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lieux communs (et autres fadaises)

10 janvier 2017

majorettes obèses

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NOCTURNAL ANIMALS
de Tom Ford

Je suis allé voir un film dont j'ignorais tout avant qu'il ne soit programmé dans le bôô cinéma (toutes les séances en vf mais une quotidienne en vo à 18h, à laquelle j'ai assisté aujourd'hui, tout seul comme un grand dans la salle 10). Tom Ford est quelqu'un de very famous semble-t-il (et donc very rich, re-semble-t-il) mais à part son nom je n'en sais pas beaucoup plus. Artiste ? Couturier ? Les deux ? (ah peut-être que je confond avec Steve Mc Queen, me souffle-t-on dans l'oreillette). Bon on s'en fiche.
Le film est tiré d'un roman policier que je pense avoir dans ma bibliothèque mais que je n'ai jamais lu (je viens de vérifier, c'est le cas).
DONC revenons à notre film. La dernière fois que j'ai vu Jake Gylenhaal au cinéma, il était face à une araignée géante avec un demi-sourire énigmatique. Là il est en plus mauvaise posture. Conduisant de nuit dans une zone où le téléphone ne capte pas (c'est dire) avec sa femme et sa fille, le voilà qui se fait embêter puis accidenter par trois rednecks inquiétants. c'est très anxiogène comme situation sauf que c'est dans un livre. Qui a été écrit par le personnage joué par Jake G., l'ex-mari de l'héroïne, et envoyé à sa femme pour qu'elle le lise et lui dise ce qu'elle en pense. Et donc quand elle lit, notre blonde et froide héroïne, ce qu'on voit à l'écran est ce qu'elle imagine. Le conducteur est joué par son ex-mari, elle-même joue l'épouse, et sa fille est jouée par leur vraie fille (enfin, vraie dans le film). Le film fait donc des va-et-vient entre le roman et la "vraie vie" de la lectrice (à laquelle il faudra bientôt rajouter les souvenirs de ladite lectrice : comment elle a rencontré son ex-mari, comment elle l'a épousé, contre l'avis de sa mère, comment elle l'a laissé tomber pour un jeune bellâtre, etc.) De plus la dame est galeriste, et on suit son quotidien et ses états d'âme de galeriste (ce qui fournit entre autres  au réalisateur le prétexte d'un générique sur fond de majorettes vieilles et obèses pas vraiment ragoûtant c'eût été des majorets que çela l'eût été aussi peu, ragoûtant : le troisième âge est flasque, on n'y peut rien, alors, quand en plus il est obèse je vous laisse imaginer...)
Avec ce générique, Tom Ford fait un peu son malin, mais on peut dire qu'avec le reste du film aussi... Il règne sur le film un aspect assez déplaisant "magazine de mode et papier glacé". Dollars, fashion, cocktails mondains, tout le monde est très riche très hautain très glacé très mondain et très bitch. Et du coup on a le sentiment que le réalisateur a mis tout autant de soin, mais en sens inverse, dans sa reconstitution de l'histoire qui se joue dans le livre lu. Regardez comme ils sont méchants, et veules, et cracra, semble-t-il vouloir nous fredonner. Et je suis sûr qu'ils puent. Et de rajouter un personnage de flic cancéreux en phase terminale (et que je fume et que je tousse et que j'expectore avec complaisance). Ca crée une ambiance un peu bizarre. Comme si on avait essayé de faire entrer au chausse-pied Comancheria dans Café Society (je parle ici de la forme plus que du fond de chacun des films).
Ca se regarde sans déplaisir, on participe (la première partie est vraiment très anxiogène, pour moi du moins), on suit, on admire parfois même les trucs du réalisateur, mais on se dit, en définitive (vous avez déjà remarqué que c'est souvent en définitive qu'on se dit ça justement) à quoi bon tout ça  (le fait d'écrire un bouquin, de le faire lire à son ex-femme, et de raconter ce qu'on y raconte), juste pour ça ? (la scène finale, que je trouve d'ailleurs plutôt plaisamment réussie...). Comme si le réalisateur refermait là-dessus les pages en papier glacé de son luxueux opuscule. (de arty à artificiel il n'y a pas si soin...)

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une campagne d'affichage que je trouve plutôt réussie...

