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lieux communs (et autres fadaises)

3 octobre 2006

alien

Ca m'apprendra...
L'autre matin, en faisant (ou tentant de faire) un peu de place dans mon p'tit congel' de célib' (et fort de ce que m'avait appris mon ami Christine, à savoir que non non les choses dans un congélateur ne se conservent pas pendant cent cinquante siècles, et que par exemple ça ne serait pas une bonne idée de manger un truc que disons Cléopâtre aurait stocké dans le sien, à  supposer bien sûr qu'ils eussent existé -les congéls- à son époque, quoique, si on y réfléchit bien, si un million d'esclaves étaient capables de construire une pyramide en plein soleil, les mêmes auraient été bien mieux, au frais et à leur aise dans les sous-sols du palais impérial, à pédaler tranquilles pour fabriquer du courant pour ledit congélo, à supposer bien sûr que l'électricité ait aussi été inventée au même moment sinon ma belle théorie s'effondre, mais j'ai comme le sentiment que je m'éloigne de mon sujet... et qu'il faut donc manger les choses dans un délai d'un an oui me disait mon amie Christine.)

DONC, inspectant le congélateur en question, après en avoir cassé la glace, jeté les cartons presque vides, les zigouigouis pas très identifiés, trié les croûtons, rangé équitablement les cônes, j'ai découvert tout au fond (sous les frites à cuire au four que j'ai stockées là depuis que je n'ai plus de four) un machin, un gros machin dans une barquette, et c'était marqué sur l'étiquette filet de porc à rôtir et ça faisait un an à peu près tiens donc ai-je chantonné c'est aujourd'hui dimancheu tiens mon joli choooori, t'as du pain sur la planche, voilà un filet joooooli.

J'ai regardé dans mes livres de cuisine (j'adore les livres de cuisine, même si je ne cuisine quasiment plus jamais...) trouver une recette pour filet de porc, à la cocotte (je viens juste de m'acheter une petite sauteuse, je ne vous dis que ça...), je trouve un certain nombre de recettes envisageables (filet de porc au champignons, filet de  porc à la sauce verte, filet de porc à l'ananas, filet de porc farci au gras-double (non, là, hihi j'invente) et là je m'aperçois que vraiment je ne cuisine plus souvent, parce que je n'ai jamais tout ce qu'il faut : pas d'oignons, pas d'échalotes, pas de marjolaine, pas de thym, pas de champignons, pas d'ail, pas de vinaigre balsamique, pas de caviar... arghh tant pis je vais hybrider plusieurs recettes...

Mon morceau de bidoche est plutôt costaud, (1,2kg!) bardé, ficelé, je le fais "revenir sur toutes ses faces" (comme il remplit quasiment ma petite sauteuse, ça n'est pas bien difficile) puis sel et poivre (j'ai) deux verres de bière (j'ai aussi) et hop en route pour 1h30 de cuisson. Là je me dis que j'aurais peut-être dû le faire décongeler avant mais bon. Et vas y que je te le laisse cuire pendant que je fais autre chose et que ça dure longtemps, que je vais de temps en temps le retourner, et tiens y a ces espèces de bubons qui se forment à la surface ça pourrait être de la graisse, oui, peut-être.

Finalement, je commence à lui trouver un air un peu sournois, à ce machin (d'ailleurs ça serait finalement plutôt un rôti qu'un filet, eh, d'abord même que) et que je cuis et que je cuis et que je te retourne et que ça bubonne toujours un peu et au bout d'une heure il faut bien que je tâte pour savoir si le dedans est cuit (coeurs sensibles, passez au chapitre suivant...) j'ai donc une fourchette pour immobiliser l'engin et un couteau pointu pour le percer. J'y vais donc de bon coeur, et oh stupéfaction et abomination et putréfaction, voilà que pschhht jaillit de l'orifice un mince et élégant jet de je ne sais pas trop quoi. J'essaie à un autre endroit, même résultat. Une troisième fois idem. je vais être crépi (et ma cuisinière aussi) si je continue. Au secours! c'est vivant, c'est en train de se réveiller, et ça n'a pas l'air content du tout!

