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lieux communs (et autres fadaises)

16 février 2017

le bruit de la balle

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JACKIE
de Pablo Larrain

Larrain, c'est des fois comme ci et des fois comme ça. El Club j'ai adoré, No moyen, Santiago Post mortem j'ai ronflé (bon là sans doute il n'y était pour rien le pauvre...). Un biopic, ça m'enchantait moyen, d'autant plus que, par un concours de circonstances compliqué, la séance à laquelle je me suis finalement décidé à assister était en vf! J'ai failli sortir illico, puis je me suis dit "Ne sois pas donc si impulsif ni si plein de principes..." et je me suis rassis mentalement (en vrai, je n'avais pas bougé).
Malgré toutes mes inquiétudes, j'étais plutôt content en sortant : je n'ai pas vu passer le temps (c'est rare que je me dise "Oooh, déjà ?" à la fin d'un film). Le choix du réalisateur est intéressant (c'est un "micro-biopic" : juste trois jours de la vie de la Jackie en question, bon pas n'importe quels trois jours quand même, ceux entre l'assassinat de son mari et l'enterrement du même), et la structure du film l'est tout autant. c'est Jackie qui est interviewée par un journaliste, et l'histoire qui s'écrit (et se  raye et se biffe) en direct sous nos yeux. Jackie "en direct" (Dallas, 1963) qui décide, qui hésite,  et qui change d'avis, et la même (face au journaliste) qui se confie, vérifie ce qu'il écrit, puis parfois se rétracte en disant "Officiellement, je ne vous aurai jamais dit celà...". La petite Portmann (bon, elle a bien grandi quand même, hein) est épatante, forte, crédible, en ex-future première dame. peut-être que, finalement, si je l'avais vu en vo, j'aurais été hyper-enthousiaste. Là, je suis juste enthousiaste (ce qui n'est déjà pas mal).