9 janvier 2017

décembre

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toilettes

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voisins

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chocolats

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bellou

8 janvier 2017

doudou qui pue

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LE CIEL FLAMAND
de Peter Monsaert

Vu en avant-première grâce à un lien viméo fourni par le futur ex-distributeur (le film n'a pas obtenu de visa de sortie en France), étant donné qu'on le projette quand même finalement dans la Semaine Belge 3, (et que ça risque de nous coûter des sous), et à savoir, donc, si ça en vaut la peine.
On n'est pas ici franchement dans la gaudriole dans laquelle on a souvent envie -un peu hâtivement- de classer a priori les films belges : la bière qui coule à flots, les amis, la teuf (Je suis mort mais j'ai des amis, Le grand Tour, Eldorado, Belgica), mais on n'est pas non plus dans son alternative (arbitrairerement : on pleure beaucoup -Alabama Monroe-). On serait plutôt, ici, dans cet  entre-deux plaisant  qui, sous des formes variées (Les premiers les derniers, Au nom du Fils, Je suis à toi, Le Chemin des dunes) nous a déjà -et de plaisante façon, au-delà de la fihue et du raisin, du flamand et du wallon, frotté à l'essence  même de la belgitude.
Une famille belge (la grand-mère, la fille, la petite fille). Pas de papa mais un "tonton" dont on devine qu'il pourrait bien... Avec la vie de famille belge qui va avec. Vie (de famille) un peu compliquée, parce que la maman est "célibataire" mais surtout parce que cette  mère (et sa propre mère) tiennent en coeur un bordel (qui donne son nom au film), pas très loin de la frontière, dans lequel elles travaillent toutes les deux. La petite fille est souvent transbahutée par l'une ou par l'autre à l'école, et ramenée aussi souvent par Tonton Dick  qui est chauffeur de bus. Elle est scrupuleusement tenue à l'écart du lieu de travail de ses mère et grand-mère, dont l'accès lui est interdit, qu'elle ne voit que de loin. Toute la première partie du film nous décrit ce fonctionnement, et tout a l'air de se passer plutôt bien ma foi. Jusqu'à ce qu'un incident grave vienne remettre en cause cet équilibre.
C'est la fillette qui en est la victime. Le film est extrêmement pudique, et on en remercie le réalisateur. Presque rien d'ailleurs ne sera dit. C'est ce qui se passe ensuite qui visiblement l'intéresse, et le film continue d'ailleurs, après cette cassure, sur le même ton. C'est un film de gens, filmé souvent de près, voire de très près, mais aussi un film de ciels, magnifiques, filmés cette fois de très loin, et comme relativisant alors le statut et la place des protagonistes : des petites choses sous un ciel immense. Peter Monsaert a su trouver un ton juste, et il sait filmer les gens aussi bien que les ciels (splendides, je le redis).
Comme souvent dans les films belges (et c'est ce qu'on y aime, bien sûr, en plus de la bière) il s'agit de beaux personnages, denses, dotés d'un belle épaisseur/profondeur, "cabossés", ou tout du moins lézardés. La partie policière est à l'image du film, humaine trop humaine. Et le désarroi de chacun est finement filmé et restitué. Histoire d'enfance, histoire de couple, histoire de paternité. Et il sera finalement aussi question d'amour.
Le Ciel flamand (le bordel du film) est juste à la frontière, et Le ciel flamand (le film) l'est tout autant : entre deux langues (ce qui aura son importance à plusieurs reprises), entre mère et fille, entre réalité et illusion. Entre désir de protection et besoin de vengeance. Entre tendresse visible et violence hors-champ. Il y a eu, il y a longtemps, un film (que j'adore) qui s'appelait Beau temps mais orageux en fin de journée. Le titre, ici, en aurait pu être l'exact contraire.
On ne sait pas vraiment pour quelles raisons le film n'a finalement pas reçu son visa, mais il serait vraiment dommage de passer à côté juste parce qu'un fait divers sordide y est évoqué. (Il s'en passe de bien pires, dans nos belles provinces...) Rendez-vous donc dans le bôô cinéma, pour la Semaine Belge 3 (ou  Semaine 3elge...)