Je remets le couvercle, prudent, je baisse un peu le gaz, mijote mijote, cuise cuise, et recuise, ça continue encore un moment. Quand je reviens, la bête a réduit, mais quand je tente de l'entamer au milieu pour voir si, elle se met encore un peu à saignotter. Oh, faiblement, mais bon, elle me dit là à sa manière non non je ne suis pas cuite dedans. Si j'avais eu un bloc chirurgical personnel, c'est là que je serais allé pour procéder à l'autopsie consécutive, mais bon j'ai fait avec les moyens du bord. Prudemment, sur la table de la cuisine. On ne sait jamais, si la créature était nichée bien au milieu, hein ? Roulements de tambour, suspense... eh ben non, rien de rien ne s'y niche, mais c'est indéniablement pas encore cuit. Je suis un peu énervé, et j'interromps là l'expérience, je renonce à l'apprivoisement de ce spécimen viandesque from outer space. J'abandonne, je rends les armes. tant pis pour la science et les générations futures, hein...

Heureusement, j'ai trouvé pour manger des cochonneries toutes prêtes dans le frigo... Ouf.
(oui, oui, je sais, j'aurais dû le décongeler avant, je crois,  hein ?)

2 octobre 2006

micro18

J'ai appuyé sur sa sonnette et je me suis sauvé comme un voleur.

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Et si le cinéma était ma vie conjugale ?

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Un monsieur très gros qui se déplaçait comme un chamallow articulé.

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Régulièrement, pendant la projection, elle ôte discrètement son soutien-gorge et le glisse dans son sac à main.

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L'adolescent a choisi d'acheter un fromage avec lequel on pouvait gagner un saut à l'élastique gratuit.

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Longtemps il suit des yeux la femme en uniforme qui passe et, machinalement, se gratte les couilles comme dans les films.

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Il avait un tatouage sur l'épaule et un petit sourire amusé.

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"J'aimerais bien être un camion en réparation ; au moins, on s'occupe de toi!" (dossier de presse du film)

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J'ai été réveillé en sursaut à trois heures du matin par un orage shakespearien.

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"Tu fais tellement d'efforts pour être original que je suis obligé de faire tout ce que je peux pour avoir l'air normal..."

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J'ai volé sans le faire  exprès un fromage de chèvre qui n'a déclenché aucune sonnerie lorsque je suis passé en caisse.

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Le pantalon de velours beige et taché de ce jeune ouvrier-peintre portait au niveau des poches arrière deux petits accrocs carrés, ouverts comme des fenêtres allumées dans la nuit.

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"Encore vous!" m'a dit en souriant la demoiselle qui déchire les billets dans le hall du cinéma.

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J'ai rêvé que *** avait obtenu un triple CDD auprès de Martine T.

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1 octobre 2006

lieder

LES AMITIES MALEFIQUES
d'Emmanuel Bourdieu

film de chambre (je l'ai vu avec un son mono, et donc très plat, peut-être est-ce délibéré de la part du réalisateur, peut-être que ça merdait sans le cinoche, toujours est-il qu'il fallait tendre l'oreille, ça vous change de l'hypra dolby à fond de la mort),  genre petite musique plus ou moins de nuit, avec trio à cordes (sensibles) et chef d'orchestre.

un groupe d'étudiants en lettres, jeunes khâgneux, la semaine de la rentrée universitaire (où il sera donc question d'écriture, de DEA, de sujet de mémoire, de maîtrise) voilà pour les solistes. Parmi eux un gars, brillant, semble-t-il (il est capable d'improviser un exposé sur le besoin d'écrire dès le premier cours), arrogant, sûr de lui, avec un avis -définitif- sur tout, de l'écriture au théâtre en passant par la meilleure façon de boire le café, et qui va très vite s'imposer comme chef charismatique du petit groupe. Modèle, idole, gourou, leader, décideur. (Le genre de mec que j'abhorre, adepte typique du faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais...) C'est à lui que les autres -implicitement- confient la baguette du chef, et délèguent le pouvoir de décider, la souveraineté de décision, ce qui est bien, ce qui n'est pas bien, l'érigeant ainsi en référence absolue, en centre de gravité de leur petit cercle d'identités créatives en construction. Jusqu'au jour où...