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15 février 2017

FICÂÂÂ


021

GLASSES de Ogigami Naoko
C'est japonais, c'est simple, c'est élégant. Une héroïne, pas forcément sympathique, débarque à pied dans une maison d'hôtes qu'elle a choisie parce que le téléphone n'y passe pas. y vivent/passent un certain nombre de personnages, qui prennent le petit-déjeuner, mangent de la glace rapée, goûtent des prunes acides qui "passent tout", et finalement profitent de la vie (ce qui n'est pas si difficile quand on décide enfin de se laisser aller, face à la mer, bleu-vert). Un film zen, sur le plein du vide (et le contraire). Une magnifique entrée en matière.
022
MY SWEET PEPPERLAND d'Hiner Saalem (R)
J'ai beau l'avoir vu plusieurs fois, c'est toujours le même émerveillement. Golshifteh est aussi belle à elle-seule que tous ces mâles à poil dur et à cils de gazelle qui lui font face (et pourtant le combat n'était pas gagné d'avance). Règlement de comptes à Kurdish Coral. Fort, drôle, émouvant, référencé, malin. Magnifique.
023
PIRIMZE de Sophia Tabatadzé
Quarante minutes en Géorgie, autour d'un bâtiment et de ses transformations au fil des ans et des changements politiques et économiques...
024
MISS PHILIPPINES de Gaelle Lefeuvre
Quarante minutes aux Iles Féroé, en compagnie de plusieurs dames et demoiselles philippines qui ont émigré là pour s'y marier et avoir des enfants, et pèsent le pour et le contre de ce choix...
025
HOTEL SALVATION de Shubashi Bhutiani
Le premier film de la compétition, une histoire de famille indienne, où le père a décidé que c'était son heure de mourir et de le faire à Bénarès. Un peu long, un peu sage, un peu... raplapla. Pour un film indien, c'est paradoxal de manquer d'épices, non ? (mais le plaisir de revoir Bénarès, son Gange, ses ghâts...)
026
THE HUNT de Vasantha Obeysekere
Sénce Epique : la copie originale pellicule ayant été numérisée, c'est donc le fichier numérique qui plantait régulièrement, obligeant les techniciens à recaler les sous-titres, pour nous répéta Bastian M ce film capital dans l'histoire du cinéma sri-lankais (un portrait de femme qui se fait rouler dessus par la vie -par un ineffable play-boy à lunettes de soleil et chemise ouverte-.
027
LES DELICES DE TOKYO de Naowi Kawase (R)
Revu avec plaisir ce joli film que nous avions déjà programmé (encore plus en sachant, toujours selon Bastian M.,qu'il attaque les pratiques discriminatoires de l'extrême-droite montante et nipponne) en me disant, après avoir bien versé ma larme, tout de même, que la fin était -quand même- un peu trop empilatoire de catastrophes et de malheurs divers...
028
NOTRE ENFANCE A TBILISSI de Teona et Thierry Grenade
Un très touchant album-souvenir familial et géorgien, autour d'une famille dont le cadet rêve de devenir un pianiste célèbre et l'aîné devient un petit caïd local dans les années troubles et agitées qui ont suivi l'indépendance du pays., pendant que leur mère, veuve, se débrouille comme elle peut pour faire bouillir la marmite. La reconstitution est réussie. D'après les propres souvenirs des réalisteurs (une soeur et son frère).
029
DERRIERE LA COLLINE d'Emin Alper (R)
Re-revu avec grand plaisir ce film turc et plutôt velu dans l'ensemble (un unique personnage féminin). Tous ces hommes, de la même famille, se chipotent lors d'un week-end à la campagne, boivent du raki, jouent avec le fusil du grand-père, s'échauffent progressivement en accusant "les autres" des conneries dont eux-mêmes sont coupables, règlent plus ou moins leurs comptes, les paient... Belle et forte parabole "guerrière" (où l'on retrouve un des acteurs principaux d'Abluka, dans le rôle d'un des fils du patriarche irascible)
030
KEEP SMILING de Rusudan Chkonia
Un film géorgien, métaphorique mais  pas totalement convaincant sur l'organisation d'un concours de "la meilleure mère géorgienne" (prix : un appartement et 25000 dollars)  pour lequel vont s'entre-crêper le chignon une dizaine de demoiselles du cru, toutes fort différentes, dans leur apparence et leurs motivations... Inégal, mais finit sur une image magnifique : deux "anges", suspendus, ballants, au beau milieu d'un scène que tout le monde a désertée lors du chaos de la finale...
031
KALO POTHI de Min Bahadur Bham
Un film népalais qui s'ouvre sur un plan magnifique (avec une poule qu'on transporte), va beaucoup s'intéresser à cette poule et à son jeune propriétaire, un "fils d'intouchable", à sa soeur (qui s'enrôle dans les combattants maoïstes) à son pote avec qui il fait les 400 coups, genre Tow Sawyer et Huck. Une scène de réve au ralenti sublimissime. Et une conclusion qui glace (le nombre de morts, et notamment d'enfants, durant ces guerres). Coup de coeur.
032
APRES LA TEMPÊTE de Hirokazu Kore-Eda
En avant-première, mais re-programmé dans une petite salle. (j'avais plein de places à y réserver). Du Kore-eda pur jus, portrait de famille, un père joueur (fils de père joueur, et, on le craint, père de fils joueur) ex-écrivain, vie raté, bilan de la quarantaine pas très reluisant, son ex-épouse, leur fils, et la grand-mère délicieuse (ressuscitée de la maladie qui l'avait emportée dans Les délices de Tokyo). avant, pendant, et après cette fameuse tempête. Kore-eda, on adore.
033
LE REPAS de Mikio Naruse
Encore le Japon, mais 60 ans plus tôt. Du beau Naruse en noir et blanc (hélas l'objectif adéquat manquait, comme d'hab', et le dessus de la tête des personnages aussi), un portrait de femme touchant (l'actrice est merveilleuse, avec son beau sourire triste) quia soudain envie de prendre un peu d'air. Un voyage d'Osaka à Tokyo, de la résignation à l'espoir, et retour.
034
TUNNEL de Kim Seong-hun
Séance "frissons" de 22h30. On attendait un film d'épouvante mais on n'eut qu'un "film d'action" couillu, bien monté (!), avec de gros moyens, sur l'histoire d'un monsieur en voiture sur qui un tunnel  vient soudain à s'ébouler. Et de la façon dont le monsieur survit pendant beaucoup de jours (battant le record du monde), dont il va être sauvé, et dont le gouvernement et les médias gèrent l'affaire. Solide. (plus que le fameux tunnel, en tout cas)
035
THE LAND OF HOPE de Sono Sion
Un long film aussi beau qu'émouvant (j'ai pleuré oui à plusieurs reprises). Un tremblement de terre, une centrale qui pète, un "périmètre de sécurité" décrété par les autorités, et la vie de plusieurs groupes de personnages à partir de cet instant. Des scènes (et des personnages) magnifiques (une chorégraphie à une puis deux sur la neige, deux jeunes gens qui marchent en répétant "un pas, un pas...", un coup de fusil et ses conséquences...). Autre coup de coeur.
036
HANA'S MISO SOUP d'Akune Tomoaki
Nucléaire le matin, et cancer l'après-midi... Autre film japonais, autres larmes, pour cette chronique familiale (le père / la mère / la fillette) où la maman a un cancer du sein dès le début du film, et où on navigue sans cesse, et très habilement, entre le rire et les larmes. Un ton presque de comic, une voix off (la maman écrit dans son blog), des moments très drôles (gags, exagérations) et d'autres très touchants, mais sans jamais s'apesantir.
037
NOMADES DU CIEL de Mirian Abdikalikov
