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lieux communs (et autres fadaises)

14 juillet 2007

d'accord / pas d'accord

LA FILLE COUPEE EN DEUX
de Claude Chabrol
avec Ludivine Sagnier, François Berléand, Benoît Magimel...
(sortie 8 août) pas encore d'affiche disponible sur allociné
J'étais à contre-courant : les autres avaient plutôt bien aimé (de bien à très bien d'ailleurs) moi pas (trop). C'est du Chabrol 100% Chabrol : Bourgeoisie lyonnaise très bourge, pouvoir du fric, manigances, secret de famille enfoui et exhumé, jeune arriviste, histoire d'amour improbable, perversions inavouables (et toujours hors-champ), jalousie, entrecoupez avec quelques scènes de restau et de bonne bouffe et envoyez c'est pesé. Bof bof ! (mais on m'a dit à la sortie "il faut le voir au moins deux fois, c'est un film trop lisse en apparence...") Mouais. Si vous voulez voir Ludivine Sagnier à quatre pattes avec des plumes de paon dans le derrière...

LA MAISON
de Manuel Poirier
avec Sergi Lopez, Bruno Salomone, Bérénice Béjo
(sortie le 22 août)
Deuxième film de la soirée, et une fois de plus j'ai été à contre-courant complet. J'ai beaucoup aimé, quand tous les autres (au moins ceux avec qui j'ai un peu discuté) étaient plutôt mouais, bof, il a perdu sa folie..., c'est petit-bourgeois..., j'en ai marre de voir toujours le même acteur.... Là encore, comme le précédent, c'est du Poirier 100% Poirier : Sergi Lopez, la Sarthe, un couple en instance de divorce, une mison à vendre, un dessin d'enfant, une vente aux enchères, l'amitié virile, la difficulté d'aimer, ajoutez quelques scènes de fêtes arrosées et de beuveries entre potes, et hop! c'est prêt. Simplement dire que l'histoire m'a personnellement beaucoup touché parce que moi aussi j'ai perdu tous les vestiges de mon enfance avec la vente d'une maison, et que l'ami Sergi, il me touche toujours autant (mais pas pour les mêmes raisons, en plus là il a l'air tellement triiiiiste qu'on a vraiment envie de le prendre sur ses genoux pour le consoler, là làààà ça va aller... mais bon je m'égare!)