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6 janvier 2017

la toute petite clé

 (fin de rêve 06/01)

Il y a, tout à la fin du film de Tarantino, une scène que je n'vais jamais vue : un homme et une femme sont filmés dans une étreinte immobile, debout, de dos, l'homme est derrière la femme, ils sont nus tous les deux et regardent quelque chose que le spectateur ne voit pas... ils sont peut-être dans l'embrasure d'une porte et contemplent peut-être un tableau. je trouve cette image fixe  très belle. Je suis en train de la regarder sur l'écran de mon ordi
     mais en même temps je suis en train de la vivre (ou d'expérimenter la même situation), dans un couloir, face à un tableau, c'est moi qui suis devant,et je sens nettement que le mec derrière moi est en train de bander, et c'est une sensation plutôt agréable
      je suis dans mon lit et j'entends en bas la porte qui s'ouvre et la voix de mon père      je descend, je m'approche de la porte d'entrée, elle semble toujours fermée à clé, je me demande comment il a pu ouvrir la porte depuis l'extérieur, puisque ma clé était dans la serrure à l'intérieur, bien que ça ne soit pas le trousseau habituel : juste une clé, à laquelle est rattachée une seule autre clé, vraiment minuscule (comme celles qui ferment à clé des journaux intimes d'adolescentes), je me retourne et je vois (et j'entends) qu'il y a quelqu'un dans la cave : la porte est entrebaillée, la lumière est allumée, et quelqu'un fait  du bruit
      je suis dans mon lit, et j'essaie de demander s'il y a quelqu'un, si c'est bien mon père, j'essaie d'articuler un truc genre "C'est toi, papa ?" mais ne sort de ma bouche qu'un misérable gargouillis, comme si j'étais soudain pétrifié par la trouille je ne peux plus parler
(et je me réveille)

31 décembre 2016

cinétop2016

une tueuse au sabre, un cow-boy couturier, deux frangins cambrioleurs, des vieux prêtres pédophiles, un adolescent photographe, un flic célibataire très gentil qui adopte deux enfants, un frangin ressuscité à Beyrouth, un trio sur patins à glace à poil, un apostat barbu avec une jolie quéquette, des terroristes adolescents ou presque, un bagel qui se fait mettre, un pope en retard, un boxeur amoureux, une chanson de Cora Vaucaire, des doudous pédagogues, deux frères gérants de boîte de nuit dont l'un a un oeil fermé, un chauffeur de bus avec un carnet secret, deux ados qui sympathisent, une caravane, une dame qui se paye un gigolo, un copain qui va bientôt mourir du cancer, une maîtresse-nageuse, un empereur, une branlette d'étalon, un vieux flic désabusé, des courses de chiens, une famille sur un bateau, des frites belles comme tout, un vigile qui donne un coup de boule à son frère, un christ ensanglanté qui descend de sa croix, un rêve avec des nudistes, deux clochards qui se tapent la cloche dans un grand magasin la nuit, des préparatifs d'apéro particulièrement terrifiants, un stationnement gênant qui tourne au pugilat, des ricochets, un fromage d'été, l'Elysée en carton,  un élan qui enfile un rhinocéros, des cupcakes en noir et blanc, du cul de porc rôti, des personnes qui conversent face à face devant une vitre, une valise pleine de termites, un gros chien débonnaire, une source chaude en Islande, un playback troublant dans un grand escalier, un pot de moutarde au miel suicidaire, une copine serbe (croate?) qui passe son temps à vomir, une pile de magazines à découper, des fanfares, une cousine compréhensive, le poids d'un short qui fait la différence... 22, les voilà...

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(ze podium)

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Un film pas encore sorti (Tombé du ciel, vu à Entrevues -je fais mon malin comme les journalistes des Cahiaîs-), un "patrimoine" découvert grâce à "Play it again",  deux films qui parlent de dieu (ou de son absence), deux documentaires, trois films d'animation pas vraiment pour les kids,  quatre FAQV, quatre films américains,  sept films français ! (ce qui n'était je crois encore jamais arrivé) dont celui qui fut longtemps mon film de l'année (Nocturama), sept films de réalisateurs auparavant inconnus au bataillon. Et un des derniers films vus de l'année qui fait -en douceur- une entrée in extremis dans le classement (Paterson).