Emmanuel Bourdieu, dont je connais pas le(s) précédent(s) films, fut également co-scénariste de Desplechin, et on n'est pas très loin ici de Comment je me suis disputé..., du même. Même univers, mêmes obsessions, mêmes relations. C'est plutôt un film d'hommes (ou comment se cristallise le besoin d'identité masculin) basé, lit-on ci et là sur l'observation de modèles - et d'amis- réels dans la vraie vie (on a parlé de Denis Podalydès comme source du personnage d'Alexandre) sans qu'on sache si quelqu'un en vrai a pu inspirer le personnage d'André (André Mornay, la décomposition lacanienne serait ici trop facile et pourtant...)

oui il est ici question (encore une fois) de perdre ses illusions, d'ouvrir les yeux, pour grandir. Et de se dire que, non, jamais, décidément, les autres ne doivent décider pour vous, à votre place, ce que doit être votre vie...

bref un film à l'image de son sujet, et du milieu qu'il décrit, un peu intello, un peu timide, un peu raide, un peu  bavard, un peu inquiet, porté par un sans faute de casting, tant pour le quatuor (Malik Zidi, Thibault Vinçon, Thomas Blanchard, Alexandre Steiger) que pour les "participations exceptionnelles" (Natacha Régnier en bibliothécaire, Jacques Bonnafé en prof, et Dominique Blanc en maman-écrivaine), et bouclé avec une maîtrise formelle plutôt classique, à défaut d'être méta-quelque chose...

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30 septembre 2006

pouce sain

AGE DIFFICILE OBSCUR
de Mike Mills

Au moment où j'écris ceci (29 septembre) je réalise, via allociné, que le film en question, sorti le 06 septembre (soit, grosso modo depuis 3 semaines) ne passe plus que dans une salle en France, la nôtre. Stupeur et perplexité...

Une histoire de famille, donc (la troisième en très peu de temps, après Little Miss Sunshine et Les Berkman se séparent). Traitée sur le mode d'une chronique... charmante, autour d'un ado qui suce son pouce (d'où le titre original Thumbsucker) au début du film plutôt tristement, et, à la fin, plutôt joyeusement. Entre les deux ? Il a grandi. Et au sein de quelle famille! Entre Maman-Tilda Swinton et Papa-Vincent d'Onofrio, moi je retourne tout de suite au stade d'ado! (Vincent d'Onofrio, pour moi, c'était juste le gros gars qui se flinguait dans les chiottes, la nuit,à mi-chemin de Full Metal Jacket... eh bin il a sacrément bien vieilli le gars en question... Waouh ! j'en veux un tout de suite, un papounet comme ça! (Voilà c'est tout moi ça, je vois un film sur un ado et je craque sur le papa... tss tss!) quand à Tilda Swinton, sa tête me disait vraiment vraiment quelque chose, et quelque chose de bien, jusqu'à ce que je m'aperçoive -encore merci allociné- qu'elle jouait dans Broken Flowers, autre grand plaisir, n'en déplaise à certains...Ici, elle est rien moins que parfaite.)

Un ado qui (se) cherche, qui hésite, qui se construit, qui expérimente, et qui finit (peut-être) par trouver... entre un petit frère qui ne mâche pas ses mots une ex-future petite copine, et quelques autres adultes référents (Vince Vaughn, méconnaissable, en prof de débat, Keanu Reeves, dans le rôle d'un assez improbable orthodontiste hippy) mais l'ultime atout du film c'est bien l'ado en question, joué par un jeune homme au registre assez impressionnant (il a d'ailleurs déjà été récompensé pour son interprétation de ce rôle) : Lou Pucci. (un genre de Steve Buscemi, en plus jeune et plus joli)

Bref, c'est peut-être beaucoup moins drôle que Little Miss Sunshine, mais c'est tout aussi touchant, en tout cas c'est aussi beaucoup moins triste que Les Berkman, juste plus... neutre. Rassurez-vous (?), il y sera aussi question de ritaline, de sexe, d'embrasser avec la langue, de fumer de la dope, de boire de l'alcool, de batailles de polochons en sous-vêtements, d'adultère, de mensonges, d'illusions et de désillusions aussi. La vie, quoi, le bordel... (comme chantait Higelin)

Le film ? Mineur, peut-être, mais bien foutu, et agréable.
Et la musique est bonne... (Elliot Smith).
Et j'étais tout seul dans la salle (si si!), ce soir, à la séance de 18h.