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13 juillet 2007

traduction simultanée

2 DAYS IN PARIS
de Julie Delpy

Ce qu'on appelle une excellente surprise.
J'y suis allé sans rien en connaître du tout, juste le nom de la réalisatrice, et  ne m'attendais pas du tout à ça. Cette petite bonne femme, que j'avais quittée sublimement diaphane et translucide dans Mauvais Sang de Carax révèle ici une énergie, un humour, une vacherie que je n'aurais pas soupçonnés.
Dès la première image, qui sert de fond au générique, (un couple qui dort dans le train, lui, délicieux  barbu angélique, avec à ses côtés une demoiselle blondinette tout aussi charmante, portant un t-shirt sur lequel est dessiné un flingue, comme par hasard pointé sur le monsieur) le ton est donné : lui, elle, et boumboum la guéguerre du couple.
C'est visiblement "un peu" autobiographique. Marion (Julie Delpy), une française expatriée aux Etats-Unis, et son "fiancé" Jack (Adam Goldberg) un vrai de vrai américain, sont sur le chemin du retour vers New-York (après un voyage romantique à Venise écourté pour raisons intestinales), et passent deux jours à Paris. Et c'est tout ? Oui, en gros, c'est tout. Et ça fait longtemps que je ne m'étais pas autant bidonné au cinéma (mon voisin proche, qui semblait dans les mêmes dispositions m'y a bien aidé aussi !)
Les critiques ont évoqué Woody Allen, Nanni Moretti, Jim Jarmusch même (excusez du peu!), personnellement j'y ajouterais un zeste de Rohmer, tant c'est davantage un film de paroles que de cinématographie "pure".
Une vraie française (comme on dirait une vraie jeune fille ?) face à un ricain idem (quoique... s'il l'est par la caractérisation de ses phobies, microbes, terrorisme, etc., il ne l'est pas par ses données physiques :  barbu touffu, plein de tatouages, qui fume comme un pompier... on a connu plus politically correct! ) c'est forcé que ça fasse des étincelles, surtout quand tout est prétexte à discussions et affrontements, et que l'environnement proche s'en mêle (le papa, la maman, la frangine, les ex, (beaucoup d'ex! ), et même le chat!) surtout quand s'y rajoute la barrière de la langue, et que seule Marion possède la traduction simultanée,  forcée donc de jouer l'interprète dans les deux sens .
Diarrhée, capotes, lapin au vin blanc, attentats, DaVinci Code, photographie numérique, régime pour chat, pulls de pompiers, vernissage, lécher la chatte, repassage des jeans, épilation en ticket de métro, Jim Morrisson, aucun sujet (ou presque) ne fait peur à Mam'zelle Delpy. Ca a l'air tellement proche de sa vie (elle a même embauché ses propres parents pour jouer les parents de son personnage), qu'on finit  par se demander ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. En tout cas, ça joue plus vrai que nature!
Ca démarre très fort, et, si le film faiblit un peu vers la fin, perdant un peu de sa vacherie et de son goût du sarcasme (ou peut-être qu'on s'y habitue ?) il n'en reste pas moins un pur moment de jubilation (comme a sans doute du écrire téléramuche), qu'on suit comme une visite guidée de Paris organisée par un tour operator un peu allumé , un parcours touristico-affectif , une Carte du (pas si) Tendre (que ça) mais si au fond quand même, toute en répliques choc et scènes cultes. Avec, en fil rouge,  un échantillonnage assez croustillant de chauffeurs de taxis, contre qui la dame semble avoir gardé une certaine dent.
Embarquez-y donc de ma part, je vous le recommande, c'est un vrai petit bonheur estival, un coup de soleil pour nos cerveaux obscurcis, un coup de jeune pour cet été... pluvieux! (huhu j'ai pas pu m'en empêcher)

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12 juillet 2007

j'adôôôôre ?

Retour à Arc et Senans, cette fois pour un concert gratos de Philippe Katerine.
Après Pierre Henry samedi, autant dire qu'on a radicalement changé d'univers ! Comme pas mal de gens présents (au moins ceux avec lesquels j'ai discuté) je connaissais surtout "le" tube... qu'il nous a d'ailleurs servi deux fois, la première seul sur scène à la batterie, et la seconde en rappel avec tout le groupe à donf. Car l'animal a le double avantage d'être accompagné sur scène par un groupe de musicos à grosses guitares (les Little Rabbits, si je ne m'abuse), style débraillé hardos viril (au deuxième morceau, le batteur était déjà torse-poil) qui assurent velu dans le gros son, mais aussi par une troupe de demoiselles plutôt girondes (dont une très grassouillette), majorettes et chanteuses de leur état (qui présenteront d'ailleurs plusieurs extraits de leur répertoire, dont le grandissime Papa est mort), avec des étoiles argentées au bout des seins (si si) et des tortillements de popotins idoines.
Le sieur Katerine est en costume blanc et barrette fleurie (Katerine, t'es la plus belle! comme cria une jeunette à mes côtés, entre deux séries de sautillements épileptiques mais ô combien joyeux), costume dont il déboutonne voire ôte régulièrement la veste, exposant non sans une certaine complaisance ostentatoire son torse (velu) et son bedon (jovial bedonnant). Ca joue vraiment bien, pas trop trop fort, ça pulse, ça bastonne, ça déménage, avec des basses qui résonnent dans la poitrine, et ça court, ça s'agite, c'est bordélique, ça prend des poses, toujours à mi-chemin entre la provoc', le trash, le mauvais goût, l'humour, la dérision, et sans pratiquement prendre (ni laisser) le temps de respirer , mais toujours la musique vous porte. Plus vite plus vite plus vite. Ce qui fait que le concert, mené tambour battant, n'excèdera pas, finalement, le minimum syndical (une petite heure vingt, rappels compris). D'accord, c'était gratuit, mais la veille, pour le même prix, Higelin a joué le double de temps !
Il ya vraiment cette dualité chez Katerine : le côté horripilant (qu'il cultive jusqu'à l'exacerber : l'aspect "je vous emmerde", la voix  plutôt désagréablement perchée) et le côté fascinant (que - j'avoue - jai découvert ce soir) : live,  il gagne vraiment son statut de bête de scène (aidé, il est vrai, dans la déjante, par Les Little Rabbits (les keums) , autant que Les Vedettes (les girls) qui sont partie prenante dans la réussite du show : les changements de costumes successifs des un(e)s et des autres, les chorégraphies diverses, les ruptures de rythme, les clins d'oeil au public, tout ça vous tire sans cesse à hue et à dia, vous bouscule sans arrêt, sans jamais vous laisser le temps de reprendre vos esprits.
Timide suite au contrôle de sécurité (plutôt bonhomme) à l'entrée ("Bouteilles ? appareil-photo ?") je n'ai osé sortir le mien (d'appareil) de mon sac que tout à la fin, et j'ai finalement bien fait, vu que je - comme d'hab' - n'aurais fait que me polariser sur les choses  virilement agréables à l'oeil (le batteur torse poil en fond de scène, le deuxième costume des musicos, avec des pantalons bleus très très moulants qui ne laissaient rien à l'imagination...) et que j'aurais ainsi perdu, à ne focaliser que sur les détails, la force de l'ensemble. Sur le dernier morceau, donc, j'ai quand même filmé un peu, mais, allez savoir pourquoi,  l'appareil avait beaucoup de mal à mettre au point (sur des détails aussi troublants (et triviaux) et révélateurs que, par exemple, l'entrejambe schtroumpfesque du bassiste...) Moi aussi d'ailleurs.
A la fin, on en aurait voulu encore plus, et c'est là qu'il s'est mis à pleuvoir. Il a fait son rappel, très très très énerg(ét)ique, et il a dit au revoir, ou c'est fini, je ne suis plus sûr. Sont alors tombés des cintres des gros confetti roses, qui venaient comme redoubler les gouttes de pluie, et renvoyaient à leurs occupations diverses la masse désormais humide et stabulatoire des spectateurs, je suppose, comme moi, contents mais frustrés.
Répétez apres moi C'est fini!