Argentine : I / Belgique : I / Brésil : II / Chili : I / Chine : I / Espagne : I / Finlande : I / France : IIIIII / Liban : I / Roumanie : I / USA : IIII / Vietnam : I

... auxquels il faudrait rajouter des éléments d'autres films : Kristen Stewart dans Personal Shopper, les deux zozos qui font du footing au Groenland, le gamin avec les yeux qui s'allument, le coucou qui sort qui tombe et qui meurt, les chorégraphies de Mr Gaga, les tentatives de suicide raté de Mr Ove,  le teckel quatre fois écrabouillé, Viggo Mortensen qui se rase la barbe, la scène de l'accident de Réparer les vivants, des gamines qui chantent Money money money, Niels Schneider teint en noir, une chenille qui fait de l'accordéon, une procession sur la plage, un salon de coiffure à Beyrouth, Nicolas Duvauchelle énervé vu à travers les vitres de son appartement (et l'électro lancinante de Chloé), un intérieur de bateau très rouge ...

28 décembre 2016

bulles

SOUVENIR
de Bavo Defurne

On avait passé le premier film du monsieur, Sur le chemin des dunes, dans notre première semaine belge, un joli film au charme un peu rétro, un peu mélo, un peu kitsch,un peu queer, où un jeune garçon, doté d'une mère un peu fantasque, découvrait l'amour dans les bras de son ami d'enfance... Dans une époque imprécisément datée, mais reconstituée avec soin.
Il nous revient avec l'histoire d'un jeune homme (Kévin Azaïs, décidément très bien) qui rencontre une dame (qui pourrait être sa mère) dans l'usine de pâté où elle travaille, et reconnaît en elle une chanteuse qui eut son heure de gloire trente années plus tôt en représentant leur pays (qui n'est jamais précisément nommé) dans un "concours européen de la chanson". Lui est boxeur, intérimaire dans le pâté, elle, ex-chanteuse, a fait de ce pâté son quotidien, tout comme le whisky qu'elle écluse le soir assise seule devant sa téloche.
Qui a vu Sur le chemin des dunes sera ici en terrain de connaissance. Même approche formelle, conjonction d'une stylisation (à la fois de l'histoire et du décor) et d'un sens méticuleux du détail. Et toujours cette volonté de ne rien dater précisément (il y a la télévision, ils ont des téléphones portables). Le choix de Pierre et Gilles pour réaliser l'affiche semble aller tout à fait dans ce sens. Avec l'iconisation de Laura / Huppert sur un fond kitsch/glamour très rose, où le "réel" serait transcendé, sublimé, par une "mise en forme".
J'adore Isabelle Huppert, et, comme d'hab', elle tient sa partition haut la main (oui, même en ouvrière de l'entreprise de pâté, ce qui a fait hurler à la mort certain critique de Libé, l'accusant par ce rôle de trahir la mémoire de toutes les ouvrières du monde ... décidément les critiques de L. devraient un peu se calmer je pense...). L'affiche ne ment pas, elle est au centre de tout ce rose, elle prend toute la place (avec un rôle de star déchue comme celui qu'elle tenait dans Asphalte, face au jeune Benchétrit). Presque toute la place, car face à elle (le jeune) Kévin Azaïs, avec sa moustachette, ne démérite pas.
C'est quand même délicat, l'histoire d'une relation entre une dame mûre et un jeunot plein d'hormones. Que ça fonctionne et qu'on y croie. Le blé en herbe est passé par là. Mais c'est bien que les rôles soient inversés, ils ne le sont finalement pas si souvent.
L'imagerie "Pierre et Gilles" confirme cette stylisation, cette volonté de tirer le film vers un "réalisme irréaliste" (ou un hyper-réalisme excentré. Baroque.). Comme Personal Shopper, bien que dans un univers très différent, il s'agit surtout d'un film de genre, et donc de codes, et l'obligation pour le spectateur d'accepter ces codes, de bien vouloir jouer le jeu.
Souvenir, de par sa mise en scène, sa construction, son montage, et même de la typographie de son titre, s'assume entre mélo et roman-photo (bluette même diront certains méchants) dont Isabelle Huppert deviendrait la caution arty. Dès le début ou presque on sait comment tout ça va se terminer, mais ça n'est pas gênant. Tout ça est fait avec amour.
L'amour, l'hopital, le couloir, la perfusion, l'étreinte, tout ça est presque trop beau pour être vrai. Et le réalisateur vient justement, avec finesse, nous le rappeler, que ça ne l'est pas, "vrai", puisque c'est, justement, du cinéma. En prenant juste la distance nécessaire.
"Joli garçon, je dis oui..."