Et j'étais donc le seul en France à voir ce film là à ce moment là...
(yesss!)

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29 septembre 2006

re(qué)quêtes

J'ai une fréquentation irrégulière. (et des mauvaises fréquentations ? tss tss, rien à voir)
Ca ne dépend pas de la quââlité de mes billets, c'est... autre chose. Alors que la courbe idéale devrait être -ainsi l'avais-je rêvée- celle d'une explosion exponentielle (parti du zéro, on croît chaque jour un peu plus vers l'infiniiiiiiiiiii), en réalité, pas du tout, badabam, ça n'a ni forme ni allure. Ca se maintient, cahin-caha, autour du noyau dur (très petit, mais très dur) de mes lecteurs/trices chéris chéris habituels, avec de temps en temps, un accident, une embardée de la courbe, un genre de pic, comme un cou de girafe éberluée perçant la canopée (tu me lis, Christian ?), lorsque débarque  à grand fracas, via trans-gougueul-express un car de suisses-allemands -ou autres, d'ailleurs!- bruyants et braillards qui gueulent qu'ils veulent voir des gr*sses t*ubs, ou bien des c*uilles r*sées (beurk quelle horreur ndc) voire des r*gbymen à p*il sous la d*uche.
Non mais, je vous demande un peu. Mais quidonc ohmondieu quidonc leur a donné cette adresse ?

(Chez Chori, maison honnête)

Je croyais que c'était plutôt clean, par ici. Ou du moins que ça en avait l'air. En apparence, oui, avec les cochonneries balayées en hâte avant que les invités n'arrivent, et cachées en vitesse sous le tapis hop ni vu ni connu. Eh bien pas du tout du tout... Le sale fouineur de moteur de recherche,  il sait même regarder tout au fond sous le tapis, et passer le doigt en gant blanc au-dessus des plinthes, et fouiller -toujours en gants blancs- dans la poubelle au secours pour ressortir des vieux trucs que vous pensiez y avoir balancé(s ? ) depuis des lustres (avec des toiles d'araignée par-dessus), que ça fait tellement longtemps que même votre arrière-arrière-grand mère elle était pas encore née alors hein bon quand même faudrait voir à pas ebza ecsa ezgagérer quand même hein (et quand on apprend de plus que ce même moteur de recherches se serait servi - hu hu uniquement à titre d'expérience bien sûr- du micro intégré à votre pc joli pour vous épier, oui oui, & en savoir encore plus sur vos, vos petites manies, alors comme ça on  écoute H*ng up de M*donna comme bande-son sur des films g*y lat*nos, hein, coquinou ? , les plus paranoïaques d'entre vous (et même les moins, d'ailleurs) apprécieront...)

Bon dieumerci y a quand même -heureusement- des gens qui arrivent ici en tapant poussepied, foire aux livres, duane michals ou paroles de ta kathy t'a quitté. Ouf ! Sauvé par les apparences de respectabilité (j'ai du mal avec les mots de plus de douze lettres) que donne le vernis culturel dont j'orne les doigts de pieds de mon blog. Comme un coup de ripolin pour cacher la misère (oui oui je sais... la politesse du désespoir.) Mais bon, finalement, ici, ça me ressemble, je m'y reconnais, j'assume. Totally. Grave. (sauf que je ne me mets jamais de vernis sur les doigts de pied).

La Cultura, c'est plus fort que moi. Petit c'était les bouquins, plus grand ça a été le cinéma. Addict. Yes, je fais partie sans doute de ceux qui rêvent leur vie (en ce moment le pourcentage fiction/réalité est en train de comme qui dirait basculer) et si je vous raconte des films, c'est p'têtre bien parce que j'ai rien de mieux (d'avouable, en tout cas) à vous raconter, hein? Car le reste aussi, c'est plus fort que moi ne nous voilons point la face (je ne parle pas de la partie -Tura, pour ceux qui suivent).