Un film kirghize, par le fils d'un réalisateur (khirghize) qui était venu au festival il y a vingt ans. Steppe, yourte, étalons, grandes étendues (paysages mêêêrveilleux) pour une histoire simplissime (le scénario tient en quelques lignes) à laquelle on se laisse prendre (au lasso). Légendes et rituels, bisbilles familiales, espoirs déçus, illusions. Rafraîchissant...
038
LETTRE A MOMO d'Okiura Hiroyuki
Un manga qui ne m'attirait pas spécialement, mais comme il passait dans la salle où je restais toute la journée, il a bien fallu que (j'y passe). L'histoire d'une fillette sans papa et avec maman malade qui vient à la campagne (et y rencontre des bestioles fantastiques... Ca sent son Totoro à cinquante pas, non ?) Sympathiques, mais les grosses bébètes répugnantes, justement... me répugnent. Un petit goût de Miyazaki pas désagréable, mais pas aussi bien.
039
A TALE OF SAMURAI COOKING d'Asahara Yuzo
Un film en costumes mais très contemporain, avec histoire très compliquées de familles rivales avec luttes de samouraïs consécutives, sauf qu'il s'agit de samouraîs-cuisiniers. Donc ça cuisine beaucoup, et ça donne faim, on a envie de goûter les copeaux de bonite et le bouillon de concombre de mer, et l'orange qu'on laisse suspendue 3 mois sur le toit de la maison pour qu'elle soit à point. Plaisant (mais frustrant, j'ai quand même beaucoup dormi).
040
THE BACCHUS LADY de Lee Je-yong
Un film coréen, on sait d'avance qu'on ne va pas rigoler. Celui-ci est l'histoire d'une mamie forcée de se prostituer car elle n'a pas d'autres revenus (la pension n'existe pas là-bas, aïe). Et des autres malheurs, désagréments, avanies, déceptions, désillusions, catastrophes,  qui vont lui tomber successivement sur le coin du museau. Impressionnant de rigueur, le film m'a évoqué un autre chef-d'oeuvre dans le genre sec comme un coup de trique, La fille aux allumettes, de Kaurismaki. A voir un jour où on est trop joyeux.
041
SHARQIYA d'Ami Livne (R)
On l'avait programmé celui-là, je l'avais beaucoup aimé et m'en restaient quelques scènes fortes. L'ai donc revu dans une salle comble, à côté de mes amis les Soria. l'ai tout autant aimé que la première fois. Un film chaud et sec, de désert et de caillasses, avec un mec qui marche beaucoup (dans le désert) de son village bédouin à son lieu de travail et retour. Quelqu'un(e) a tenté de me gâcher mon plaisir à la sortie, parlant de scénario mince, mais je ne l'ai pas écouté(e).
042
LE REPENTIR de Tenguiz Abouladzé
Un film-fleuve géorgien et baroque, dans lequel une femme s'obstine à déterrer le cadavre d'un notable local, est jugée, et explique les raisons de son acte dans un long flash-back. Si la copie a un peu vieilli (le son sature et les couleurs bavouillent) la démonstration reste toujours impressionnante. A revoir. (Grand prix à Cannes en 1987).
043
SIX de Caglia Zencirci et Guillaume Giovanetti
Un court-métrage un peu mystérieux, dans un petit bar très cinéphile où six personnages vont progressivement se retrouver. Avant de le quitter, puisque la (mystérieuse) patronne n'arrive toujours pas. Construits en chapitres portant un numéodécroissant, de "six" à "zéro". avec un effet spécial bluffant : à "un" les lumières de la salle se sont rallumées, mais à ce moment, dans le film, un personnage a appuyé sur un interrupteur, et alors les lumières de la salle se sont réteintes. Magique!
044
500M800M de Yao Tian
Un très beau film chinois (c'est drôle comme on le sent, parfois, dès la première image), à propos de gens délogés et relogés plus bas (de 800m à 500m, à cause du barrage) avec les problèmes créés par la politique de l'enfant unique. Un magnifique travail de cinéaste (notamment sur les recadrages dans l'image). Et en plus ça finit avec des gouttes sur la vitre...
045
KAMOME DINER de Ogigami Naoko
L'autre film de la réalisatrice de Glasses qui m'avait tant plu. L'histoire d'une japonaise (dont on ne saura d'ailleurs rien d'autre) qui a ouvert un restaurant en Finlande. comment elle passe de zéro à beaucoup de clients, se fait des copines (japonaises et finlandaises), apprend comment faire du bon café grâce à un acteur de Kaurismaki, fait découvrir les boulettes de riz à ses clients, et tout est bien qui finit bien. Un feel good movie nippo-finnois savoureux et plaisant.
046
MERCI DOCTEUR d'Adilet Kharsoev
Un doc kirghize sur un personnage touchant de "bon docteur". Simplement, sans s'appesantir, le réalisateur le montre au travail et en pause. Attachant.
047
MADAME B de Jero Yun
Un doc presque au format du long (1h10) sur une dame coréenne (du nord) qui a été vendue à un paysan chinois. Qui devient trafiquante, fait passer sa famille en Corée du Sud, puis se lance à son tour dans un  voyage mouvementé (en compagnie du réalisateur) pour tenter d'y vivre son rêve... Un film à côté duquel je suis un peu passé, à cause du sommeil, je dois le reconnaître...
048
LOST DAUGHTER de Chen Yu-jie
Le dernier film en compète. Commence avec une jeune fille seule dans une piscine, dont on apprend rapidement qu'elle est morte. On va suivre la famille (son père, sa soeur, sa mère, la nouvelle épouse de son père) mais j'ai hélas (c'était le sixième film de la journée, petite nature, va) re-beaucoup dormi. Vaut mieux j'en suis sûr  que le peu de souvenirs que j'en ai (l'étalonnage des couleurs le tire vers le pâlichon et le désaturé).
049
LA TERRE ABANDONNEE de Vimukhti Jayasundara (R)
revu avec grand plaisir ce film sri-lankais (que nous avions programmé il y a quelques temps déjà), qui évoque un cessez-le-feu dans la guerre civile qui ravagea le pays pendant 30 ans, ce beau film contemplatif mais jamais complaisant, mystérieux, intriguant, avec d'autant plus de plaisir que le réalisateur était dans la salle à la fin, et que j'ai pris la parole in fine pour lui dire tout le bien que j'en pensais
050
BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE de Dai Sijie
Toutes mes copines et les copines de mes copines l'avaient vu et a-do-ré, la preuve, là même elles y retournaient et j'ai fait comme elles. (Quand c'était sorti ça avait dû m'énerver...) un joli film sur un trio julesetjimesque chinois (deux des villes et une des champs) en "rééducation" au temps de la révo cul en chine pop. C'est effectivement très bien fait, très touchant et très agréable. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, s'pas?
051
YUMURTA de Semih Kapanoglu (R)
Ce film-là, le premier de la trilogie (Oeuf / Lait / Miel) est sans conteste mon préféré, parce que le plus simple, le plus rustique, avec le moins de mots, fait avec le moins de sous, et j'ai trouvé ça encore aussi bien (une magnifique scène d'ouverture, une très jolie scène finale, et, entre les deux beaucoup de non-dits entre un grand machin turc pas très expansif et une très jolie turquette avec des yeux magnifiques, et une nuque sublime...)
052
MANDARINES de Zaza Urushadze
Ces mandarines-là seront, finalement, la cerise sur le gâteau du FICA 2017. Un grand-père estonien, resté seul dans son village (avec son voisin, mandariniculteur) recueille chez lui deux belligérants, l'un tchétchène et l'autre géorgien, les soigne tous les deux avec attention et dévouement  jusqu'à ce qu'ils soient à nouveau fin prêts à s'entretuer. Un huis-presque-clos et quasi-familial entre ces quatre hommes (deux jeunes et deux vieux) qui fait grimper la tension et l'émotion bien au-delà que ce qu'on pouvait espérer (ou craindre). Magnifique.