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(ps, 2 jours après : C'est vraiment un concert qui m'aura marqué, je n'arrête pas d'y repenser et de chanter j'adoooooooore!)

10 juillet 2007

à propos du jeune homme en t-shirt

Hmmm... comme on dit, me ferais-je du mal exprès, en quelque sorte ?
A quoi bon ressasser, puisque le dit jeune homme, sans que je puisse lui dire au revoir en vrai (mais ça vaut sans doute mieux), est parti au québec pour deux mois, puis, à son retour en france,  partira à Bruxelles pour deux ans, comme je l'ai déjà dit (pour ceux qui suivent), il  est parti donc, après m'avoir finalement et in extremis envoyé un long mail (en tout cas le plus long qu'il m'ait jamais écrit) en réponse tardive certes (mais mieux vaut tard...) à un autre long mail que je lui avais précédemment envoyé (et auquel il trouva longtemps les bonnes excuses pour ne pas répondre), mail où il me disait en substance regretter de ne jamais pouvoir être celui que je voudrais qu'il soit, et se définissait comme "un con qui a peur", définition que je pourrais certes aussi m'appliquer, et à d'autres aussi, mais ne nous éloignons pas du sujet.
Le jeune homme donc, a au moins la qualité de tenir ses promesses, puisqu'il m'a renvoyé par la poste le bouquin de photos (Duane Michals) qu'il ne pouvait plus (qu'il n'avait plus le temps de) me rendre en main propre, dans une enveloppe jraft au fond de laquelle j'ai trouvé un petit coin de papier déchiré, sur lequel, de sa petite écriture qui m'émeut (mais qu'est-ce qui ne m'émeut pas chez lui, hein ? je ne suis pas objectif) il me précisait que le dvd (des films qu'il a réalisés) qu'il devait me joindre au bouquin arriverait bientôt, et me souhaitait de bonnes vacs.
Comme m'a dit Malou, mais tu le savais, hein ? Bien sûr que je le savais, et depuis le début (j'ai l'amour aussi autiste que, paradoxalement, lucide) même puisque je l'avais écrit : qu'est-ce qu'un mec de 50 ans peut attendre d'un mec de 23 ans ? rien.Ce qui était plutôt finement et réalistement analysé, non ?
Je suis comme ça, je carbure à l'affect (c'est mieux qu'à l'ambition, ou à la violence, ou au fric, non ? smiley angélique), j'ai toujours besoin d'un objet de mon affection, de préférence hétéro et inaccessible, encore mieux ignorant quasiment mon existence, et, à plus forte raison mes sentiments, pour pouvoir inaccesser justement et gémir tout à loisir, et me couvrir la tête de cendres et me repaître de ma propre (pseudo ?) souffrance, et gratter où ça démange, et frotter avec du sel, tiens, et écrire des pages très  humides et très lyriques et très belles genre oh que ma peine est grande et que mon chagrin est immense...
Ca a toujours été comme ça pour moi, et ça n'est pas aujourd'hui et maintenant que ça risque de s'arranger, à mon âge (oh je sais je sais l'espoir n'est jamais perdu, il n'est jamais trop tard, il ne faut jurer de rien, et autres fadaises amicalement consolatrices) et, à part un papy cacochyme encore plus déshérité que moi, je crois que je peux mettre une croix définitive sur l'affect justement et autres tendresses et câlineries diverses.
Voilà pourquoi en ce soi-disant début de vacances je tourne un peu en rond (autant dans la tête que dans l'appart') et je stabule dans l'étable de mes ruminations (oh oh un peu glaiseuse, la comparaison, mais on est rural où on ne l'est pas...), tentant de me reconstituer ("faire bloc"), comme si j'étais un peu ... désagrégé. (Ou, au choix, démantibulé, éparpillé, fractionné, fracturé, fragmenté, scindé, morcelé, déchiqueté, émietté, pulvérisé, disséminé, merci le Dictionnaire des idées suggérées par les mots)
Sur ce, il va pleuvoir (comme d'hab'). Encore un coup de l'UMP...

