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lieux communs (et autres fadaises)

3 février 2021

poulailler 32

(Angers fini, Gérardmer fini -c'est Possessor qui a gagné, Bertrand Bonnello et son jury ont eu bon goût...- ne reste plus que Clermont, avec pas mal de pain sur la planche, pour toute la semaine... l'avantage incontestable, avec ce "rythme Festival", c'est qu'on perd complètement contact avec la réalité, les journaux télévisés, les taux de contamination et tutti quanti, et ça fait sacrément  du bien d'oublier tout ça de s'oxygéner un peu la tête c'est moi qui vous le dis...)

*

EtAfbeUU0AEM_Am

(manif de teufeurs)

*

EsY0CoEVEAEEJRA

(twitté par Jamie Lee Curtis -c'est elle qui est figurée à gauche-)

*

hjpg

(extrait du Libé tout en bd)

cjpg
(extrait du Libé tout en bd)

*

programme du jour :

(CLERMONT) :

F3
(un programme excellent !!!)

THE NIGHTWALK
d'Adriano Valerio

Capture d’écran (1431)

Un jeune homme part en Chine pour étudier. Dès son arrivée, la fac le prévient qu'il n'est plus autorisé à quitter son appartement : c'est le début du confinement...

JUSTE A NANTES
de Marjolaine Grandjean

Capture d’écran (1435)

Une jeune fille qui fait du stop monte dans la BX de Claude, quadragénaire, bonne pâte (bonne poire ?) et c'est le début d'une série de trajets, avec ou sans les copines, qui se terminera à la mer...

SOUVENIR SOUVENIR
de Bastien Dubois

Capture d’écran (1438)

Un film d'animation(s) à double niveau, puisqu'il raconte l'histoire d'un jeune homme (le réalisateur) qui veut faire un film sur la Guerre d'Algérie, à condition que son grand-père veuille bien accepter de lui en parler... (et donc avec technique(s) mixtes)

MALABAR
de Maximilian Badier-Rosenthal

Capture d’écran (1442)

Le choc de la rencontre -fortuite et nocturne-  de Mourad et Harrison (deux lascars, un black et un rebeu) avec Marcel, papy vietnamien (et de tout ce qui découle dudit choc) ... un incontestable bijou de tendresse d'humanité et de drôlerie... Ma friandise du jour (comme son titre l'indique)

*

International 14

CUMBRES Y CENIZAS
de  Fernando Criollo (Pérou)

Capture d’écran (1445)

"Pourtant que la montagne est beeeeelle..." Processions, congrégations, chants, danses rituelles, pénitents, dans un très très beau noir et blanc (mais bon le mysticisme m'inquiète toujours un peu...)

NOSHTNA SMYANA (Travail de nuit)
de Yordan Petkov et Eddy Schwartz (Bulgarie)

Capture d’écran (1448)

un héros solitaire et barbu (et à l'air pas commode) trouve un boulot -de merde et mal payé- ("avant c'étaient les animaux qui faisaient ça") en équipe avec un autre mec qu'il lui faudra ensuite remplacer (exploitation, raisme, cynisme, capitalisme, en Bulgarie comme ailleurs)

LA FEMME INCOMPLETE
de Su-Young Huh (Corée du Sud)

Capture d’écran (1449)

Les morceaux du corps de la femme se sont séparés et partis chacun de leur côté, reste la main gauche qui raconte l'histoire...


PORTUGAL PEQUENO
de Victor Quintanilha (Bresil)

Capture d’écran (1453)

Le papa est religieux, le fils est aspirant-star, et demande à son papa de prier pour lui (et le papa répond "je le fais chaque jour..." (Je croyais que c'était un doc mais c'est une fiction)

GRAB THEM
de Morgane Dziurla-Petit (Suède)

Capture d’écran (1454)

(Je croyais que c'était un doc, je me suis posé des questions pendant tout le film, mais c'est bien une fiction) Sally a des soucis parce qu'elle ressemble à Donald Trump (mais dans le bus, elle trouvera enfin l'amour...)


L1

MAD MIETER
de M+M (Allemagne)

Capture d’écran (1458)

La vie sentimentale et affective de madame et monsieur Mante religieuse, en décors réalistes

TRAQUER
de Noelle Bastin et Baptiste Bogaert (Belgique)

Capture d’écran (1460)

La réalisatrice est antispéciste, son cousin est chasseur, et pourtant elle le filme parce que des années plutôt il lui a donné une patte de lapin. Quarante minutes, quand même, dans un beau noir et blanc, avec incrustations de texte, bleu pour elle, jaune pour lui, avec en prime (j'ai failli vomir) l'éviscération en plan-séquence d'un sanglier (j'ai failli vomir)

NIGHT CLUB
de Davoud Rangkhaneh (Iran)

Capture d’écran (1466)

Quatre jeunes et jolis barbus iraniens se retrouvent la nuit pour aller en voiture au bord de la rivière. ils se retrouvent autour d'un feu et envoient l'un d'eux chercher de l'eau pour le thé, celui-ci aura un echange sybillin avec un pêcheur (à propos de la rivière, justement) avant de retourner auprès du feu, puis de sortir de la rivière... Métaphorique ?

NIGHT BUS
de Joe Hsieh (Taïwan)

Capture d’écran (1467)

Une maman singe et son bébé, d'abord, puis un groupe de gens qui prennent un bus de nuit, et la rencontre entre les deux (un choc, comme dans Malabar) va produire une réaction en chaîne et une hécatombe gore. Ca charcle et ça gicle, et presque tout le monde meurt (sauf les amoureux, heureusement)

2 février 2021

poulailler 31

Programme de la journée :

GÉRARDMER (dernier jour)
LES ANIMAUX ANONYMES
de Baptiste Rouveure
Celui-là j'appréhendais un peu (la fameuse "peur d'avoir peur") au vu de la bande-annonce et des quelques critiques glanées ça et là, et je l'avais donc gardé pour la fin. J'étais aussi fasciné par l'affiche

Les_Animaux_anonymes

et, finalement, le film est très exactement ce qu'annonce son accroche "dans une campagne réculée, toute rencontre avec le dominant peut devenir hostile"  (à ce détail près que la formulation est bancale, ce n'est pas la rencontre qui est hostile) et ça donne un truc un peu à part (1h04, aucun dialogue, des scènes hachées par des plans de coupe noirs) jamais vraiment terrifiant (c'est a priori un peu pour ça qu'on était venu là) mais toujours assez profondément malaisant. Ici (contrairement à ce que suggère la bande-annonce) pas de sérial killer ricanant, de meurtres abominables ni de tortures, non, juste l'évocation de la vie à la campagne dans ce qu'elle peut avoir de plus routinier et "normal" que ce soit pour le travail (s'occuper du bétail, l'étable, l'abattoir) ou les loisirs (la chasse le jour  ou les soirées organisées entre potes la nuit) sauf qu'ici le rapport dominant/dominué habituel a juste été inversé, et que la tension ressentie face à ces animaux-là ne va jamais se démentir. Beau travail sur la lumière (très esthétiques champs noyés de brume au petit matin), perfection de l'ambiance anxiogène, et pourtant le film tient quasiment du documentaire (Le sang des bêtes, de Franju) tant ces petits exploitants sont dépassionnés. Inquiétant, le film l'est. Suffisamment pour pousser le spectateur à s'identifier avec chaque humain qu'il y croise (et, donc, efficace). Dérangeant (militant ?).