 

ce qui reste : la chorégraphie devant la mer de Glasses / la scène d'ouverture de My sweet pepperland / la scène finale de Derrière la colline / la dernière image de Keep Smiling / la scène de rêve de Kalo pothi / la scène où le tunnel s'écroule du Tunnel / la chorégraphie dans la neige de The land of hope / le plan d'ouverture de 500m800m / la scène de baignade nocturne de La terre abandonnée / la scène de la submersion du village dans Balzac et la petite tailleuse / la scène d'ouverture de Yumurta / la scène d'ouverture de Kalo pothi / la scène finale de Mandarines /

9 février 2017

mamy blue

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JAMAIS CONTENTE
d'Emilie Deleuze

Pendant les films, il m'arrive assez souvent de penser au titre que je pourrais donner au post qui viendra après. Celui-ci à failli s'appeler d'abord LA BOUM 17, puis LA BOUM OU LA GIFLE, puis AURORE ET LES GARCONS... D'Emilie Deleuze, on avait passé, me semble-t-il,  Peau Neuve, son premier long (dans le boo vieueueux  cinéma, et au temps où j'aimais encore Samuel Le Bihan). je ne connais pas plus que ça la demoiselle, mais j'ai un a priori positif, parce que, entre autres, on la voit dans Le magnifique Le bois dont les rêves sont faits, de Claire Simon, et qu'elles avaient l'air d'être plutôt copines.
En plus, au générique est apparu le nom de Marie Desplechin, dont j'ai adoré les premiers recueils de nouvelles (Trop sensibles). C'est elle qui a signé le roman d'ados dont le film est tiré, et qui a bossé comme co-scénariste sur le film. C'est le journal d'Aurore, qui repique sa cinquième, qui en veut à tout le monde, et calimérise à longueur de journal intime (qu'elle tient oralement). Le personnage d'Aurore est vraiment l'ado typique tête à claques, en pleine crise d'adotypiquetêteàclaquitude, mais attention, le modèle familial, hein format XXL. La distribution, autour de la demoiselle (très bien) qui tient le rôle titre, est excellente : Patricia Mazuy (qui a des airs de Noémie Lvosky) en maman, Philippe Duquesne (que j'adorai chez les Deschiens, et n'a peut-être pas eu la carrière qu'il méritait) en papa, et Catherine Hiegel (grandiose, en grand-mère qui place la barre au moins aussi haut que la Denise Grey de La Boum...) plus Alex Lutz, très juste  en prof de français providentiel (qui a juste gardé sa blondeur de Liliane que j'adôôôre).
Aurore, donc, déteste tout un chacun, pose des questions saugrenues, tâtonne affectivement et informationsexuellement, louvoie, hésite, fait du rentre-dedans, (c'est vrai qu'on prendrait de temps en temps plutôt plaisr à la gifler) et tout ça donne un film très agréable, avec, régulièrement de très très jolies idées de cinéma, et des belles grosses guitares sur la bande-son (il s'agit de BRMC -Black Rebel Motorcycle Club-) qui donnent bien la pêche.
Malgré (en ce moment, j'ai comme qui dirait un problème avec les fins) une fin pas vraiment vraiment concluante (à mi-chemin on dira entre Louane et Sophie Marceau...) et vraiment vraiment un peu conconsensuelle qui ne lésine par sur le lénifiant glucosé. Dommage, avant, ça  poilàgrattait bien...
Un dernier point positif : ça n'arrive pas souvent que dans un film "d'ados" il soit (et à plusieurs reprises) question de Francis Ponge... Indulgeons donc.