9 juillet 2007

utopia

J'ai honte. (enfin, pas trop, tout de même)
Je vais samedi soir aux Nuits Bleues à la Saline d'Arc-et-Senans, pour le concert de Pierre Henry, et j'en profite surtout pour photographier les jeunes barbichettes (qui, je le confirme, sont très très présentes et tout aussi plaisantes.)
Et le concert ? Hmm c'était pas mal, surtout le fait d'être installé dans un transat à regarder les nuages (ou ses voisins voisines) le spectacle d'un papy de 80 ans en veste rouge assis de dos quasiment immobile sur une vieille chaise moche n'ayant a priori rien de très titillant.
Mais j'étais fier de connaître personnellement la jeune adèle qui a fait une création lumineuse dans les jardins, ainsi que le jeune adrien, qui, lui, s'occupait des créations sonores... Même si j'ai regretté que le nombre réduit de casques en prêt ne permette pas d'effectuer la déambulation binaurale ainsi annoncée.

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7 juillet 2007

mix des vacs

J'aime bien la date d'aujourd'hui : c'est net, propre, pas fatiguant (fatigant?) à écrire ni à se rappeler... En profiter pour réaliser que les vacances ont effectivement commencé, même si peu de signes (à part le fait que la sonnerie du réveil a été coupée) semblent le confirmer...
J'ai donc fait un mix, comme j'en fais souvent, mais celui-là, je le voulais signifiant grave, genre "survol de l'année précédente et tout ce dont je me souviens et patia patia", mix que je suis en train d'écouter, d'ailleurs, et ça donne ça :