Capture d’écran (1370)

Capture d’écran (1368)

Capture d’écran (1371)

CLERMONT :

I11

BÌNH
de Ostin Fam (Vietnam)

Capture d’écran (1374)

Un extra-terrestre prend les traits d'un jeune homme et visite un chantier où on crée "des maisons pour les dieux" (et va finir par jouer à E.T)

FABIU
de Stefan Langthaler (Autriche)

Capture d’écran (1378)

Un jeune (et mimi) garde-malade arrive dans la maison d'un vieil homme pour l'aider à s'occuper de sa femme malade. La relation entre les deux hommes va évoluer de façon imprévue... (et ça m'a fait venir une larmichette). Très bien.

BEYOND THE THRESHOLD
d'Angineh Isanians (Arménie)

Capture d’écran (1381)

Chronique de la saloperie hélas ordinaire dans un petit commissariat de province. En Arménie, tout à fait comme ailleurs...

PRAČKA
de Alexandra Májová (Tchéquie)

Capture d’écran (1383)

Comme chantait Souchon, "L'amour à la machine"...

HEAVEN REACHES DOWN THE EARTH
de Tebogo Malebogo (Afrique du Sud)

Capture d’écran (1386)

Deux hommes, une montagne, des dieux, du feu... (un peu trop mystique et lyrique pour moi, mais le résumé lu ensuite dans le catalogue, et donc l'intention du réalisateur m'ouvrent de nouvelles perspectives)

BADAREN
de Jonatan Etzler (Suède)

Capture d’écran (1389)

Pour échapper à la police, un homme refuse de sortir de la piscine... Il ira jusqu'au bout ... ("d'après des faits réels")

F11

HORACIO
de Caroline Cherrier

Capture d’écran (1392)

Un ado meurtrier, pas si fréquent en animation. Et prêt à récidiver à peine sori de prison, encore moins ("En prison, tout colle...") -et, tiens, c'est la première fois que je vois signer dans un film d'animation...-

OURSE
de Nicolas Birkenstock

Capture d’écran (1395)

Une adolescente fait des crises de somnambulisme où elle effectue toujours le même parcours nocturne, et, grâce à son jeune copain poupin va essayer d'aller jusqu'au bout (et d'en trouver le pourquoi ?)

NOTRE DOCTRINE
de Damien Salama

Capture d’écran (1400)

à l'école des apprentis CRS lors de leurs trois semaines de formation (c'est rarissime de les voir ainsi, "de l'intérieur", et, qui plus est, pleins de doutes et de questions)

T'ES MORTE HELENE
de Michel Blanchiart

Capture d’écran (1402)

(le film est en "compétition nationale" mais il nous vient de Wallonnie, et vient, de plus, de gagner le grand prix du Court-Métrage au Festival de Gérardmer 2021) . Oui, elle est morte, Hélène, mais pourtant elle continue de vivre avec son copain, qui commence à avoir du mal à supporter la situation et ne sait pas comment lui annoncer qu'il aimerait qu'ils se séparent. Bien ficelé, efficace, drôle, touchant... tout pour plaire, quoi!


L4
(comme en vrai, à Clermont, parfois la dernière séance "passe un peu à l'as" à cause de la fatigue et de l'assoupissement -et de l'heure tardive-...)

PULSION
de Vincent Menjou-Cortès (France)

Capture d’écran (1417)

(j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour capturer correctement cette image qui me plaisait, même si ce n'est pas vraiment le sujet du film... et quel est-il d'ailleurs ? Deux mecs, de l'lectro, une salle de spectacle vide...)

BLUE AFFAIR
De Ozuke Okahara (Japon)

Capture d’écran (1407) Capture d’écran (1406)

Rêves récurrents, noir et blanc, le réalisateur s'est emparé "de l'étoffe dont les songes sont faits" et en reproduit la trame, la substance,dans un beau noir et blanc avec beaucoup de flou comme j'aime,  et j'ai beaucoup aimé...

NORMAL
de Julie Caty (France)
(dormi)
animation bleue et orange avec du Karl Marx dedans...

(revu le lendemain matin et j'ai bien fait, j'ai trouvé ça vraiment excellent, agité du bocal, destroy juste ce qu'il faut)

Capture d’écran (1420)

Capture d’écran (1422)

("C'est plus facile d'évoquer la fin du monde que la fin du capitalisme...")

UNDER THE NORTH SEA
de Alberto Allica et Federico Barni (Royaume-Uni)

Capture d’écran (1411)

Capture d’écran (1424)

Je pensais être affriolé quand j'ai vu, au début,  des mecs casqués en tenues orange, mais non il est question de travailler très en profondeur, de scientifiques et de matière noire...

JUST A GUY
de Shoko Hara (Allemagne)

Capture d’écran (1413)

Portrait animé de quatre femmes ayant une relation épistolaire avec un sérial killer emprisonné... Ricanant

MAELBEEK
d'Ismaël Jouffroy Chandoutis (France)
(beaucoup dormi hélas))
Au sujet d'une femme, une des victimes -rescapée- d'un attentat meurtrier dans le métro et qui aimerait retrouver ses souvenirs de cet évènement que sa mémore a complètement occulté (une animation en pointillés)

(revu le lendemain matin et j'ai bien fait
Elle s'appelle Sabine ("je ne comprends pas comme je peux être encore vivante alors que tous les gens autour de moi dans la rame sont morts...") et l'animation est vraiment particulière, nébuleuse, "en grains". Très (photo)sensible)

Capture d’écran (1429)

Capture d’écran (1427)

 

1 février 2021

poulailler30

(Angers c'est fini pour moi, pas de film(s) aujourd'hui mais je vais voir si je peux  voter...)

*

GÉRARDMER 4
MOSQUITO STATE
de Filip Jan Rymza

Après les sauterelles, les moustiques... Après un générique ultra-chiadé, hélas, plus grand-chose d'autre. Le film se partage en autant de parties que le cycle de vie du moustique (le repas de sang / l'oeuf / la larve / la nymphe) mais souffre d'un scénario bancal, d'une hybridation ni très réussie ni très crédible (la haute finance et les moustiques), et d'un personnage principal pas charismatique pour un sou (ni très crédible non plus, que ce soit en trader ni en maître des moustiques) que le réalisateur comment l'erreur de surcharger dès la scène d'ouverture (pourquoi le figurer comme un genre de King-Kong benêt puceau asocial et bas de plafond ?). Malgré les promesses du génrique, le film hélas ne suit pas (Et ce n'est pas l'inattendue réapparition d'olivier Martinez, avec son anglais rigolo, qui va arranger les choses...) Et la scène finale, hélas, frôle le grotesque, ce qui n'arrange rien... En fin de compte juste une histoire immobilière : elle aimait son appart', il le lui lègue. Une belle déception, donc. (C'est vrai qu'a priori c'est difficile de faire peur avec des moustiques, d'ailleurs allocinoche met "drame, thriller" comme catégorie.) Dommage.
Demain : Les Animaux anonymes (j'ai très peur) et peut-être un petit dernier ? j'hésite encore...

Capture d’écran (1304)

Capture d’écran (1306)

*

CLERMONT-FERRAND :

16h :
 C+

 

Capture d’écran (1363) Capture d’écran (1308)
BRUITS BLANCS de Thomas Soulignac, déjà vu hier en F12

Capture d’écran (1310) Capture d’écran (1311)

de Stéphane Castang, un film spécialement touchant, parce que non politiquement correct (les amours du quatrième âge) et parce que Jean-Pierre Kalfon à l'EHPAD (et des souvenirs iconiques de sa belle jeunesse) et un couple d'amoureux pas si fréquent au cinéma...

Capture d’écran (1314) Capture d’écran (1313)

de Sarah Hafner, une fantaisie seventies pimpante et apprêtée (et plaisante à écouter) comme une chanson d'ABBA (formica, extra-terrestres et couteau électrique dernier cri...)