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8 février 2017

bouchon de champagne

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SWISS ARMY MAN
de  Daniel Kwan & Daniel Scheinert

Un film... incroyable.
J'en avais entendu parler pour la première fois à l'occasion de l'Etrange Festival de Strasbourg, et voici que le ouaibe le met à disposition, en vostfr ! Je l'ai donc regardé hier soir...
Oui, incroyable.
Pendant les 9/10èmes du film on ne verra que deux acteurs : Paul Dano (mais, si, rappelez-vous, c'était l'ado mutique de Little Miss Sunshine) et Daniel Radcliffe (mais si, rappelez-vous, c'est lui qui jouait Harry Potter!) le premier dans le rôle d'un naufragé, et le second dans le rôle... d'un mort! Ils vont devenir copains et vivre ensemble des aventures variées (dans un décor qui pourrait presque  l'être lui aussi, justement, a-varié, puisqu'en seront utilisés beaucoup d'éléments -il s'agit d'un genre de décharge sauvage au milieu d'on ne sait pas trop où, avec beaucoup de détritus et ordures diverses,  matériel de récup' pour raconter des histoires avec un génie du bricolage des deux réalisateurs qui n'aurait pas fait tache chez, par exemple, un Michel Gondry...) Le naufragé va tenter d'aider le mort à revivre (ou à réapprendre à vivre , mais comme chantait Aragon "le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard"), à moins que ce ne soit le contraire...
C'est un film très... organique : on y pète, on y recrache de l'eau, on y vomit un peu, on s'y intéresse au caca, à la branlette, à l'art de péter ou pas en société sans que cela soit jamais grossier ou vulgos ou racoleur. On y parle, aussi, beaucoup. C'est drôle, c'est cru, c'est très réjouissant.
On pourrait résumer en disant que c'est une histoire d'amitié entre deux mecs dont l'un est mort...
Et le film réussit à tenir le pari de son scénario culotté presque jusqu'au bout (était-il nécessaire qu'apparussent, en toute fin de compte, tous ces autres personnages ?). Mais c'est juste un petit bémol, c'était peut-être difficile de faire autrement. Un film qui fascine, en tout cas.
Aucune date de sortie prévue en France pour l'instant.(Tant pis pour vous)

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(et je ne vous préciserai pas davantage l'emploi qui est fait du bouchon de champagne qui donne son titre à ce post...)

7 février 2017

lumumba

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LES HABITANTS
d'Alex Van Warmerdam

Je continue mon exploration (ici ma revisite) de l'oeuvre de cet inconoclaste hollandais (les deux mots peuvent être successivement nom et adjectif). Celui-ci était le tout premier vu du réalisateur, à sa sortie, en 1995, (le bôô cinéma n'existerait pas encore avant belle lurette) et je l'aime toujours autant. Un groupe de gens vivant dans un embryon de lotissement (une arbrisseau a poussé dans une bétonnière abandonnée) qui se limite à pas beaucoup plus d'une rue (avec un coin de, pour pouvoir y tourner), à côté d'une forêt très Magrittesque avec un (tout petit) lac au milieu. Quelques familles "subtilement dysfonctionnelles" -j'ai décidé d'écrire ça dans chaque post à propos des films de AVW, parce qu'elles le sont quasiment toujours-,  surtout celle du gros grand boucher érotomane, de son épouse qui aspire à la sainteté et de leur fils à lunettes et en vélo qui se grime en Lumumba. Et de leur statue de St Antoine. Ajoutez un facteur très curieux (joué par Van Warmerdam en personne), un garde-chasse très tatillon et très myope (et très frigide, face à son épouse très incandescente) et vous aurez à peu près l'essentiel de la population de ces habitants-là. Au milieu de leur nulle part. Et que, oui, j'aime toujours autant. Filmage au cordeau (très tendance "ligne claire") dialogues à l'économie, humour sans ménagement (tendance météo "froid et sec") et désespoir à peine agrémenté d'un demi-sourire en coin, avec de subits et inattendus surgissements poétiques. A recenser d'urgence, donc.