- Adam et Yves (Zazie), parce que découvert sur le tard et par hasard, au hasard d'un clip, et que ça me touche...
- Under heavy manners (Robert Fripp & Brian Eno), une très vieille chose que j'ai eu envie de réécouter parce que c'est zinzin et que ça a un certain parfum d'année 80...
- The man I love (Ivry Lider) parce que vu ça avant-hier au cinéma dans The Bubble d'Eytan Fox, parce que c'est une version intéressante, et que ça me fait penser à quelqu'un au canada...
- La pleureuse (Dominique A), parce que c'est le titre grâce auquel Emma m'a fait découvrir l'album, et que ça restera lié à l'époque bozarts 2
- Analyse (Thom Yorke), parce que découvert ça un soir où ça collait exactement avec mon humeur, et que l'ai longuement écouté en boucle
- Mon truc en plume / remix techno (Zizi Jeanmaire), parce que objet improbable et duel , joignant les deux bouts des années 60 et 90, qui me ravit perversement
- The passenger (Iggy Pop) parce que découvert à la dernière de la bande à Bonnaud, et récupéré de suite..
- Pose ton gun 2 (JoeyStarr), parce que ça restera peut-être "le" morceau de cette année...
- My beautiful demon (Françoise Hardy et  Ben Christopher) parce que joli duo , conseillé par Momo sur ce disque pour lequel  je n'avais pas eu envie d'investir
- Spring and by summer fall (Blonde Redhead), parce que Blonde Redhead, justement...
- Over my shoulder (I am kloot) parce qu'entendu dans un film, mais lequel ?
- Hung up (Madonna), parce que ça convient très bien comme bande-son à certains films gay latinos...
- Monster (The automatics) découvert en allant aux Eurocks grâce à Momo
- Wet blanket (Métric) pour je ne sais plus quelle raison, mais c'est plutôt mimi... peut-être le titre, et aussi la fin ?
- Je voudrais que quelqu'un me choisisse (Dani), parce que je l'aime bien cette grande bringue, que je suis toujours midinet grave, et que c'est vrai... (soupir)
- Mourir à plusieurs (Arno), voir à "Monster", un peu plus haut...
- J'ai cru entendre (B.O Les chansons d'amour), parce que duo entre eux garçons, parce que les chansons d'amour, parce que...
- Blonde on blonde (Nada surf), entendu dans un film, mais lequel ?
- J'ai toujours porté bonheur aux hommes (Régine), et Tirelipimpon (sur le chihuahua) (Carlos) , en guise de bonus, parce que d'une beauferie roborative,  et, néanmoins, (assumons...) faisant perversement partie de mon patrimoine musical, (arghhh) puisqu'il m'arrive régulièrement de les fredonner, voire pire...

6 juillet 2007

beignets de patates douces

THE BUBBLE
d'Eytan Fox

Les juifs seraient-ils plus cool envers l'homosexualité que ne le sont les arabes ? Il semblerait bien, se dit-on en sortant du film d'Eytan Fox. Noam, Yali, et Lulu, non non ce ne sont pas les trois petits cochons, ni les neveux de Donald, ce sont juste trois jeunes coloc' qui vivent à Tel Aviv (la Bubble du titre) : deux mecs, gay,  (l'un Yali,  plutôt sensible extraverti (pour ne pas dire follasse) et le second, Noam, plutôt look hétéro flexible / je cache bien mon jeu) et Lulu, une superbe demoiselle hétérote et vendeuse dans une parfumerie, tous trois aux amours un peu... instables, compliquées (mais n'est-ce pas le propre de la jeunesse ? ).

Surtout à partir du moment où Noam ramène à la maison le tout mimi Ashraf, palestinien rencontré au début du film à un check-point (ou Noam patrouillait en treillis, sous les ordres d'un gradé aussi borné qu'imbécile - pléonasme ? - et qu'on  retrouvera d'ailleurs par la suite, toujours autant l'un que l'autre), et que la cohabitation va devoir s'organiser en conséquence : Ashraf est en situation irrégulière, c'est un clandestin, il faut l'aider, et Yali va donc l'embaucher comme serveur dans son café. Mais, comme les scénaristes bossent, le destin veille... (comme on dit.)

La narration est a priori, disons... (j'ose le mot, hihihi!) hétérogène (le réalisateur s'en explique d'ailleurs à propos des différents formats employés (vidéo, super8, hd, etc...) mais ce n'est pas vraiment de la forme dont je veux ici parler), on a par instants (et surtout au début) le sentiment de mater une sitcom pour djeunz..., intelligente, dirons-nous, en suivant le quotidien de nos 3 + 1 héros (auxquels il faudrait rajouter l'amant de Yali, le premier amant de Lulu, par qui la cata arrive, le deuxième amant de Lulu...) dont les préoccupations, faut-il le préciser, tournent beaucoup autour des histoires de coeur et de cul, et donc, a priori encore une fois, futiles peut-être mais vitales sûrement. La violence, la guerre, les attentats, la cohabitation, tout ça est, au début du moins, plutôt loin des préoccupations de nos jeunes amis, assourdi, en toile de fond pourrait-on croire.