Capture d’écran (1315) Capture d’écran (1316)

de Lola Halifa-Legrand et Marie Jacotey, une animation aux crayons de couleur avec filles bad ass et coups de couteau graphiques comme dans Possessor (mais bof...)

Capture d’écran (1318) Capture d’écran (1322)

de Naïla Guiguet : sexe, drogues, rock'n'roll techno, bière, vodka, et tous les autres alcools, LGBTQI et toutes les autres lettres, un film violemment mélancolique (où on a le plaisir de (re)voir Félix Marithaud traîner sa dégaine... même s'il n'est pas le sujet principal), jusqu'au bout de la nuit, mais le petit matin est tristounet

18h
L3 :

Capture d’écran (1329) Capture d’écran (1331)

d'Adrian Figueroa, un plan-séquence sublime de 16 minutes (panoramique à 5 fois 360°, dont une avec rotation verticale complète) sur les lettres lues d'Osman Kavala, intellectuel turc injustement (et sans raison) emprisonné, comme un tour d'horizon minutieusement chorégraphié, dans un noir et blanc superbe...

Capture d’écran (1333) Capture d’écran (1332)

de Felix Montoya, comme DUSTIN, vu présédemment, sexo, droguas, LGBTQI, mais à Medellin (Colombie) et hommage du réalisateur à son acteur principal défunt (et témoignages de ses ami-es)

Capture d’écran (1336) Capture d’écran (1339)

de Victor Brim, en Iakoutie (c'est écrit dans le catalogue mais rien dans le film ne permet de le deviner) un survol  lent (très) et (très) esthétique (hypnotique) sur les exploitations minières... envoutant et énigmatique

Capture d’écran (1341) Capture d’écran (1342)

de Paul Bush, une animation très pop, colorée, flashy et fun, autour du plastique, du plastoque, du plastoche...

Capture d’écran (1343) Capture d’écran (1344)

d'Alberto Vasquez, une fantasmagorie en noir et blanc (et rouge) sur un drôle de pays avec des drôles d'habitants aux comportements pourtant étrangement humains (l'amour, la mort l'amort tout ça...)

21h :
I6 :

Capture d’écran (1345) Capture d’écran (1346)

(Canada) de Zoe Pelchat, l'histoire de Babz (dont on apprendra qu'elle sort de prison) et de la façon dont elle va reprendre confiance en elle (et dont la réalisation la transfigure progressivemen)

Capture d’écran (1349) Capture d’écran (1351)

(Argentine) de Jaime Levinas : une drôle et attachante histoire d'amour entre un jeune homme qui rentre au pays (après des études en France, suppose-t-on) et la "Chinoise de l'épicerie d'en bas" (une idylle délicieuse entre caramels et vidéo-surveillance)

Capture d’écran (1353) Capture d’écran (1352)

(Norvège) de Margrethe Danielsen, un hérisson et son ballon, deux ours sur un iceberg, deux huitres perlières, neuf minutes de thérapie de couple exquises et muettes... j'ai beaucoup aimé

Capture d’écran (1356) Capture d’écran (1354)

(Chine) de Yue Jiao, un  polar enneigé très chinois et impeccablement mis en scène et implabalement tenu. Du beau travail

Capture d’écran (1357) Capture d’écran (1360)

(Liban) de Wissam Charaf (dont j'avais adoré le Tombé du Ciel à Entrevues, et donc là mon chouchou a priori), cette fantaisie de la même veine (on peut penser encore à Elias Suleyman) entre deux hommes, le jaune et le bleu, le coach of life et le coach of death, (particularité : c'est mon premier film ici avec masque et gel, même si le masque ici se porte sous le nez -parce que plus bas, ça ne se porte pas très bien non plus)

1 février 2021

janvier21

vendredi 1er
"à quand les horizons dorés
à quand la vie pour ce qu'elle vaut
à quand la peau -oh- contre la peau
a-t-on des raisons d'espérer -ah ah-
les horizons les horizons dorés"
(Dani)

samedi 2
"tous les espoirs me sont permis puisque je suis en vie
tous les espoirs me sont permis
au paradis"
(Etienne Daho)

dimanche 3
"Where you come from is gone, where you thought you were going to was never there, and where you are is no good unless you can get away from it." (Je pensais que c'était du Ministry (Jesus built my hotrod)  : c'est bien dans le morceau, mais c'est en réalité une citation de Flannery O'Connor)

lundi 4
"Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
D'la volaille qui fait l'opinion..."
(Alain Souchon)

mardi 5
"Time goes by so slowly" (x5)
(Madonna)

mercredi 6
"Qui fait quoi ?
Moi je sais et je saurai toujours
Tout a été fait avec amour"
(Dani)

jeudi 7
"Les gens, il conviendrait de ne les connaître que
disponibles
A certaines heures pâles de la nuit
Près d'une machine à sous, avec des problèmes d'hommes
simplement
Des problèmes de mélancolie"
(Léo Ferré)

vendredi 8
"Bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
Bipède à station verticale
parfois (parfois) j'ai la nostalgie de la gadoue"
(Hubert-Félix Thiéfaine)

samedi 9
"Après quelques mois sans beaucoup d'couleurs
Confinement noir et blanc, délivrance arc-en-ciel
J'vais offrir des chansons, des sourires et des fleurs
J'en aurai plein les mains, vu qu'c'est pas essentiel"
(Grand Corps Malade)

dimanche 10
"Je vais payer pour ça
je vais me retrouver au bagne
je vais casser des cailloux en Guyane"
(Julien Doré)

lundi 11
"Cet ours continuait à tourner en rond
Dans sa cage des heures durant
Alors qu'on en avait depuis longtemps ouvert la grille"
(Jacques Higelin)

mardi 12
"des regrets des regrets des regrets" (x7)
(Alain Souchon)

mercredi 13
"on se lève assez tard
les yeux pleins de brouillard
heureux ou malheureux"
(Maxime Le Forestier)

jeudi 14
"En dépit de ces souvenirs qu'on commémor'
Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts
Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous
Révérence parler, tout le monde s'en fout"
(Georges Brassens)

vendredi 15
"Putain ça penche
on voit le vide à travers les planches
let's dance"
(Alain Souchon)

samedi 16
"Eh bien ! Voila, Madame la Marquise,
Apprenant qu'il était ruiné,
A pein' fut-il rev'nu de sa surprise
Que M'sieur l'Marquis s'est suicidé,
Et c'est en ramassant la pell'
Qu'il renversa tout's les chandelles,
Mettant le feu à tout l'château
Qui s'consuma de bas en haut ;
Le vent soufflant sur l'incendie,
Le propagea sur l'écurie,
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument !
Mais, à part ça, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien."
(Ray Ventura)

dimanche 17
"On marche dans l'hiver
brillant comme une abeille
brillant comme un éclair
qui dure et émerveille"
(Brigitte Fontaine)

lundi 18
"If I stay here trouble will find me
If I stay here I'll never leave
If I stay here trouble will find me
I believe"
(The National)

mardi 19
"Et me cherchez sans retard
L'ami qui soigne et guérit
La folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi
Champagne !"
(Jacques Higelin)

mercredi 20
"Et qu'il me dise en after
fils, j'en veux encore quelques heures
refais un tour, fais mon bonheur
Et qu'il me dise en after
fils, j'en veux encore quelques heures
j'te paye un tour j'te fais seigneur"
(Acquin)

jeudi 21

"Il pleut
sur le jardin sur le rivage

et si j'ai de l'eau dans les yeux
c'est qu'il me pleut sur le visage"
(Anne Vanderlove)

