pariscope 6
A LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER
de John Maloof
Un doc que j'avais raté à Besac, et qu'on ne passera pas dans le bôô cinéma, DONC je suis allé à l'unique séance hebdomadaire du MK2 Beaubourg. Mauvaise pioche, c'était à la 6... Une histoire vraie comme je les adore (un mec qui achète dans une vente aux enchères un gros carton pleins de négatifs et bingo! tombe sur les photos fabuleuses et inédites d'une photographe mystérieuse qui n'a rien voulu montrer de son vivant et a tout gardé pour elle, et les photos sont -VRAIMENT- fabuleuses!) Le chanceux monsieur en question s'est donc mis au boulot, sur tous les fronts : tirage des photos, développement des négatifs , contact avec le milieu de la Photo et celui des Musées (où, au départ, tout le monde fait le sourd -l'aveugle plutôt- avec une belle unanimité) pour déterminer la "valeur" de cette photographe, dans un premier temps,puis ensuite pour tenter de mettre sur place une expo, et finalement, tournage d'un film pour raconter au monde sa belle aventure, et celle, beaucoup plus énigmatique, de la fameuse (désormais) Vivian Maier en question (s). Il a donc mené l'enquête, découvert qu'elle était nounou, et a entrepris de retrouver ceux qui la connaisaient pour qu'ils puissent lui (nous) en parler. Ce qui est drôle, au montage, c'est que les gens font l'effort de se souvenir devant la caméra, disent certains noir et d'autres blanc, se contredisant presque systématiquement, rendant ainsi encore plus complexe le personnage et patente sa volonté de ne pas être découverte (dans tous les sens du terme). Non seulement c'était une grande photographe, mais une grande obsessionnelle aussi, qui multiplia peut-être les photos comme le faisait avec les journaux, les objets, les tickets, organisant sa vie comme une somme d'accumulations.
ROME VILLE OUVERTE
de Roberto Rossellini
Je suis allé faire la queue au Champo (ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, mais avec cette carte merveilleuse désormais plus de soucis! A moi toutes les salles -qui m'intéresseent- ou presque -quand je suis à Paris!-) J'ai donc découvert ce poignant film de Rossellini.L'Italie, la guerre, les soldats, la résistance, la gestapo, les tortures... Anna Magnani est vraiment magnanifique, en femme du peuple qui lutte et tente de survivre au quotidien. Trois personnages principaux, dans le film : Magnani (un) est Pietra, la copine de l'ami d'un résistant, Giorgio (deux) et il y a aussi un super curé super-résistant (trois), Don Pietro. La première mourra "par accident" au milieu du film, le second presque à la fin sous la torture et le troisième tout à la fin sera exécuté. Tout ça à cause d'une traîtresse qui aime trop la drogue, les fourrures, et poser sa tête sur l'épaule d'une officière allemande... C'est à la fois très documentaire et très passionnel. C'est très triste et tout à fait magnifique pour un ignare comme moi pour tout ce qui concerne la guerre et surtout le néoréalisme. Rossellini est un grandissime, et il serait temps que je fasse un effort pour voir enfin tous ses films. Le film raconte le peuple italien au quotidien, qui galère, qui crève de faim, qui s'organise comme il peut, avec le contrepoint sur l'occupant allemand, où tout n'est que champagne, petits fours, manteaux de fourrures et bottes étincelantes. Chacun a choisi son camp, et la guerre fait rage. Plus pur longtemps, heureusement, on est en 44.