui, un nouveau genre, le "polar-alzheimer", avec Dussolier qui joue, justement Alzheimer, un ancien flic, qui mène l'enquête dans une clinique où il vient d'entrer comme pensionnaire, alors que certains patients se mettent à mourir un peu trop à la chaîne. Le film a les limites de son sujet (comment construire une progression dramatique tandis que celle-ci est -au sens strict- annihilée au fur et à mesure ? En laissant des traces ?) Des vieux, des déambulateurs, des médicaments, des robes de chambre, des infirmières, des cols du fémur et des somnifères, des arrêts cardiaques et des cours de danse troisième âge, rien de bien folichon, certes, mais, allez savoir pourquoi, on s'intéresse...
Le film a une jolie musique, dans tous les sens du terme (la vraie, des petits friselis électroniques minimalistes et répétitifs comme j'aime, signée Nicolas Baby -j'avais noté à la fin du générique mais l'avais aussi sec oublié...- et la figurée, grâce au réalisateur, qui réussit à créer là un univers assez convaincant et intrigant, autant que plastiquement homogène) et il a, de plus,  la chance d'être habité (soutenu, incarné) par un André Dussolier au-delà de tous les éloges, d'autant plus qu'il est plutôt bien entouré...
Et puis, ah, les lumières mauves des veilleuses... (et qui l'a éteinte, d'ailleurs , hein ?)

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15 mars 2008

jeux d'enfant(s)

L'ORPHELINAT
de J.A Bayona

1) version "dans la salle"

Hmmm, je l'avoue, j'ai -c'est atavique- j'ai une faiblesse coupable pour les films où ça parle en español. Et, comme les films bouh fais-moi peur !, je ne déteste pas non plus, il était normal que j'allasse (que je me rendisse ?) voir le film dont auquel j'ai mis le nom au-dessus de cette chronique, couronné de  lauriers (le film, pas moi...) dans divers festivô et qualifié tiroir-caissement de "plus grand succès du cinéma hispanique" (quoi ? plus que Cria cuervos ??? Voix étranglée d'indignation)...
Donc, la séance  initialement prévue mercredi à 11h que nous avions cochée ayant été supprimée, c'est à celle d'un peu avant seize heures que j'ai retrouvé mon amie Dominique. Petite salle, quelques adotes (pendant un certain temps j'y restai le seul spectateur mâle), avec du pope-corne (en barils), du soda aux extraits végétaux, et -nouveauté !- des bonbons, avec des papiers qui font frrschrrt frrschrrt surtout quand on essaie de les dépiauter discrètement -et donc encore plus lentement- Le tout-venant du ciné le mercredi aprèm', je suppose...
Bon, le film finit par commencer (avec, juste avant, la bande-annonce, plutôt drôle,  du film de Samuel Benchetrit Le jour où je suis devenu gangster, que j'ai très envie de voir) et nos ennuis aussi.  d'autant plus que ne cessent d'arriver des groupes d'adotes, dont certaines, notamment, montent jusqu'au dernier rang (le notre) en s'aidant d'une lampe de poche qui s'avéra être celle d'un portable (à la puissance à peu près équivalente à celle du phare de Noirmoutier), lampe qu'elle nous braquèrent joyeusement dans la gueule et sans états d'âme en nous passant devant (et nous piétinant presque) pour aller s'asseoir à l'autre bout du rang, tout en continuant de pouffer et de discuter quasi à haute voix en s'installant (l'installation fut longue), provoquant notre ire, que je ne trahis que par un soupirun peu fort, tandis que Dominique les interpelait d'un virulent "Vous pourriez vous taire ?" auquel elles n'obtempérèrent d'ailleurs pas immédiatement.
La première demi-heure du film se passa ainsi, avec des grappes d'adotes arrivant à peu près toutes les 5 minutes, et nous, essayant stoïquement et tant bien que mal de rester concentrés, quand arriva un tout petit groupe, mixte (ils étaient deux,) s'installant juste un peu en contrebas au bord à droite, et dont il parut assez vite évident, au bazar qu'ils commencèrent à semer, qu'ils n'étaient pas véritablement venus là pour voir le film. Le siège grinçait, aléatoirement aurait-on pu croire au début, puis beaucoup plus rythmiquement... Ca chuchotait, ça faisait je ne sais pas quoi... Z'avaient envie d'un gros câlinou, visiblement, et il avait fallu qu'ils viennent dans notre salle... Argghh.
C'est encore Dominique qui a réagi, en se levant carrément pour aller tancer les apprentis tourtereaux en question (dont l'élément mâle, d'ailleurs, crut ensuite bon de faire son malin en continuant de chuchoter exprès et assez sottement, en commentant le film, mais à qui heureusement la reprise de leurs activités buccales et linguistiques coupa heureusement assez vite le caquet.)
Pendant ce temps, les mangeuses de pope-corne continuaient de popecorner, les mangeuses de bonbons nous prouvaient que leur paquet en contenait extrêmement beaucoup, les celles qui étaient arrivées 20 minutes après le début étaient reparties 20 minutes avant la fin...
On a eu quand même eu droit à un grand moment de calme (ouffff...) où l'on n'a fait que regarder le film (si si, à peine continuait-on d'entendre les frrschrrt frrschrrt ), avant que les lumières ne se rallument. Est-ce par honte, ou par frénésie labiale (j'ai failli écrire "collage intempestif"...), toujours est-il que le petit couple bruyant est resté en place, comme s'il ne s'était aperçu de rien, et n'a pas moufté, elle de dos, allongée en travers de son siège, le string dépassant du jean comme de bien entendu, lui restant invisible, en-dessous affairé comme un pilote de sous-marin avec son périscope...
Nous les avons laissé là de leurs effusions (peut-être y sont-il toujours, d'ailleurs ), et avons traversé la désolation des sièges du bout du rang (ceux des donzelles retardataires au portable) au milieu des pope-cornes renversés et autres détritus picorables et sucrés répandus.
Et c'est Dominique qui a eu le mot de la fin : "C'est la dernière fois que je vais voir un film fantastique un mercredi après-midi dans une salle pleine d'ados !"

