poulailler 47
"ON SE LÈVE ET ON SE TASSE C’était hier sur LCI: Roselyne Bachelot annonçait officiellement la mise en place de concerts-test à Marseille et Paris, programmés pour la deuxième quinzaine du mois de mars, sauf "situation sanitaire catastrophique". En fait, plus que de tests, la ministre de la Culture a préféré parler d’"expérimentations". Contrairement à l’essai réalisé en décembre à Barcelone par le festival Primavera (une salle remplie à moitié avec dépistage obligatoire à l’entrée), on envisage différents scénarios – avec et sans distanciation sociale, avec et sans filtrage de spectateurs pour permettre un brassage maîtrisé entre sujets sains et contaminés. L’idée n’est plus de voir si ça fonctionne (le test de Barcelone a été une réussite), mais d’aller au-delà. Vers ce fameux "modèle résilient" vanté par Roselyne Bachelot, celui qui avance et progresse tout en étant conscient qu’il n’a pas le cul sorti des ronces – la vie, en somme. La ministre, qui avait déclaré la semaine dernière que "l’hypothèse d'un été sans festivals" était «exclue», a précisé hier qu’elle était "très optimiste pour les festivals assis". Remarque qui passera comme elle peut dans un pays où le métro, les églises et les supermarchés affichent complet.
Mars 2020 avait démarré avec le "On se lève et on se casse" de Virginie Despentes, mars 2021 commencera donc avec le "On s’assied avec la possibilité de se lever" de Roselyne Bachelot. En un an, ainsi, on est passé de la société qui voulait tout retourner à celle qui, pétrifiée, ne sait plus bien où elle peut aller. De celle qui dézinguait les meubles pour se faire entendre sur des principes élémentaires à celle qui tente de se faire à cet état d’entre-deux, trois, cinq, à la fois actif, inerte, comateux, optimiste, plus ou moins déprimé, vaguement créatif, qui se shoote au monde d’après tout en essayant de trouver un moyen de ne pas se retrouver complètement à la rue, qui ne peut plus penser ses mouvements qu’en terme de pas trop loin, pas trop tard. En un an, quasi jour pour jour, à une semaine et des brouettes près, on est passé de la colère de chambre d’adolescent aux discours d’entrée en maternelle ("Je ne suis pas leur mère", a précisé hier la ministre sur LCI en parlant des artistes). Reste maintenant à savoir quelle sera la prochaine étape, horizon mars 2022. Se coucher? Définitivement?" (Libé Culture)
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En thérapie, c'est fini...
Je me suis pris au jeu, jusqu'au bout, avec un intérêt constant, à observer de très près, comme le dit la pub, "1 psy, 5 patients, 7 sept semaines" (il ne faudrait pas oublier non plus "1 épouse et 1 superviseuse", et j'ai été passionné, jusqu'au bout, à écouter tout ce qui s'y dit (ou ne s'y dit pas), tout ce qui s'y construit (et parfois -souvent ? - s'y détruit), à entendre cette petite musique obsédante (Yuksek), à regarder ces actrices (et -teurs) magnifiques, à me sentir accroché à l'histoire (et au devenir) de chacun(e) des protagonistes, à m'être réfréné pour fractionner raisonnablement le visionnage (le rythme "par semaine" adopté par arte semble le plus raisonnable), à m'être demandé si, comme dans la précédente adaptation américaine (In treatment) il y aurait d'autres saisons (je l'espère), à avoir tout particulièrement savouré les cinq derniers épisodes, qui prennent plaisir à malmener les petites habitudes (certitudes) chronologiques - lundi Ariane, mardi Adel, mercredi Camille, jeudi Léonora & Clément, vendredi Esther- du spectateur, à faire fi du calendrier instauré jusque là, et prennent leur temps pour dire (au revoir ? adieu ? ça dépend) à chacun des personnages...
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(il neige en Grèce)
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