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5 février 2017

magritte(s)

Les Magritte 2017 du Cinéma Belge ont été décernés
Certains m'ont particulièrement fait plaisir :
cinq pour Les premiers, les derniers, le film de Boulichounet Lanners (Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur espoir masculin -pour David Murgia-, meilleurs décors, meilleurs costumes)
deux pour le film de Xavier seron Je me tue à le dire : meilleur acteur pour Jean-Jacques Rausin et meilleur scénario original ou adaptation,
et un pour Belgica, celui du meilleur film flamand

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3 février 2017

deux conseils

" Je lui ai demandé s'il pensait vraiment que la barbarie pouvait revenir.
"Les êtres humains sont prévisibles. Regardez : les socialistes sont au pouvoir depuis quatre ans et ils ont déjà cessé d'être de gauche. Ces voitures officielles et leurs gyrophares, ces privilèges, l'argent, l'oubli du peuple et les courbettes au capital. La descente a commencé. Je vous ai donné un conseil, il y a quelques temps : relisez et corrigez ce que vous écrivez. De nombreuses fois. Voici mon deuxième et dernier conseil : planquez des armes à la campagne, dans les bois et dans les caves. Enroulez-les dans des chiffons avec un peu de graisse pour ne pas qu'elles s'abîment, gardez les balles dans une boîte au sec. Et faites des réserves de nourriture. Un paquet de riz, cela ne vous semble rien aujourd'hui. Mais c'est important. Il faut avoir vécu la faim pour savoir à quel point un paquet de riz, une pomme de terre, un carré de chocolat sont des choses magnifiques. Alors, mon ami : planquez des armes et du chocolat.""
Martin Page (L'apiculture selon Samuel Beckett)

2 février 2017

100 chansons

001 (IF THERE'S) NO HOPE FOR US (Arab Strap)