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24 décembre 2016

carnet secret

PATERSON
de Jim Jarmusch

J'avais parlé, à propos de Tombé du ciel, des films dont on sait dès la première image qu'ils font "partie de la famille". Qui vous font signe. Même chose avec Paterson. (Dès la bande-annonce, j'étais conquis). Mais il y a manière et manière de signifier. De montrer sa reconnaissance. Tombé du ciel le faisait virilement, sonorement, physiquement (c'est le côté "latin" de la chose), alors qu'avec Jarmusch ça se produit d'une toute autre manière, toute en douceur, en silence, en tendresse.
Onzième film, je crois. j'ai presque tout vu (excepté le film sur Neil Young et Crazy Horse), et la quantité de bonheur produite (et re) à chaque film fait que J.J fait partie incontestablement des mes 10 cinéastes chéris (voirl ).
(tiens il faudrait que je fasse un classement des films de Jim J.). Mais revenons à Paterson. Il se définit comme chauffeur de bus, à Paterson, il vit avec sa femme et son chien, il a une petite maison, avec une boîte aux lettres de guinguois qu'il remet d'aplomb chaque soir quand il rentre... De traviole / d'équerre. Comme ci ou comme ça.
Le film est en huit parties, du lundi matin au lundi matin suivant (chacune des parties commence avec un plan du couple dans leur lit, au réveil ou juste avant, avec l'indication du jour).
Et c'est incroyable comme c'est beau. Comme c'est simple et beau. Comme c'est simple et beau et apaisant. Bien que Paterson ne veuille pas l'admettre, il est aussi poète. Il a un "carnet secret" dans lequel il écrit des textes (des "poèmes" qui ne riment pas mais que sa femme trouve fantastiquement beaux, et qu'elle l'encourage a photocopier pour en avoir au moins un double au cas où...) Et nous spectateur sommes conviés  à l'écriture des ces poèmes, en temps réel et directement sur l'écran. et le réalisateur se laisse contaminer (il est poreux) par cet état de poésie. Paterson est un film amniotique, bienfaisant, un film tiède et confortable où on se sent bien, où on se niche, on se love, on s'installe. Un film simple et douillet. la simple répétition des actes quotidiens de Paterson (le réveil, le breakfast, discuter avec le collègue indien, conduire le bus, rentrer à la maison en flânant plus ou moins, partager le repas avec sa douce, sortir promener le chien et aller boire une bière au bar du coin, et rentrer se coucher), avec les incidents plus ou moins minuscules qu'apporte chaque nouvelle journée, les conversations prises au vol, les rencontres, les échanges... Avec la musique de Sqürl (qui officiait déjà sur Only lovers left alive) qui nappe et nimbe et enveloppe tout ça. En douceur. Même lorsque survient un incident qui pourrait générer chez tout autre réalisateur un peu beaucoup de bruit et de fureur, il est traité a minima. Désamorcé. Paterson n'a pas l'air d'être une ville terrible, mais Jarmusch donne envie d'y vivre...
Les gens dans les films de Jarmusch se parlent. ils se parlent, comment dire, vraiment. parce que tout simplement. Des conversations banales, ordinaires, normales. Mais uniques. A chaque mot est rendue son importance.
Je m'en doutais un peu, de tout ça, de l'effet que le film allait produire sur moi. De la façon dont j'allais le recevoir. Et j'avais une petite idée derrière la tête je pense, lorsque j'ai commencé à mettre en forme mon top ving et quelques de l'année 2016. J'avais laissé une place vide, avec un petit panneau "welcome" pour notre ami Paterson. J'avais bien flairé le coup... Bienvenue dans le top, Paterson...

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23 décembre 2016

micro165

*

"Des oeufs, en ai-je ?"
(dans les allées du Super U)

*

"François Fillon vainqueur surprise du premier tour de la primaire à droite"
Serait-il notre Donald Trump ?

*

l'extrême plaisir, reconnaissons-le,
de voir Sarko éliminé
(oui, extrême)

*

loser ne prend pas deux o, tiens!

*

Mais la meilleure nouvelle du jour, c'est le retour de Rectify ((s4)
déjà 3 épisodes diffusés!

*

l'eau "vertueuse"

*

 Nous nous sommes confirmé, avec Pépin, que la vitesse de pousse des ongles,
qui des mains et qui des pieds, augmentait (considérablement ?) avec l'âge.