vendredi 22
"Will you still need me, will you still feed me
when I'm sixty-four ?"
(the Beatles)

samedi 23
"Il neige blanc il neige blanc
il neige un peu pour les enfants"
(Anne Sylvestre)

dimanche 24
"Elle vient de si haut, la chaste damoiselle,
Que sa forme voilée d'étoiles se constelle,
Elle vient de si haut, cette sœur des sapins,
Cette bombe lactée que lancent les gamins"
(Claude Nougaro)

lundi 25
"Moi
J'aim'rais qu´la terre s'arrête pour descendre"
(Jane Birkin)

mardi 26
"And when he knew for certain
Only drowning men could see him
He said All men will be sailors then"
(Leonard Cohen)

mercredi 27
"J'ai toujours porté bonheur aux hommes
moi j'adore que tout le monde soit heureux"
(Régine)

jeudi 28
"Un pouvoir magique est dans ce puits
Faire un voeu désire-t-on, au puits, il faut le dire
Si l'écho sans tarder réponds
On a ce qu'on désire"
(Blanche-Neige)

vendredi 29
"Quand c’est terminé ils gisent comme des vieux
Un peu disloqués, des lacs bleus sous les yeux"
(Brigitte Fontaine)

samedi 30
"Well, you're looking for a real friend
Any kind
That wants to play the games you play"
(Ric Ocasek)

dimanche 31
"What flower expresses days go by,
and they just keep going by endlessly,
endlessly pulling you into the future.
Days go by endlessly, endlessly pulling you into the future?'

And the florist says: "White Lily.""
(Laurie Anderson)

31 janvier 2021

poulailler 29

(festivals : on rentre ds le dur!)

programme de la journée :
(c'est beau l'ubiquité...)

13h : à Clermont (F12, pour être sûr de pouvoir voir On n'est pas des animaux, avec Vincent Macaigne -à cause de la limitation de la jauge "pour des questions de droits'-)
15h : à Gérardmer (Possessor)
18h : à Angers (La lévitation de la Princesse Karnak)
20h30 : à Angers (Digger) pour la dernière fois -déjà- en "présentiel/compétition" (me reste encore le pass "rétrospectives" sur la Cinétek, pour revoir, notamment, les films de Chantal Akerman)

*
vaccination : bonne nouvelle!

vaccin

(pour résumer, si vous êtes fatigués de lire, je me ferai vacciner entre septembre 21 et février 22)

*

météo : mauvaise nouvelle
(mais bon avec la météo on n'est jamais vraiment sûr...)

la-meurthe-et-moselle-les-vosges-la-haute-saone-le-doubs-le-jura-l-ain-la-haute-savoie-la-savoie-l-isere-hautes-alpes-et-les-deux-departements-corses-sont-en-vigilance-orange-capture-meteo-france-1611846600

(alerte orange crues / mais, vérification faite, finalement, "ici", (ma géolocalisation), on n'est pas vraiment vraiment concernés)

*

bilan du soir : programme exécuté presque en entier

13h et quelques : CLERMONT 
Programme F12
: en entier
cinq courts-métrages, vus surtout pour le dernier (que je ne voulais surtout pas manquer)

Capture d’écran (1259)

BRUITS BLANCS de Thomas Soulignac
Un magnétophone à cassettes et des chochotements d'esprits. Plutôt drôle

Capture d’écran (1260)

ECOUTEZ LE BATTEMENT DE NOS IMAGES de Audrey et Thomas Jean-Baptiste
Des souvenirs d'enfance, en Guyane et plus particulièrement à Kourou

Capture d’écran (1262)

L'EFFORT COMMERCIAL de Sarah Arnold
Du concret curieusement "abstractisé" sur la difficulté du métier de caissière ("d'après des faits réels")

Capture d’écran (1265)

PRINCESSES de Margaux Elouagari
Deux copines vont passer une nuit passablement agitée. Beucoup de "Tu me casses les couilles". Girl power ? Sympathique

Capture d’écran (1274)

ON N'EST PAS DES ANIMAUX de Noé Debré
(il y a Vincent Macaignechounet, et ça suffit pour mon bonheur, hihihi, mais aussi son gros copain barbu qu'il va aider à tenter de reconquérir sa dulcinée après trois ans de séparation. Girl power aussi ? très plaisant en tout cas)

* GERARMER 3

POSSESSOR de Brandon Cronenberg

Capture d’écran (1277)

Capture d’écran (1276)

Un thriller de science-fiction, matiné d'horreur "graphique" (le sang coule -parfois- énormément) sur une histoire assez tarabiscotée de contrôle de l'esprit (une agente secrète -impressionnante Andrea Riseborough- a pour mission d'entrer dans l'esprit des gens, via une machine et une superviseuse (Jennifer Jason-Leigh, qu'on a beaucoup de plaisir à retrouver), et de les "diriger" pour leur faire commettre des crimes) où les choses en apparence simples (qui est qui, qui fait quoi, on est où) vont progressivement se complexifier...  Après une première "mission" qui ne s'est pas tout à fait déroulée (terminée) comme prévue (celle qui débute le film), Tas (l'héroïne) est chargée de s'introduire dans l'esprit de Tate (le mimi Christopher Abbott) pour programmer un double meurtre, et prendre le contrôle d'une multinationale, mais (bien sûr) les choses ne vont pas être aussi simples, surtout que dans l'esprit de Tas/Tate ça commence à yoyoter de plus en plus furieusement... (après le qui et le quoi, il faudrait aussi parler du quand). Complexe, glacé/glaçant, gore juste ce qu'il faut quand il faut (l'hémoglobine y est assez esthétique), bref parfait pour Gérardmer! (sans doute mon préféré des trois vus jusqu'à présent). Très impressionnant, mais mériterait une re-vision car je ne suis pas sur d'avoir tout compris...
Demain : Mosquito State

* ANGERS 7
LA LÉVITATION DE LA PRINCESSE KARNAK
d'Adrien Genoudet
L'incontestable coup de coeur de la journée
Un film en format 4/3 tourné en DV (Digital Vidéo) pour un rendu assez "brut" (j'adore ce grain de l'image dès que la lumière baisse un peu...), aussi humble dans sa matière qu'imposant (sidérant) dans son propos. Le film commence dans un bar, une soirée d'anniversaire entre potes, avec notamment un mec qui fait des tours de magie (ça devrait plaira à Pépin...) et qui en parle très bien, où l'on fait la connaissance de tout un tas de personnes dont -plan de coupe "cinq ans plus tard"- on ne va suivre que deux des protagonistes, Camille et Paul, qui, suite à ce qui est arrivé ("ça", on n'en saura guère plus, qui a conduit à l'évacuation de Paris) partent on the road again pour aller retrouver le frère de Paul, quelque part dans un village italien... Qui dit road-movie dit étapes et dit rencontres, divisant ainsi le film en plusieurs chapitres ("l'ermite", "l'ogre") qui sont à chaque fois l'occasion d'échanges magnifiques -c'est rare que j'aie envie de recopier autant de phrases en regardant un film- ou chacun a son mot à dire, et nous fait partager sa façon de voir les choses, au fur et à mesure que nos deux héros s'éloignent de leur vie passée, jusqu'à arriver -enfin- dans la maison du frère de Paul (joué par le metteur en scène himself), mais (comme j'aime à l'écrire rituellement) "les choses ne font que commencer..." Un (très) beau film sur le goût de la vie (et de ses plaisirs "simples" manger boire échanger partager etc) mais aussi sur la disparition (dans tous les sens du terme), et peut-être, surtout, le fait de l'accepter, bref un film perpétuellement à fleur de peau et d'image (j'ai fait beaucoup de captures d'écran, que je trouve toutes magnifiques), un film somptueux qui m'a bouleversé (et j'ai tout autant aimé la discussion qui a suivi, la rencontre avec le réalisateur -chez lui, en compagnie d'un des deux personnages principaux du film (son copain ?) qui emprunte plein de directions (donne plein de pistes), et a duré presque jusqu'au film suivant