Car la suite de l'histoire ne va ménager ni les uns ni les autres : fuite, rupture, passage et repassage de frontière, portable qu'on laisse sonner, coming out, pressions familiales, mensonges, provocations, tout va être mis en place pour, si j'ose dire,  le bouquet final. Oui,  car la bulle va - plop! - péter, et les choses vont se gâter, progressivement, mettant à nos jeunes amis les deux pieds dans le réel, et parfois même le nez dedans, jusqu'à cette fin certes stupéfiante, mais, à mon goût, plutôt malcommode et à double tranchant (on n'est plus très loin de Roméo et Juliette, auxquels je n'ai pas pu m'empêcher, tout du long, de penser : un juif et un arabe, les familles ennemies, les Capulet de Tel Aviv et les Montaigut de Naplouse...) Leur amour contrarié sert de fil blanc (attention, je n'ai pas dit que c'était cousu de!) à  cette histoire, où heureusement, les amours des deux autres (celles de Yali et celles de Lulu) - moins dramatiques mais pas moins embrouillées ! - viennent heureusement jouer en contrepoint pour diluer un peu le pathos.

Je ne sais pas comment on dit bobo en israélien, mais, je pense que les ceusses qui, par exemple, avaient attribué ce qualificatif à, disons... Les chansons d'amour pourraient sans doute le dégaîner à nouveau propos de celui-ci : Noam est disquaire, il est question de Michel Foucault, de théâtre (une scène de Bent permet de retrouver cet acteur délicieux dont je ne retrouve pas le nom, déjà présent dans Tu marcheras sur l'eau et que j'avais beaucoup aimé aussi dans les films de Koshashvili Mariage tardif et Cadeau du ciel) de rave contre la violence, de magazine culturel, on cite Jules et Jim... Je précise tout de même que, personnellement ça ne me dérange absolument pas : au contraire, même (je crains d'en être aussi un peu quand même, quoique sans pépètes : un bobo pauvre, comment ça s'appelle ? un pov'bobo???)

Décidément, cet Eytan Fox mérite qu'on garde un oeil sur lui (pff dire que j'avais enregistré Yossi et Jagger, son premier, et que je n'arrive pas à le retrouver!), même si ce n'est pas complètement complètement émerveillant, c'est quand même suffisamment bien foutu pour que, non seulement on ne s'ennuie pas, mais qu'on soit constamment tenu en haleine devant cette histoire à strates multiples, qui dépasse bien vite le simple cadre de la comédie romantique de djeunz...

Et il y a, de plus, dans le film, deux chansons jolies oui très jolies (clin d'oeil pour Emma si elle me lit)  : une version pour le moins... originale de The man I love, et une autre, lo-fi, de Song to the siren de Tim Buckley, et qui, toutes les deux , midinons, midinons, m'ont collé la chair de poule et les larmes z'aux z'yeux. Hmmm, oui, exquis comme les beignets de patates douces qu'on sert chez Yali...

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4 juillet 2007

futbol

EL CAMINO DE SAN DIEGO
de Carlos Sorin

Ah, si la vie était comme dans les films de Carlos Sorin...
Après Historias Minimas et Bonbon el perro, voici le troisième... message ? clin d'oeil ? sourire ? que nous fait parvenir d'Argentine ce réalisateur. Pour ceux qui ont aimé les deux précités, vous pouvez allez voir El camino... sans inquiétude, vous ne serez pas dépaysés!
Comme d'hab' il est question de route à faire (visiblement le pays s'y prête). Ici c'est un jeune bûcheron fan de Maradona, qui, après avoir trouvé dans la forêt une souche à l'effigie de son idole, décide de l'apporter en personne à Diego M. qui vient justement d'entrer en réanimation, pour le guérir. De bus déglingué en camion poussiéreux, il va donc entreprendre le voyage jusqu'à Buenos-Aires, sa précieuse cargaison sur le dos, et faire tout un tas de rencontres : des ouvriers, un prêtre, des pèlerins, un camionneur brésilien, une pute, un aveugle... dans un picaresque et patagonien road-movie (et buddy movie aussi, bien évidemment) On est toujours dans la même veine humaniste, ces gens-là survivent avec trois fois rien (et parfois même moins!), se démerdent pour subsister, d'une certaine façon, grâce à leurs idoles, qu'elles soient religieuses ou footballistique.
Il est question de ferveur, et pourquoi pas, d'espoir (qui, on le sait bien, fait vivre) sans jamais rien de condescendant dans l'attitude du réalisateur, qui sait toujours se placer à la bonne hauteur face à ses personnages (et leurs interprètes, non professionnels), avec un mélange touchant d'attention, de candeur, un genre de réalisme souriant (même si assez souvent édenté) et en apparence peut-être mal fagoté (mais l'habit ne fait pas le moine), qui en dit finalement bien plus qu'il n'en montre...