Oui, deux faces. Janus bifrons. (J'ai déjà du l'écrire, tout au début, mais j'aime vraiment cette expression, alors ne nous privons pas, hein ?) Bon ça démarrait bien et ça finit un peu en c*uille je trouve...

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(ps : ce post était le 500 ème de ce blogchounet! Comme quoi...)

28 septembre 2006

jour de grève

Eh oui! Je fais partie du pas beaucoup de gens qui ont fait grève aujourd'hui, comme ils ont dit à la radio c'est de plus en plus difficle de mobiliser le monde enseignant (quand on voit ce qu'on s'est pris dans les dents -et je suis poli- avec les retraites, c'est sûr, on hésite...) Pour vous dire, d'habitude, on ferme l'école, et là, y a avait que moi tout seul, mes deux collègues chéries sont allées bosser, bravement. Et je dois vous avouer aussi que j'ai lu un peu distraitement la (longue) liste des revendications, car j'avais depuis le début décidé de la faire, cette grève,  pour une (bonne ?) raison : ne pas être dans ma classe ce jour-là, simplement. Oui, juste ça. Souffler. C'est dire.

Je me suis donc offert un jour pour moi. A soixante-quinze euros, ça doit faire le prix d'une séance de psy, non ? (je n'ai aucune notion des tarifs). Donc, autant en profiter. Coup de bol, il faisait soleil, et j'ai donc entrepris, après une matinée juste un peu studieuse, de partir faire ce que j'avais envie de faire.

Photocopies des deux prochains numéros des Lieux Communs (85 : ne rien faire, et 86 : les t-shirts) puis parti lire le Libé du jour au grand air, histoire de faire quelques photos et pourquoi pas aussi quelques rencontres plus ou moins champêtres et bucoliques (...) Ensuite direction Besac pour quelques emplettes et éventuellement un ciné, arrêté en route pour manger sur une aire de repos très ensoleillée un repas extrudé arrosé de soda sans sucre soi-disant aux extraits naturels, avec en décor quelques camions dont les chauffeurs faisaient eux aussi leur pause-repas, en tout bien tout honneur!

Arrivé en ville, trouvé une place de parking (yess!) , payé pour deux heures (re!), puis déniché à la librairie le livre exact que je voulais offrir à la personne exacte pour son anniversaire de bientôt (plus un autre pour moi -une dame finlandaise- très énergiquement recommandé par la libraire), juste avant failli acheter des baskets bleu fluo mais non finalement, puis cinéma comme prévu (Les amitiés maléfiques, j'y reviens), et hop  18h déjà, revenu jusqu'au parking (pas de pv!), en passant devant le nouvel appart de *** (même pas mal!) et retour chez moi, en m'arrêtant au magasin de sacs à dos (juste à côté du magasin à madeleines), même que j'ai respecté les limitations de vitesse!

Changeant de sac à dos (le précédent fut bien déniapé cet été en Bretagne), retrouvé aussi mon petit carnet clairefontaine qui était presque terminé, et le plaisir d'écrire dedans idem.

Voilà, c'était juste un beau jour de grève, pas de stress, pas de manif', pas de soucis...

Et en plus, ce soir, sur arte, ils passent Urga...

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28 septembre 2006

piège

HARD CANDY
de David Slade

Beurk!

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(Ma plus courte critique cinématographique!
Dispensez-vous du film : regardez juste l'affiche, ou la bande-annonce...)

27 septembre 2006

rémi et colette

Parmi les gens que j'aime beaucoup et dont je vous ai déjà parlé, après Laurie Anderson, Philippe Fretun, Rick Moody, Duane Michals, Jorn Riel, voici une nouvelle roue au carosse de mon admiration, qui a pour nom René Bresson.

(silence dans l'auditoire)

Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais la fascination que j'éprouve pour cet homme a ses racines très très loin dans le passé... Si je vous montre quelques images, ça vous évoquera peut-être quelque chose (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...)