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* ANGERS 8
DIGGER
de Georgis Grigorakis
qui le pauvre du coup a pâti de se trouver non seulement en fin de journée mais juste après mon film préféré du jour, et que je n'ai donc hélas pas pu (je le regrette) regarder jusqu'au bout... (Pourtant un film avec des arbres pareils, j'aurais dû être immédiatement séduit, sauf que non, et c'est dommage) Peut-être trop pour la même journée ? Un ermite bourru au milieu des bois (on est en Grèce) qui se bat contre "le monstre" (une compagnie minière qui le harcèle) voit soudain réapparaître son fils (à moto) parti depuis très longtemps avec sa mère, et qui a la mort de celle-ci vient réclamer sa part de l'héritage : la moitié des terres de son père. Ca a du mal à passer (il faudra une demi-heure de film pour qu'on voit un des deux -le fils- sourire) et là j'ai un peu décroché (les choses me semblaient prévisibles), mais je pense que j'ai eu complètement  tort. Et je n'ai pas vu la fin. La sortie du film est annoncée pour fin février par allocinoche, (mais peut-on encoire y croire ???) et je me dois absolument de lui donner une seconde chance.

συγχώρεση
synchóresi
(pardon)

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*

 

30 janvier 2021

poulailler 28

scrabble : les mots qui énervent quand je joue contre l'ordi (ou contre des tricheurs/cheuses)

ALEM /AMIGO / AROL / ASTICS / BOITTE / CADMIEZ /CULEX / DOBOK / EYALET / MANX / MEPLATE / OTORRHEE / PYTHIENS / QUIPOU / RUMEN / SALINIER / SHED /SYCONE /TAXIES / TOBYS /

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10h : j'avais rendez-vous pour me faire couper les cheveux (un peu -hihi- en prévision du re-re-conconconf) mais ce n'était pas "ma" coiffeuse habituelle (qui - je l'ai appris par la patronne, qui s'est donc occupée de moi-  est arrêtée depuis mi-décembre, souffrant d'une tendinite, accompagnée d'un léger burn-out), je les ai donc demandés "très courts", ce qu'elle a fait, puis nous avons devisé de la gestion de la crise sanitaire, des problèmes des petits commerçants, des inquiétudes -légitimes- de chacun-e, mais aussi de problèmes dermatologiques (j'ai un souci de démangeaisons et desquamation au niveau du cuir chevelu, la patronne quand à elle souffre d'urticaire) et capillaires aussi... J'ai eu droit à une séance quasiment de "soins complets" (la coupe / les sourcils / les conseils pour la barbe (la barbiche plutôt) et même un petit massage facial d'abord avec un lait hydratant puis une huile au clou de girofle... D'habitude je me sens bien en sortant, mais là je me sentais vraiment "très bien", et je lui ai même pris, en sus, du coup (et du coût aussi!) le shampoing traitant qu'elle me recommandait...

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15h : Gérardmer 2
LA NUÉE
de Just Philippot
Un autre film français qui se passe à la campagne, avec une famille à trois (maman, fistonne et fiston) où la maman essaie de s'en sortir en élevant des sauterelles, de plus en plus de sauterelles, de façon de plus en plus obsessionnelle, n'hésitant pas à payer de sa personne pour que ses fifilles (les sauterelles) grandissent mieux, croissent et se multiplient... d'où dissensions croissantes avec le voisinage (mais pas que).
Ca démarre quasiment comme un documentaire socio-rural, et, par petites touches, le malaise, puis l'inquiétude, puis carrément l'angoisse vont étreindre le spectateur, avec, au départ, presque rien, puis un peu plus, et de plus en plus (sans jamais aller vraiment jusqu'à l'horreur où l'épouvante). Le réalisateur se réclame de Petit Paysan et Take Shelter, il y a bien de ça (et moins de La mouche, que revendiquaient les deux scénaristes, ce qui finalement m'arrange plutôt). Efficace donc, solide (malgré deux trois petites invraisemblances -ou maladresses), mais j'aurais peut-être un petit bémol à propos de la fin...
demain : POSSESSOR de Brandon Cronenberg

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18h : Angers 5
COURTS-METRAGES EUROPÉENS

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(une jeune fille rêve d'intégrer la Garde Impériale...)

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(très joli -et très court- film d'animation en peinture sur verre)

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(une jeune fille travaillant dans un chenil tombe amoureuse) mon préféré je crois

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(une actrice fantasque et son jeune fils quittent Varsovie pour la province)

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(space-opéra animé en techniques mixtes)

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20h30 : Angers 6
PETIT SAMEDI
de Paloma Sermon-Daï

La réalisatrice revient dans le village où elle a passé son enfance pour réaliser un film (documentaire) sur son frère, 43 ans, souffrant d'addiction à l'héroïne et vivant encore quasiment chez sa mère, mais ça n'est ni lourd ni moraliste ni voyeur, juste simple, doux, et attentif. La réalisatrice signe un film lumineux sur un "couple" mère/fils très touchant, et réussit parfaitement à le mettre en images, les prenant à un point a et les accompagnant jusqu' à un point b sans que forcément tout soit  solutionné à la fin (rien, en effet). Un film étonnant, mine de rien, que j'ai failli abandonner au bout de quelques minutes (mais j'aurais eu tort). Le frère en question, Damien,  le "petit Samedi" du titre, est une belle personne.

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29 janvier 2021

poulailler 27

15h : Gérardmer 1

TEDDY de Ludovic et Zoran Boukherma
avec Anthony Bajon

Anthony Bajon est un jeune homme auquel je porte un intérêt certain depuis La prière (Cédric Khan, 2018, pour lequel il a obtenu L'ours d'argent du meilleur acteur à Berlin) dans lequel je l'ai trouvé vraiment extraordinaire, et donc je suis, depuis, sa carrière (revu dans Merveilles à Montfermeil, de Jeanne Balibar, et Tu mérites un amour, de Hafsia Herzi). Le voici dans un "film de genre" réalisé par les frères Ludovic et Zoran Boukherma, dont le premier avait co-réalisé le plutôt... particulier Willy 1er, que nous avions programmé... il y a très longtemps me semble-t-il (du temps où on programmait des trucs appelé "films" qui étaient projetés dans des lieux appelés "salles de cinéma", fermons la parenthèse nostalgique.)
Hier avec Simon Abkarian c'était la farigoulette, là ce serait plutôt le piment d'Espelette, puisque le film se passe dans le sud sud-ouest. Une chronique villageoise avec l'accent, pour une histoire (l'affiche n'en fait pas mystère) de loup-garou, qui suit donc le déroulement "habituel" des histoires de loups-garous (on pense fort au Loup-garou de Londres, de John Landis, qui serait un peu le mètre-étalon du genre), exposition, morsure, premiers symptomes, etc., dans une montée progressive de la tension, qui culmine dans un climax qui évoquerait, de loin, le final de Carrie de Brian de Palma. On saura gré aux réalisateurs d'avoir levé le pied sur les effets spéciaux (et on leur sera reconnaissants d'avoir su laisser la "créature"  dans une semi-pénombre, un peu loin, évitant ainsi haut la main les risques de ridicule et de ricanements. Anthony Bajon confirme tout le bien qu'on pense de lui (et l'étendue de sa palette de jeu - ce gars-là est très fort pour devenir, subitement, très inquiétant), et c'est une autre excellente idée des réalisateurs que le cadre de vie qu'ils ont trouvé à leur personnage de Teddy... (et, tiens c'est le deuxième film, en quelques semaines, avec un personnage nommé pépin, raison de plus de mértier la sympathie...)
Bref, une très bonne entrée en matière pour ce (mon) premier Festival de Gérardmer. Quasiment "en douceur"...
Demain : La Nuée de Just Philippot