*

tombés au champ d'honneur :
Napster, Megaupload, Downparadise, Wawamania,
Zone téléchargement.com

*

 déjà ras le bol de l'hiver
alors qu'il n'est même pas (officiellement) commencé

*

 "Noël au Macron, Pâques au Fillon"
(le Canard)

*

les t-shirts pour les gros sont beaucoup plus sobres

*

du pommard déguisé en "cuvée de Patrick"

*

 

22 décembre 2016

polarz

FLORIDA ROADKILL
de Tim Dorsey

Le second Dorsey, acheté sur ebay.  Il semblerait que ce soit le second réel chronologiquement... Dans la famille "Floride" je voudrais le fils (spirituel) de Carl Hiaasen. même lieu, même structure -complexe- où des dizaines de personnages, plutôt allumés d'ailleurs, chacun dans sa spécialité, s'agitent dans leurs histoires, séparément au début, puis de plus en plus concentriques/concentrées, et convergeant vers un épique feu d'artifice final où tout le monde se retrouve au même enddroit et interfère avec les autres, souvent  au péril de sa vie (ça dégomme pas mal chez Dorsey, et plutôt joyeusement, violemment, amoralement). Le genre de bouquin où il s'agit d'être attentif lors de la mise en route, sinon on risque de connaître quelques flottements au cours de la lecture. On retrouve donc notre Sergeounet préféré pour de nouvelles aventures. Il s'agit quand même de cinq millions de dollars dans le coffre d'une voiture dont les deux (sympathiques) conducteurs n'ont aucune idée du magot qu'ils transportent, et qui va exciter diverses et convergentes convoitises... (Auparavant il y aura quand même eu un "accident" de tronçonneuse croquignolet...) Du Dorsey pur jus, un vrai bonheur de lecture...

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HAMMERHEAD RANCH MOTEL
de Tim Dorsey

... à tel point qu'à l'issue du précédent, je n'ai pas pratiqué l'alternance comme d'hab (un Hiaasen / un Dorsey / un Hiaasen / un Haskell Smith, algoritme savamment élaboré en fonction du nombre de romans de chacun) et j'ai aussitôt enchaîné sur celui-ci avec gloutonnerie... qui reprend là exactement ou Florida roadkill s'était achevé. Les cinq millions de dollars dans le coffre, et une nuée de fous furieux, chacun dans son coin avec sa propre histoire au début, mais vous connaissez le truc, ça ne va pas durer et tout va se mettre à interférer et à clignoter et à crépiter et à s'embraser... Si la lecture au début est attentive (il faut intégrer qui, quoi, et pourquoi), la suite n'en sera que plus jouissive. Des trois Dorsey que j'ai lu, c'est le plus "dense", et je pense que c'est celui que j'ai préféré...

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STRIP-TEASE
de Carl Hiaasen

J'ai ensuite été raisonnable et suis retournée vers Carl H. Celui-là je l'ai eu un peu parès les autres, et pas en poche, parce que je ne voulais pas de l'édition J'ai Lu avec la photo de Demi Moore en couverture (car un film , du même nom, en a été tiré, et pas très bon si j'en crois les échos). Là-aussi, ça démarre fort avec beaucoup de monde. Une boîte de nuit où travaille une jeune strip-teaseuse divorcée qui se bat pour récupérer la garde de sa fille, le videur de la boîte de nuit, secrètement amoureux de la stripteaseuse, un client qui se fait défoncer le crâne à coup de bouteille de champagne par un Membre du Conseil passé par là incognito, en compagnie de son garde du corps avec son gros révolver... Une photo compromettante a été prise, qu'"on" aimerait bien récupérer. Ajoutez un flic cubain plutôt cool, un avocat plutôt véreux, un ex-mari plutôt addict, et ça ne va pas tarder à jouer Ramona... Un Hiaasen pur jus, si ce n'est qu'il est strictement urbain, et qu'on n'y verra pas, ou presque, de bayou, de mangroves, de gouverneur redevenu sauvage et de gentil flic black qui le protège... Très plaisant quand même, mais pas le meilleur.