002 ALORS ON DANSE (Stromae)

003 AMOUREUX SOLITAIRES (remix Jenny goes Dirty)

004 AMSTERDAM (Jacques Brel)

005 APPRIVOISER LES AVIONS (Avec Pas de casque)

006 ARSENAL (Raphaël)

007 AVANT LE PETIT JOUR (Catherine Lara)

008 BEING BORING (Pet Shop Boys)

009 BIJOU BIJOU (Live) (Alain Bashung)

010 BLUE LAGOON (Laurie Anderson)

011 BURN THE WITCH (RadioHead)

012 CALYPSO (Suzanne Vega)

013 C'EST COMME CA (Rita Mitsouko)

014 CE N'EST RIEN (Julien Clerc)

015 CHINA GIRL (David Bowie)

016 CINEMA (Jeanne Balibar)

017 COMBIEN DE TEMPS (Stephan Eicher)

018 CROIRE EN MA CHANCE (Nicolas Michaux)

019 DEEP FASCINATION (The Feelies)

020 DESHABILLEZ-MOI (Juliette Gréco)

021 DON'T FORGET THE NIGHT (Re) (Les Rita Mitsouko)

022 DORDOGNE (Jean-Louis Murat)

023 DORS MON GÂS (Bachar Mar-Khalife)

024 DRIVE MY CAR (Gina X)

025 EN ALABAMA (Léonie)

026 ELLE FREQUENTAIT LA RUE PIGALLE (Albin de la Simone)

027 EN BOUCLE (Casseurs Flowters)

028 ENOLA GAY (OMD)

029 ET LA FONTE DES GLACES (Alister)

030 ET POURTANT (Dani)

031 ET VOILA (Françoise Hardy)

032 FADE TO GREY (Visage)

033 FAMILY DINGO (Kat Onoma)

034 FILS DE QUI (Alister)

035 GENERIQUE (Dani)

036 GUESTROOM (The National)

037 GYPSY (Suzanne Vega)

038 HASH (Isabelle Mayereau)

039 IL N'Y A PLUS RIEN (Léo Ferré)

040 I'VE BEEN WAITING FOR TOMORROW (The The)

041 J'EN AI MARRE (Hugues Le Bars)

042 JE DOIS M'EN ALLER (Niagara)

043 JE N'AI PENSE QU'A MOI (Florent Marchet)

044 K-CINEREA (Bachar Mar-Khalife)

045 L'ATTENTAT A LA PUDEUR (Jacques Higelin)

046 L'ECLAIRAGE (Françoise Hardy)

047 LALALA (Julie Delpy)

048 LA MAISON OU J'AI GRANDI (Françoise Hardy)

049 LA PLEUREUSE (Dominique A)

050 LA REINE DES POMMES (Lio)

051 LE PLURIEL (Georges Brassens)

052 LE TOUR DU MONDE (Jeanne Balibar)

053 LES ADIEUX D'UN SEX-SYMBOL (Diane Dufresne)

054 LES CHANSONS DE L'INNOCENCE RETROUVEE (LIVE) (Etienne Daho)

055 LES DEUX ONCLES (Georges Brassens)

056 LES GARCONS DANS LES VESTIAIRES (Clarika)

057 LES REGRETS (Alain Souchon)

058 LETTRE A MR LE CHEF DE GARE DE LA TOUR DE CAROL (Brigitte Fontaine)

059 LUKA (Suzanne Vega)

060 MARCEL ET ROGER (Nino Ferrer)

061 MARIONS LES ROSES (Malicorne)

062 MAXIE, MADGE ET PARFOIS DICKY WAGNER (David Mc Neil)

063 MENS (Alain Chamfort)

064 MES EPAULES (Albin de la Simone)

065 MIDNIGHT SUMMER DREAM (The Stranglers)

066 MOURIR POUR DES IDEES (Georges Brassens)

067 NOBODY KNOWS (The Feelies)

068 NOUNOURS (Régine)

069 NUMB (U2)

070 ON THE RADIO (Jay Jay Johanson)

071 ORLY (Jacques Brel)

072 OU SONT LES FEMMES ? (Patrick Juvet)

073 OU SONT TOUS MES AMANTS (Damia)

074 PAPA JOUAIT DU ROCK'N ROLL (David Mc Neil)

075 PORCELAIN (Moby)

076 PORQUE TE VAS (Jeanette)

077 PROFESSIONNAL WIDOW (remix) (Tori Amos)

078 REGRETS (Mylène Farmer/ Jean-Louis Murat)

079 RENT (Pet Shop Boys)

080 RODEO (Zazie)

081 SEA OF LOVE (The National)

083 SING (Rodolphe Burger)

084 SINGING IN THE SHOWER (Rita Mitsouko)

085 SOUS LES JUPES DES FILLES (Alain Souchon)

086 SUZANNE (The Flying Lizards)

087 TANDEM (Vanessa Paradis)

088 THE DREAM SEQUENCE (Arab Strap)

089 THE GLORIOUS LAND (P J Harvey)

090 THIS SIDE OF PARADISE (Ric Ocasek)

091 THIS TOWN AIN'T BIG ENOUGH FOR THE BOTH OF US (Sparks)

092 TIGHTROPE (Laurie Anderson)

093 TOMBÉ POUR LA FRANCE (Etienne Daho)

094 TRUE FAITH (New Order)

095 TWIST IN MY SOBRIETY (Tanita Tikaram)

096 UNDER HEAVY MANNERS (Robert Fripp)

097 VESOUL (Jacques Brel)

098 VULNERABLE (Pet Shop Boys)

099 WALKING AND FALLING (Laurie Anderson)

100 WHITE LILLY (Laurie Anderson)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

1 février 2017

janvier 2017

(C'est Isabelle T. qui m'avait fait découvrir sur son téléphone  l'appli qui permettait d'enregistrer une seconde de film par jour et de les visionner ensuite bout à bout, comme un survol filmé de l'année... le projet m'a plu, et je l'ai donc transposé ici, mais sans image. Merci, Isa!)