2) version "sur l'écran"

Et le film, direz-vous ? Le début est un peu difficile (exposition maladroite, générique idem : Le papier peint déchiré qui révèle les titres est une fausse bonne idée... ) Dans la famille "il y en a des qui cherchent vraiment les problèmes", voici notre héroïne, ex orpheline, (élevée dans ledit orphelinat en séquence pré-générique), qui hmmm années plus tard, revient au même endroit pour y ouvrir un petit "centre d'accueil pour enfants malades",  avec son mari et son jeune fils, lui aussi orphelin (mais qui ne le sait pas encore) et malade, et qui se met à voir des amis imaginaires (dont un certain Tomas) plutôt joueurs, mais à l'humour particulier. Le temps d'expliquer les règles du "jeu" à sa maman, le bambin disparaît, et la voilà qui se lance à sa recherche. Elle n'est pas au bout de ses surprises...
Visiblement le réalisateur connaît ses classiques, et, hélas, nous aussi, alors, forcément ça déçoit un peu. Mi-Le pensionnat et mi-Saint-Ange, avec un zeste de Poltergeist, une pincée de La maison du Diable, sans oublier Les Autres...  Une histoire (classique) de maison hantée et de fantômes enfantins, que le réalisateur a un peu affaiblie inutilement en multipliant les thèmes et les angles d'attaque (orphelins, enfants morts, vengeance de l'au-delà, farce macabre, mélo familial, placard mystérieux, disparitions, spiritisme, présence invisible...) donc, vue sans déplaisir aucun mais manquant hélas un chouïa d'originalité.
J'avoue que j'ai quand même sursauté quelques fois, quand ça fait tsing! tsing!, et qu'il y a quelques personnages qui marquent : tel enfant avec un sac sur la tête, telle gouvernante inquiétante, telle médium historiquement fripée (quelle émotion de revoir ici la Señora Géraldine Chaplin!), mais le récit est tout de même très emberlificoté pour un résultat, et un final sans -au fond- pas vraiment inattendu : et en plus tss même pas de main sortant in extremis de la tombe pour alpaguer le survivant et le spectateur, du même coup. Ca se voit sans déplaisir, mais bon, il manque quelque chose...
Allons-y donc tant que les places ne sont pas chères, et attendons donc le prochain film du señor Bayona pour savoir si... Mais Viva España!

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