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18h : Angers 3
GHOSTS
de Azra Deniz
(Turquie)

A la séance de 18h, une dystopie stambouliote, plaisante quoiqu'un peu brouillonne (quatre personnages principaux, trois femmes et un homme -l'homme est vraiment le pourri de service, cumulant les saloperies, et d'ailleurs il ne l'emportera pas au paradis et c'est bien fait pour lui et toc...-) qu'on suit pendant ce qui se révèlera n'être qu'une seule journée, avec un montage particulièrement touffu, qui passe et repasse par les mêmes "noeuds" temporels (sans qu'on n'en comprenne vraiment, tout le temps, forcément l'utilité), avec ce que je nommerais des "coquetteries stylistiques", un film plein d'énergie de musique et de mouvement, et de rage aussi, contre l'omniprésence policière, contre le statut réservé aux femmes et aux LGBT, contre les magouilles immobilières, contre le conservatisme et l'immobilisme du pouvoir, bref, "punk" (comme l'a revendiqué la -jeune- réalisatrice lors de la discussion qui a suivi le film, avec une très jolie séquence finale de danse urbaine nocturne mettant en scène l'héroïne dans les rues d'Istanbul au petit matin (on a le droit de penser à Carax...)

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(le titre apparait au bout d'une heure de film)

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(un émouvant choeur LGBT -clandestin-

20h30 : Angers 4
MIA MISSES HER REVENGE
de Bogdan Theodor Olteanu
(Roumanie)

Un film roumain (tout de suite donc je suis dans de bonnes dispositions) qui se révèlera aussi rempli de "coquetteries stylistiques" que son prédecesseur turc. Soit Mia, une jeune fille, qui vient de retourner chez maman parce qu'elle s'est disputée avec son petit copain, qui lui a donné une gifle "particulièrement inadmissible" et qui décide de tourner une vidéo où elle ferait l'amour avec un autre mec, qu'elle montrerait à son ex pour le rendre jaloux (et le faire revenir à de meilleurs sentiments.) Le film est constitué de séquences séparées par des noirs (des beaux noirs bien profonds et bien abrupts), séquences hétéroclites, plus ou moins intéressantes (les discussions entre copines, par exemple, ne me semblent pas être vraiment indispensables) le marivaudage quasi rohmérien avec le jeune acteur choisi pour tourner la fameuse scène de baise l'étant beaucoup plus... (tout comme le contrepoint des discussions avec la mère dans ce coin-cuisine immaculé). Sympathique et plaisant (mais pas complètement accompli).

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22h30 : Cinetek / (Angers)
SAUTE MA VILLE
de Chantal Akerman

En treize minutes, en 1968, le tout premier court-métrage de Chantal Akerman (elle avait 18 ans!) où l'on peut déjà deviner (apercevoir) un peu tout ce qui fera son univers... (c'est quand même, déjà, même sur le mode "burlesque" l'histoire d'une jeune fille qui se suicide...)

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28 janvier 2021

poulailler 26

LE DERNIER JOUR DU JEÛNE
de, mis en scène par, et avec (entre autres) Simon Abkarian

Ah... Simon Abkarian. Il y a longtemps que je l'aime. dès sa première apparition au cinéma (Ce qui me meut, de Cédric Klapisch, en 1989), et j'ai vu ensuite la plupart des films où il jouait, toujours avec le même plaisir de le retrouver (même si son personnage émarge souvent, au départ, au registre des malfrats, gangsters, et autres voyous, il va ensuite, heureusement, connaître de belles échappées (chez Deville, chez Ronit et Shlomi Elkabetz, chez Cédric Klapisch, encore, chez Robert Guediguian), prouvant qu'il peut tout jouer ou presque.
Je connaissais mal (ou très peu) son activité théâtrale (il écrit, il joue, il met en scène, et a obtenu trois molère en 2020 -celui de l'auteur francophone vivant, celui du metteur en scène d'un spectacle de théâtre public et celui du théâtre public pour sa pièce Electre des bas-fonds), et voilà que Téléramuche, il y a quelques jours, me conseille de voir Le Dernier jour du Jeune (disponible encore plusieurs mois sur France Télévision ()) dont je découvre (sérendipitons...) qu'il fait partie, avec L'envol des cigognes d'un dyptique, Au-delà des ténèbres (8h avec entractes) qui a été joué chez Ariane Mnouchkine.
Mais je ne savais pas tout ça quand j'ai commencé à regarder la captation (très réussie) de ce Dernier jour du Jeûne. Ca commence, micro-décor réaliste au milieu du plateau, avec un monologue d'une femme qui se présente comme "la folle", suivi de l'apparition d'Ariane Ascaride, (que j'étais étonné d'entendre parler avec l'accent marseillais), en mère de famille et de ses deux filles (aux tempéraments très différents), puis de leur jeune frère... Le père (Simon Abkarian) apparaîtra plus tard.
Une histoire de famille, avec l'accent du midi (comme dirait Gérard Lefort "qui sent bon la farigoulette") mais, à écouter ce qui se dit (ce qui a été écrit par Simon A.) on est, très vite, fortement impressionné par la puissance de sa langue, la richesse des métaphores, le lyrisme des envolées, et la crudité du langage aussi, et c'est comme si Pagnol s'inclinait devant Shakespeare, avec un indéniable parfum de tragédie grecque,  bref par la force évidente de l'ensemble (ce qui fait que j'ai commandé illico le texte de la pièce, publié chez Actes Sud Papiers) qui sera encore transcendée par l'ensemble de la distribution (elles/ils sont tous extraordinaires, et j'ai découvert, avec surprise, en lisant la distribution qu'une même actrice interprétait deux personnages..).
Si le démarrage pouvait laisser appréhender une pagnolade boulevardière, la suite nous prouve que non. Bien au contraire. Dès la première transition entre deux scènes, qui se fait à vue et en lumière bleue avec déplacement des modules du décor, avec l'accent (!) mis au premier plan sur un personnage avec douche de lumière blanche en train de danser, on se dit que ça devient diablement intéressant, on est happé, harponné, et on le restera jusqu'à la fin. Scotché. Devant cette "tragi-comédie de quartier" (comme la définit son auteur). Dont je ne vous dirai rien de plus, pour vous laisser le plaisir de la surprise...