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Oui, René Bresson est un illustrateur (et illustre inconnu aussi, à voir vos mines perplexes) qui a beaucoup oeuvré, dans les années cinquante/soixante et dans les manuels pédagogiques. On trouve beaucoup de ses images dans les manuels d'apprentissage de la lecture, mais aussi dans les bouqins d'histoire, de géo, de science... il a tout fait, le bonhomme. Et, je ne sais pas pourquoi, mais je suis vraiment passionné, (ému, aussi sans doute) par son travail.

C'est grâce à Pita et à son blog Agence eureka (ainsi que sa succursale Grenouille Plus) que j'ai re-découvert mon ami René B. (Pita aussi l'aime beaucoup). Allez vous balader    et , ça mérite le détour (enfin, moi , je m'y régale!)

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26 septembre 2006

sauterelles

CITIZEN DOG
de  Wisit Sasanatieng

Vu le lendemain de Flandres dont c'est l'antithèse (l'antipode ? ) parfaite. Film thaï (de guêpe ? ), barjo, frappé, secoué, zinzin, drelin drelin et compagnie...

Ca pourrait être un  pop-hop, un de ces livres animés de mon enfance, où, quand on ouvrait les pages, hop! surgissait et se dépliait entre elles un élément, comme jailli en relief. Sauf que là, le texte de l'album (qui bénéficie même d'un narrateur en voix off ) serait écrit en thaï (langue écrite assez jolie à regarder, avec des bitonios qui se tortillent au-dessus des lettres) que chaque image a l'air d'avoir été coloriée à la main tellement ça paraît somptueusement chromatique et merveilleusement artificiel, et que l'histoire est suffisamment... inhabituelle pour avoir des airs de conte des mille et une nuits sous acide.

Ca pourrait être une sorte d'abécédaire déjanté : D comme doigt dans une boîte de sardines,  G comme grand-mère réincarnée en gecko, M comme montagne de bouteilles en plastique, N comme nounours qui clope, P comme pluie de casques de moto, Q comme queue (celle qui vous pousse au derrière si vous allez dans la capitale...), S comme sauterelles sautées (à la poêle),T comme taxi-moto serviable (mais un peu zombie)... A chaque lettre sa surprise, et hop on tourne la page et ça continue, que va-t-on découvrir ?

Ca pourrait raconter l'histoire de Pott le jeune héros, qui quitte sa province natale pour "monter" à Bangkok, malgré la menace de sa grand-mère s'il réalise son projet (voir à la lettre Q)... Il y perdra un doigt dans une conserverie de sardines, en retrouvera un autre aussi sec, mais surtout rencontrera l'amouuuuur en la personne de Jin, une demoiselle rencontrée dans l'ascenseur, toujours plongée dans la "lecture" d'un livre blanc qu'elle ne comprend pas (et pour cause, il est écrit en italien!)...

Ca pourrait être aussi un genre de catalogue, de fourre-tout cinématographique, de bazar à la Méliès, où l'on expérimente/inventorie les différents  effets, techniques, de style, de caméra, de narration, de lumière, en les illustrant à chaque fois , mais sans volonté didactique lourde, juste comme ça, pour voir, pour  le plaisir...

Ca pourrait donc être un petit film charmant, naïf, plein de trouvailles, de n'importe quoi(s) ravissants, drôles, attendrissants. Avec juste une petite réserve : la musique (car c'est aussi parfois une comédie musicale!) un peu  trop proliférante à mon goût avec les choeurs chabadadada mais bon dans toute chanson, aussi thaï et fine qu'elle soit, il faut bien aussi des bémols de temps en temps... Hard candide ?

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25 septembre 2006

animal on est mal

FLANDRES
de Bruno Dumont

Autant dire que j'y allais un peu à reculons... Parce que je n'avais pas aimé L'Humanité (je me souviens d'avoir passé le film à me tortiller sur mon siège en me demandant si j'allais sortir de la salle ou rester là) et parce que les amis qui l'ont vu me parlaient de "film dur", "très dur", "très très dur", "à voir un jour où t'es en pleine forme..."