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3 juillet 2007

photographier les moustiques

Edward Yang est mort, je viens de l'apprendre aujourd'hui dans Libé.
Il avait réalisé notamment un film que je range TRES HAUT dans les arcanes de ma cinémathèque perso (probablement dans le top 10) :

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Et en plus, il pleut...

2 juillet 2007

entre les gouttes

Un genre d'abécédaire, pour un survol des eurosks 2007 (enfin, uniquement du dernier jour!)

a comme averses :
On a miraculeusement réussi à passer entre les gouttes (il a commencé à pleuvoir pour de bon juste quand on a quitté le dernier groupe. Inespéré, donc. Heureusement que la météo se trompe avec régularité!

b comme biodiversité :
Comme l'an dernier, je n'avais pas pris l'appareil photo, parce qu'il est trop gros et que de toute façon je croyais qu'il allait pleuvoir. Quelle erreur! Il faisait soleil et lourd, donc nous avons eu droit à un défilé de djeunes torses dévoilés, (jusqu'à tard dans la nuit) dans une réjouissante gamme chromatique d'épidermes (et toute une variété de musculatures). Idem pour les chevelures et les barbichettes (hmmm quelle bonne idée d'avoir remis la pilosité faciale à la mode!) Pas de photos, donc, c'était mieux de juste faire travailler la mémoire.

d comme douanes :
les méchants s'étaient postés juste avant l'arrivée, et arrêtaient les djeunz dans des voitures de djeunz pour leur faire ouvrir leurs sacs de djeunz. Nous les papys, on est passé la tête haute et sans être inquiétés : moralités c'est à nous que les djeunz auraient dû filer leur matos.

m comme meuble :
Bon il n'a pas plu pendant les 3 jours, mais il avait énormément plu avant. Malgré le tout-venant apporté, il y a des endroits où l'argile rouge affleurait, et quand on marchait dedans on s'enfonçait, ce qui me fit dire que le sol était meuble. Comme  en plus j'avais fumé j'étais fatigué, j'avais parfois la sensation de marcher sur un nuage. Sous le chapiteau où sévissaient se sont produits Garnier puis Goose, par exemple, la condensation (et la chaleur humaine) avaient transformé le meuble en gouillasse qui collait aux pompes.

p comme papys :
Le copain avec qui j'étais venu est plus vieux que moi, et donc grisonne, et a retrouvé là-bas un autre copain qui a carrément les cheveux blancs. Comme ils étaient assis en train de boire une bière, deux jeunes potes sont passés, les ont regardés avec attendrissement, et l'un des deux a dit à son pote "regarde, c'est nous dans 100 ans!"

p comme programmation :
Il y avait moins de grosses têtes d'affiche que l'année dernière, donc moins d'attentes, et re-donc moins de déceptions.
Vu donc (plus ou moins intégralement)
LONEY, DEAR : folk rock norvégien et sautillant
TV ON THE RADIO : énervé et excellent
THE KLAXONS : encore plus énervé (et donc plus énervant)
LAURENT GARNIER : bof!
AIR : décevant
GOOSE : BEAUCOUP TROP FORT! (je crie exprès)
ARCADE FIRE : pas mal du tout

z comme Z + 7
C'est la formule mnémotechnique qu'il a fallu mémoriser pour pouvoir retrouver le rang où était garée la bagnole. Fastoche, merci l'Oulipo!

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