*

"Vava : Le démon qui a dessiné ton esprit n’a pas signé son oeuvre, pourquoi à ton avis ?
Nouritsa : Parce qu’il a honte pardi !
Sandra : Parce que celui qui a dessiné ton masque il a signé peut être ?
Vava  : Et d’abord, de quoi est-ce que tu parles toi ? Tu ne connais les hommes que par les récits. Tant que la queue d’un homme n’a pas frétillé dans l’antre de ton ventre, tu ne peux rien dire. Et je te parle d’une bonne bite en chair et en chair, généreuse, gorgée de vie et de sang, non pas d’un objet contendant que tu t’enfiles d’une main coupable.
Astrig : Pourquoi tu dis coupable ? Le désir de la femme a ses propres mystères, il n’a pas de conscience, ni de morale.
Sandra  : Laisse, Madame a fait la faculté des sciences du cul. Donne-moi l’adresse, j’irai m’inscrire.
Nouritsa  : Bon, quand vous aurez fini le colloque des ventres libres, on pourra se mettre au travail ? Astrig, sur le toit tu ramasses le linge. Zéla et Sandra vous épluchez les oignons, quant à toi Vava tu rentres, tu te changes et tu reviens avec ton fils. Ne me regarde pas comme un cyclope des cavernes. C’est aujourd’hui ou c’est pas aujourd’hui que vous venez nous parler ?
Vava  : Et parler de quoi ?
Nouritsa : De ton cul sur la commode. De venir cueillir la rose de notre jardin !
Astrig  : Quoi ?
Nouritsa : Astrig ! En quelle langue je te le dis ? Va ramasser le linge !
Astrig sort furieuse. Zéla va chercher les oignons.
Nouritsa : Moi je vais chez le boucher chercher la viande. Elle crie vers la chambre de son mari. Théos, je vais chez le boucher, ton café est prêt !
Vava  : Oh putasse avaleuse de verge ! Le boucher, j’ai oublié la commande. Je peux téléphoner ?"

*

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"Que s’abstiennent également les amateurs de solutions faciles, les viragos du genre et les défenseurs d’une parité bienséante ! Comme Cézanne revendique une "peinture couillarde" en regrettant au milieu des salonards parisiens son bastidon et le vin de Provence, Abkarian ose un théâtre couillard : le Grand Siècle, mieux policé, eût appelé cela un théâtre du cœur. Et du courage et de la philanthropie, il y en a chez Theos et les siens ! Que l’on offre sa fille à l’étranger, marchand de musique ambulant, que l’on coupe les pouces de celui qui cogne sa femme, que l’on tue celui qui a violé sa fille. Voilà le paradoxe revenu de cette pièce complexe au propos si profond. Abkarian n’est pas politiquement correct, mais l’authentique justesse avec laquelle il décrit la situation faite aux femmes et la phallocratie imbécile dépasse les catégories de la morale au cul pincé. L’humour et la lucidité des exploitées sont aussi efficaces que leurs discours revendicatifs, et la bêtise et la méchanceté des hommes sont poignantes et hilarantes." (Catherine Robert)

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27 janvier 2021

poulailler 25

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(notre département a perdu une tonalité de rouge, c'est mieux...)

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(angers)

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(en attendant...)

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(bande-annonce)

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(rétrospective)

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(présentation)

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(la séance de 18h)

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(re-bande annonce)

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(séance de 20h30)

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(discussion avec la réalisatrice)

 

26 janvier 2021

poulailler 24

("les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elle viennent...")

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Top 42

"Vous en aviez marre des tops de fin d’année ? Vous aviez raison. Une année, ça reste un vulgaire calendrier, 365 journées qui s’enchaînent à la suite et rien de plus. Mieux vaut ouvrir la focale et considérer notre vie entière. Ah, vous en avez marre des tops, tout court ? Dans ce cas, on ne peut rien pour vous car, de notre côté, ça nous amuse. Surtout le Top 42 des chansons majeures qui ont marqué notre existence. Vaste chantier. Vertigineux challenge. Pas si difficile, pourtant.

Mais pourquoi 42 titres et pas 10 ou 50 ?

Est-ce parce qu’il s’agit là du nombre fétiche des geeks ? De la réponse Google à la recherche suivante : "La grande question sur la vie, l’univers et le reste" ? Non. Amis scientifiques, on se détend tout de suite. Bien avant d’apprendre la dimension symbolique de ce chiffre mythique, on avait fait un calcul nettement plus basique.

Voilà comment procéder :

Prenez six heures pleines de votre temps libre/de travail, si possible quand vous avez besoin de chasser les idées noires. Discutez avec un(e) ami(e). Promettez de lui transmettre un premier Top de 31 titres au terme de ces six fameuses heures. Ne regardez aucune de vos playlists. Seule votre mémoire compte, faites-lui confiance. Vous dessinez alors le Top 30 (n’essayez pas de n’en retenir que 10 ou même 20, c’est un crève-cœur et on ne souhaite même pas aux plus fillonistes d’entre vous de vivre ça) auquel s’ajoute le fameux titre additionnel dont il serait trop douloureux de se séparer. Clairement, à ce stade, vous avez fait le plus dur.

Laissez ensuite passer un mois entier. Votre mémoire musicale fera le boulot à votre place pour faire apparaître à la surface les chansons que vous aviez oublié lors des six premières heures. Il s’agira souvent des plus anciennes, ou du moins les plus éloignées de votre fil d’actu (d’ailleurs, Facebook et même YouTube n’existaient peut-être pas encore). Seules dix d’entre elles devront figurer parmi les heureuses élues. Vous en êtes donc à 41 titres. Vous approchez du Graal.

Il suffira ensuite d’une semaine pour seller le sort de votre Top 42 car le mélomane que vous êtes se souviendra forcément d’une chanson jusqu’ici oubliée. Si vous ne la trouvez pas, redoublez vos efforts. Traquez-là. Elle est là, à la portée d’une playlist ou d’un bac à vinyle, faites un effort. Une fois que les retrouvailles auront lieu, cette chanson intégrera peut-être même directement le Top 20, tant vous voudrez vous racheter de l’avoir laissée de côté, tant votre amour pour elle vivra une seconde jeunesse.

OK mais quelles chansons choisir : les plus importantes ou les plus belles ?

Vous avez pleuré à l’enterrement d’un proche car la sono diffusait "Angels" de Robbie Williams et vous associez désormais chaque écoute de cette chanson en supermarché à ce moment fort. Dans ce cas, que devez-vous faire ? L’intégrer ou pas ? Ce tutorial apporte une réponse claire : non, c’est insuffisant. La seule fonction de madeleine de Proust est une négation de votre statut de mélomane, que vous avez patiemment acquis.
A l’inverse, vous entendez un morceau de jazz ou de métal et vous êtes époustouflé(e) par la dextérité des musiciens ou la structure de la composition. Est-ce que cette fois, ça suffit ? Non, toujours pas. Une chanson n’est ni un cours de gym,  ni une démonstration mathématique. Vous devez prendre une claque et pas une leçon.
Dernier exemple : une chanson vous touche. Mieux, elle vous émeut. Summum de l’émotion, vous êtes même en larmes. Vous êtes sur le bon chemin. Mais posez-vous deux questions : n’êtes-vous pas seulement fatigué(e) ? Depuis quand cette chanson vous touche ? (exception notable : la chanson coup de foudre, celle dont vous savez immédiatement, au fond de vos tripes, qu’elle va rester dans votre vie parce qu’elle bouscule votre rapport au monde, votre rapport à l’autre. C’est le moment où vous êtes convaincus que oui, merde, la magie ça existe. Et vous avez une chance folle de vivre ça.)
En somme, la chanson retenue sera un doux mélange de tout ça. Elle devra faire exploser la digue entre votre cœur et votre cerveau. L’un et l’autre doivent se rejoindre pour créer cet attachement si particulier qui unit un artiste à son public. Elle ne craint pas la répétition. Elle affronte tout contexte. Elle relève de l’intime. Et parce qu’elle ne quittera plus votre vie, elle constitue une toute petite parcelle de votre âme. Elle est la bande-son de ce que vous, pas l’être humain mais l’être qui ne saurait vivre sans musique, avez vécu de plus intense. Ces chansons ne sont pas les meilleures. Elles sont bien plus que ça : elles sont vos préférées. Vous ne tombez pas toujours amoureux de la personne à la fois la plus brillante, sexy, drôle et intelligente, si ? Non, vous tombez amoureux de celle qui fait résonner en vous quelque chose de spécial, celle qui vous fait être en phase avec vous-même. En face d’elle, vous vous sentez simplement dans le vrai. Cette chanson retenue dans votre Top 42, c’est pareil. Elle doit avoir la force de l’évidence. Ce n’est pas tant un choix qu’une reconnaissance.