DONC, dimanche, seize heures, il pleut à seaux, et hop, tiens, si j'allais voir Flandres ?
Effectivement c'est dur. Mais pas tant que ça ; comme diraient les "jeunes" de Claude W. " Ca finit quasiment bien, à la fin, y a comme une lueur d'espoir, non ? ". Oui, je l'ai un peu reçu comme ça. (Et aussi -ouch!- comme on reçoit un direct.)  Pourtant, tandis que le générique de fin se déroule, dans un silence complet, chacun des spectateurs surprend (suspend) sa propre respiration, s'y réhabitue. Revient à la réalité.

Le film pourrait être sous-titré Du désespoir comme carburant, en temps de paix comme en temps de guerre. Trois parties : la première est verte et humide, paysages glacés, le ciel est livide, la terre, glèbe glaise, labours, colle aux bottes avec des bruits mouillés. C'est le monde de Demester, un jeune paysan. Demester au travail dans sa ferme, Demester au bistrot avec ses copains, Demester et Barbe. Barbe qu'il aime, (peut-être, à la façon dont il la caresse du regard) mais avec qui les échanges sont réduits au minimum vital. Barbe qui joue et batifole (!) entre Demester et Blondel, un autre. Des plans longs, lents, pour un monde bas, plat, étroit, où le quotidien est aussi rugueux que les mots y sont rares. Puis Demester, apprend,  en même temps que ses copains, qu'il doit partir à la guerre. La guerre ? Une guerre, n'importe quelle guerre, et le film change de couleur.

La seconde partie est beige et sèche. On y suit le quotidien des recrues, Demester et les autres qu'on a vu grimper avec lui au petit matin dans ce camion militaire, quotidien entre empoignades et embuscades, opérations de commando et représailles, viol et assassinat, dans un pays à mi-chemin entre l'Algérie et L'Irak (oui, n'importe quelle guerre...). Une idée de guerre, une épure de guerre. Pas de volonté de réalisme, juste l'illustration d'un état. Demester a laissé le bonnet de laine noire qui lui descendait bas sur le front pour le crane rasé des militaires. La poussière, l'air sec, l'ont transformé aussi, physiquement. Endurci, blindé. De boeuf placide en temps de paix le voilà transfiguré en animal, terrible, tellurique, et filmé en tant que tel par le réalisateur. Et dans le même temps parfois si faible, si pitoyable. Taureau lourd, brutal, aux pulsions primales. La saillie, le sang,  la peur, la fuite...

La troisième partie alterne le vert et le beige, le mouillé et le sec, va et vient entre les séquences ici/là-bas, (c'est l'hiver en Flandres, Barbe est enceinte, mais de Blondel, ne sait pas si elle va garder l'enfant, a des problèmes...), à la neige répond le sable, à la violence des exécutions répond celle de la dépression, de la folie peut-être. Puis nous laisse  enfin voir Démester de retour. Seul. Le paysage  qu'il avait quitté en automne, il le retrouve en été. Barbe aussi. Barbe qui réussira in extremis à extirper de lui un double aveu, celui de sa lâcheté d'abord, puis, l'ultime, et plus difficile encore... In extremis

Une évidence : Flandres est un grand film. Le choix d'acteurs non professionnels (avec évidemment une mention toute particulière pour Samuel Boidin et Adélaïde Leroux) le parti-pris de quasi-mutisme, l'ampleur des plans, l'absence de musique, la sècheresse de l'argument, autant d'éléments qui  concourent à en faire  tout sauf un film facile (comme on parlerait d'une fille facile.) On peut -légitimement- ne pas accepter les choix du réalisateur, au risque d'en faire une lecture faussée voire un contresens. Bruno Dumont cherche, visiblement, à ne pas être aimable, délibérément. La pose (la posture) auteuriste peut paraître incommode, voire insupportable, mais elle est tout sauf complaisante. Pas de concessions, et ce souci l'honore.

Et c'est dommage que, malgré un nombre de salles plutôt conséquent, le film n'ait réussi à toucher que si peu de monde. Ah, c'est sûr, on n'est ni dans les Bronzés 3 ni même dans Je vous trouve très beau. Peut-être que le miroir ainsi tendu a fait fuir l'assistance...

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