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DÉFONCÉ
de Mark Haskell Smith

Et là, il a fallu que je lise mon quatrième (et avant-dernier) Haskell Smith. Avec, ce que m'a confirmé Marie par la suite, le sentiment que, après le Hiaasen, ça se lisait trèèèès facilement. Haskell Smith, j'adore aussi. Une histoire à dormir de beuh : un jeune américain a fabriqué la meilleure weed du monde, a gagné la médaille à Amsterdam, et, bien sûr, tout le monde va s'entretuer pour la posséder, cette fameuse Elephant Crush, la meilleure du monde. C'est très bien écrit (le syndrome "j'ai envie de recopier des pages entières"),  c'est rythmé, bien construit. C'est un peu moins cul que d'habitude, mais tout aussi drôle, sinon plus. Léger et enivrant comme le meilleur des champagnes. A recommander pour Noël!

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21 décembre 2016

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INUPILUK  + LE FILM QUE NOUS TOURNERONS AU GROENLAND
de Sébastien Betbeder
LE VOYAGE AU GROENLAND
de Sébastien Betbeder

Cette semaine on voyage dans le bôô cinéma, avec non seulement un long-métrage mais aussi un programme réunissant deux courts du même réalisateur, avec les deux mêmes interprètes, Thomas B. et Thomas S. L'ensemble formant une trilogie très cohérente (et à voir de préférence dans l'ordre :
1) INUPILUK : nos deux Thomas reçoivent à Paris deux inuits envoyés par le père de Thomas B. Personne ne parlant la langue de l'autre, chacun communique comme il peut... A la fin, les deux inuits se font promettre par les deux thomas  de leur rendre visite au Groenland...
2) LE FILM QUE NOUS TOURNERONS AU GROENLAND
Les deux Thomas retrouvent dans leur bar préféré (Les Idiots, déjà nommé et remercié dans Inupiluk mais aussi 2 automnes, 3 hivers) le réalisateur (mais aussi une équipe de France-Cu) pour ébaucher le scénario du film qu'ils tourneront ensemble au Groenland, puisque la promesse faite à leurs nouveaux amis inuits semble sur le point de se réaliser. Quels personnages, quels ressorts dramatiques, quelles scènes, quels enjeux etc.
3) LE VOYAGE AU GROENLAND
Où il est intéressant de constater dans quelle mesure les propositions du 2) ont été conservées, et la façon dont elles fonctionnent.

Jeudi, nous avons donc enchaîné les deux séances.
Pour Inupiluk, on était quatre (comme qui dirait en famille : Pépin, Coralie et Gigis). Pour Le voyage on était un peu plus...
On constate que ça commence exactement comme ça avait été évoqué dans Le film... , l'arrivée des deux Thomas en hélicoptère dans le village au nom imprononçable où les accueillent leurs deux copains inuit de Inupiluk ainsi que le père de Thomas B. il faut reconnaître que le Groenland c'est photogénique et ça a sacrément de la gueule sur pellicule... Nos deux amis vont donc découvrir les autochtones (ça commence assez rapidement le jour même, lors d'une fête en leur honneur, avec dégustation de foie de phoque cru, à la bonne franquette, pardon, plutôt  à la bonne groenlandette). pas facile toujours de (se) comprendre, mais chacun y met du sien. Le film est craquant, comme la croûte de neige fraîche sous les pas de nos apprentis joggeurs (la fonction du jogging suscite des questions chez les inuits...). Les parisiens découvrent les moeurs locales, et tentent -parfois avec un peu de mal- de s'y accoutumer, (mais la réciproque est vraie).
On retrouve ce qu'on aime chez Betbeder, cette attention qu'il porte aux personnages, cette tendresse, oui, pourrait-on dire (on pourrait presque voir passer les ectoplasmes transparents et bienveillants de Bastien Bouillon et Vincent Macaigne...). Et, dans le même esprit, on le remercie de ne pas se servir des inuits comme des faire-valoir folkloriques. Si couleur locale il y a, c'est le blanc. Pareil pour tout le monde. Nos deux zozos découvrent, observent, questionnent, s'interrogent (et on a du mal à se dire que tout ça n'est que du cinéma tellement ça sonne juste, simple, et "vrai"...) On pourrait parler de bouffée d'oxygène, de bulle d'humanité, de parenthèse enchantée. Oui c'est tendre et c'est drôle (la scène de Pôle -hihi c'est le cas de le dire- Emploi est, notamment, un sommet).
Le voyage au Groenland, c'est tout ça. Et c'est tout ce qu'on aime.

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