42 chansons, très bien, j’y suis. Mais comment je les classe ?
Plusieurs méthodes s’offrent à vous. Un classement par ordre supposé d’écoutes aurait du sens mais c’est un réflexe de fainéant. Concentrez-vous dans un premier temps sur votre Top 10 et uniquement là-dessus. Chacun de nous connaît au moins 10 chansons qu’il estime absolument impensable de ne plus jamais écouter au moins une fois dans sa vie. C’est le fameux coup de l’île déserte. Les chansons classées Top 18, Top 29 et Top 36 sont certainement importantes pour vous mais n’allez pas nous faire croire que votre vie sera altérée à jamais si on vous prive d’elles. Alors que celles du Top 10, oui. Sinon, vous n’avez rien à faire ici, retournez sur MinuteBuzz.
C’est la seule étape de ce travail que vous devez mener à contre-cœur : après avoir soigneusement sélectionné ces mêmes chansons, éloignez-les de vous-mêmes, repoussez-les en simulant le fait que vous pourriez ne jamais les réécouter. En psychologie, on appelle ça la prescription paradoxale. De fil en aiguille, vous faites ainsi le ménage jusqu’à la 42ème place.
Autre conseil pour le classement : les chansons associées à un moment de votre vie, et seulement à ce moment là, doivent être reléguées au fond du classement. L’écoute des chansons les mieux classées doit être UN moment à part entière, provoqué, répété jusqu’à l’absurde.

C’est tout bon ?
Non, pas tout à fait. Quatre dernières remarques :
- Faites de la place pour 42 artistes/groupes différents. Choisissez donc une seule chanson de vos cultes sur pattes. C’est comme ça, c’est la règle.
- Oubliez les prétendus incontournables et des singles qu’il faudrait caser. C’est votre Top 42, pas le Top 50.
- Ne cherchez pas à caser un artiste à tout prix. Un Top 42 de vos artistes ultimes peut différer légèrement.
- La bande FM déborde de chansons aux accents putassiers. Vous avez le droit de les intégrer. Celui qui vous jugera et sa présumée intelligence est, en réalité, plus étroit d’esprit que vous.

Et là, c’est tout bon ?
Oui."
(Ronan / sourdoreille.net)

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"Merci Niels Arestrup. De sa voix lointaine, calme et grave, qui nous ensorcelle, l’acteur a eu des mots très justes sur le plateau de Laurent Delahousse sur France 2, dimanche soir. Il a dit: "Je suis choqué par la façon dont on nous parle, et là je parle à la fois des scientifiques et des politiques. Je crois que les Français sont drôlement gentils, depuis un bon moment, depuis pratiquement une année. Ils font tout ce que l’on demande, ils font tous les efforts qu’ils peuvent. Et quand j’entends hier une information qui venait de l’Académie de médecine, je crois, proposant aux gens qui sont dans un métro à sept heures du matin de ne pas parler, parce que ça risque de faire des postillons alors qu’on est dans une situation proche… Je trouve que quand on dit ça aux gens, il faudrait leur parler avec respect, leur expliquer pourquoi on le fait et ne pas leur donner des ordres brutaux. […] Ce n’est pas une vie quoi. Il faut être gentil avec les gens qui vivent ça et qui acceptent ça. Ce ne sont pas des procureurs, ce sont surtout des victimes."

Merci Niels Arestrup de rappeler que les Français souffrent, physiquement et mentalement. Lui-même le reconnaît: il est en dépression. Alors qu’un confinement numéro 3 est dans l’air et que le gouvernement joue avec nos nerfs, entre fuite dans les journaux et sortie inquiète du président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, sur BFM, une question risque une nouvelle fois de passer à l’as: jusqu’à quand les Français vont-ils l’accepter? Jusqu’à quand vont-ils se dire que le jeu en vaut la chandelle? Le premier confinement, ça allait (presque): c’était du jamais vu, du jamais vécu. Une expérience de société, avec de vrais moments de solidarité et d’entraide. Ça paraissait sacrément utile, surtout en l’absence de connaissances sur la dangerosité du virus et ses modes de contamination. On sauvait le monde en prenant des kilos sur son canapé : super. Le deuxième, déjà, on avait moins envie. Tout le monde cet été répétait "plus jamais ça". C’est finalement reparti pour un tour. Au moins, c’était plus light. On avait moins peur. On avait compris qu’on allait peut-être mourir, mais pas tous. Les écoles restaient ouvertes, ça soulageait les parents. Les restaurants un peu aussi. Ils servaient des bières à emporter et ça soulageait les animaux sociaux. On allait les siroter dans le froid sur les marches des escaliers de Montmartre, comme des bandits. Le troisième… c’est dur. Allez, un dernier effort avant le vaccin? On voudrait y croire, même si les variants cassent l’ambiance.

Merci Niels Arestrup de rappeler que ce n’est pas de notre faute puisque c’est toujours l’angle d’attaque de la majorité. C’est le préfet de police Didier Lallement, en avril, qui déclare que ceux qui se retrouvent en réanimation sont ceux qui n’ont pas respecté le confinement (avant de s’excuser sous la pression). Ce sont quelques danseurs en plein air du XVIIIe arrondissement qui passent pour de dangereux apaches de la Belle Epoque. C’est Richard Ferrand, président de l’Assemblée, qui ajoute en octobre que si on est malade, c’est qu’on n’a pas fait "aussi attention que nécessaire" (une petite pensée pour Macron et ses "dîners de travail"). C’est "la bamboche qui est terminée" d’un préfet, montrant tout son mépris de classe pour les amusements triviaux, les trucs de pauvres qui ne savent pas se tenir. C’est "l’effet fête de fin d’année". Ce sont les teufeurs de Bretagne qui méritent la prison. C’est "l’effet apéro". C’est, désormais, "l’effet galette". C’est la partie médiatique des scientifiques et des médecins, bruyante, qui a la culpabilisation facile, alors qu’ils se sont eux-mêmes tant trompés. Et ce n’est pas grave de se tromper, c’est normal, ça arrive, surtout face à un nouveau virus qu’on ne connaît pas. Il faut faire simplement attention à ne pas tout asséner du ton docte de la vérité. D’autant plus quand on est dans une position de pouvoir et de sachant.
(…)
Merci Niels Arestrup d’oser se demander si ce sont les bonnes méthodes qui sont mises en place, si cette demi-vie que l’on nous impose ne fait pas toujours que retarder le problème. Il est légitime de se demander si tous nos efforts servent à quelque chose, tant que les écoles seront ouvertes, tant que les transports seront blindés, tant que les magasins seront pleins. A quoi cela sert-il d’écoper à l’arrière, quand le bateau prend l’eau à l’avant?
(…)
Là, certes, on est encore vivant, mais on est maintenu dans un état semi-comateux. Certes, si nous sommes en guerre depuis mars 2020, nous n’avons pas encore perdu, mais nous ne gagnons pas non plus. Et, comme pour toute guerre, quand la défaite pointe, ce ne sont pas les troupes qu’il faut vilipender.
Merci donc aux Français de continuer de tenir la tranchée, en râlant et en se demandant, avec raison, si c’est la bonne tactique, mais en la tenant quand même. Et merci à Niels Arestrup de rappeler qu’ils sont bien gentils de le faire." (Libé)

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