1er janvier (à Gy)
Dominique fait plus de 200 points en un coup en faisant un scrabble sur deux triples au dernier tour de la partie, avec CHALUT(E)S
2 janvier (à Frotey)
Premier repas de midi avec Catherine et Marie, alors que personne ou presque n'a encore repris le travail
3 janvier (chez moi)
Je me fais un citron chaud avec le petit citron que m'avait donné Francette, poussé sur son citronnier à elle
4 janvier (sur l'ordi)
Regardé, la larme à l'oeil, le dernier épisode de Rectify, saison 4
5 janvier (sur la route entre Coulevon et Vesoul)
Un coup de fil à ma soeur, en réponse à ses trois appels d'hier à propos du calendrier que je lui ai envoyé pour son anniversaire ("C'est moi qui l'ai fait...")
6 janvier (au Super U)
J'achète un disque dur externe en promo (1To) pour ranger toute ma musique. Avec les pépettes sur ma carte U  ça ne me coûte que 8€!
7 janvier (dans ma cuisine)
Manue a apporté une jolie petite galette, on a tiré les rois, et c'est elle qui a eu la fève (un souffleur de verre)
8 janvier (chez moi)
Je fais une tarte au fromage blanc "Tout est périmé"( le fromage blanc, les oeufs, la pâte)
9 janvier (à la Poste)
J'ai envoyé à Malou le premier fascicule de "Je construis ma maison de poupée" (avec en cadeau la cuisinière à bois, un faitout, une poêle et un couvercle)
10 janvier (chez moi)
Reçu de Londres une x-mas card banale d'apparence mais moi je sais bien que non ... :o)
11 janvier (sur la chaîne météo)
Ils annoncent 2 flocons pour vendredi, samedi, et dimanche, et jusqu'à -15° pour la semaine prochaine...
12 janvier (sur le répondeur)
Un message de Malou qui me met un grand sourire aux lèvres
13 janvier (parking de Calmoutier)
J'y suis retourné, après un long temps sans : ils ont commencé à ratiboiser tous les arbres en partant du bas : il n'y aura bientôt plus rien... :o(
14 janvier (devant la télé)
Regretté de ne pas sentir en buvant un thé noir à la fleur d'oranger et aux pétales de rose
15 janvier (dans ma chambre)
Ajouté une deuxième couette, en prévision des températures polaires annoncées...
16 janvier (Coulevon)
Le coffret "Catherine Lara / Les années CBS 72-80" (les 8 premiers albums), comme si j'avais voulu racheter un peu de mon adolescence
17 janvier (dans le journal)
L'annonce du décès de Serge T. m'a touché. Je ne le connaissais pas personnellement mais je m'en sentais "assez proche"...
18 janvier (devant le cinéma)
Les étoiles dans les yeux, tous les quatre, en discutant à la sortie de Paterson
19 janvier (au Thé v')
Index, par la compagnie Pyramid : cinq jeunes danseurs qui hip-hopent avec les fauteuils, les bibliothèques et les livres (avec des petits culs ma-gni-fi-ques)
20 janvier (au FJT)
Avec Catherine, ce midi, on a mangé des moules et des frites avec les doigts (et avec grand plaisir)
21 janvier (chez moi)
Emma est passée boire le café pendant que Félicien était à son cours de maths, elle a apporté des marrons glacés
22 janvier (chez mes voisins)
alors qu'on attendait les résultats des Primaires de la gauche à la radio, et on a entendu le générique de début du Masque et la Plume
23 janvier (au FJT)
Bien qu'en plein repas, nous ne nous sommes pas formalisés et chacun(e) a partagé ses expériences coloscopiques, pour répondre aux inquiétudes d'Isabelle concernant son cher et tendre
24 janvier (dans ma cuisine)
Après une défaite particulièrement cuisante au Scrabble contre Marie, je m'octroie le réconfort d'un chocolat chaud maison avec tartines beurrées
25 janvier (dans la boîte aux lettres)
deux livres reçus ce jour : un offert (Anagrammes pour lire dans les pensées, mes étrennes de Catherine P.), et un acheté (LONDON WC2, de Gilles Sebhan)
26 janvier (au Thé'V')
Me suis endormi au spectacle de Philippe Genty. Post-it pour la saison prochaine : ne pas prendre le spectacle de P.G
27 janvier (Grattery)
En passant sous le petit pont (dans le petit tunnel) étroit, pour aller chez Coralie, ça va drôlement plus vite...
28 janvier (chez mes voisins)
Ma voisine vient de me rendre deux t-shirts que je lui avais confiés il y a cinq ou six ans (pour qu'elle  me les raccourcisse parce qu'ils étaient trop grands) et qu'elle avait égarés. Il n'y a plus besoin désormais de les retoucher...

29 janvier (dehors)
Ainsi fond fond fond... (enfin!) Mais bon, dessous qu'est-ce que c'est moche!
30 janvier (Maison des Associations)
Sur Internet, le mot "Espagne" se signe à une main, mais, à notre cours, il se signe à deux
31 janvier (dans la boîte aux lettres)
Reçu les numéros 103 et 104 (rouge et vert) du Courrier du Lecteur ™, dont pour une fois je connais tous les auteurs mais où je découvre avec grand plaisir des extraits de livres que j'ai prêtés à mon ami Philou


 

31 janvier 2017

gourmandise

016
VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS
de Bertrand Tavernier

Un gros gâteau de 3h15 (le premier annoncé d'une série de trois) auquel nul cinéphile ne devrait rester insensible (la preuve, à la fin, on est dégu que ça s'arrête, on aurait bien continué la dégustation en compagnie du réalisateur...). Tavernier est passionné, et passionnant. Il ne nous assomme pas de son érudition, il nous fait juste partager des souvenirs, des rencontres, des anecdotes, à propos de films, de réalisateurs, et de musiciens connus (ou qui le sont moins...) sous forme de chapitres ("Becker" "Gabin" "Carné" ) pas complètement étanches, car la cinéphilie est poreuse et coq-à-l'ânise volontiers. Grands boulevards et chemins de traverse (comme chantait Bashung "Délaissant les grands axes j'ai pris la contre-allée..."). Tavernier nous présente son parcours buissonnier à travers le cinéma français d'il n'y a pas si longtemps, enthousiaste et admiratif, et nous fait gambader gaiement à suite dans la grande prairie ensoleillée de la cinématographie française du siècle dernier (avec un chouïa de mondiale aussi, enfin, américaine, surtout.). Bref, tout à fait enthousiasmant...

et tiens je vous copie/colle la déclaration d'intention de Bertrand T dans all*ciné :

"Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de l’Atalante, à Duvivier, aussi bien qu’à Truffaut ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus, Grangier, Gréville ou encore Sacha, qui, au détour d’une scène ou d’un film, illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver."

008154

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