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lieux communs (et autres fadaises)

20 janvier 2006

au galop

BROKEBACK MOUNTAIN

d'Ang Lee

(Sur les blogs pédés, ça va devenir aussi incontournable que  la chronique du dernier album de Madonna…)

Comme j'ai zappé ce dernier, il faut bien que j'affronte celui-là ; je veux parler bien sûr de BROKEBACK MOUNTAIN (le secret, on s'en tape!) vu mardi en avant-première (dans une salle quasi-comble, mais - bizarrement ? - pratiquement que des gens "normaux", comme vous et moi (hihi) , pas de follasses glapissantes et/ou emperlouzées ouf!)

Bien que vu dans des circonstances un peu spéciales sur lesquelles je ne reviendrai pas (tant mieux pour vous, ô fidèles lecteurs, qui suivez...) et qui m'ont, au moins un peu au début , un chouïa disturbed, je peux vous dire que j'ai vraiment beaucoup aimé ça.

Quand j'avais lu la nouvelle d'Annie Proulx il y a quelques années (la première du recueil Les pieds dans la boue, livre que j'avais acheté sans rien en connaître, juste grâce à la photo de couverture, et cette première ligne de la quatrième de couv' "l'histoire d'amour de deux cow-boys ", ce que je pourrais nommer un achat d'impulsion...) je m'étais dit que ça ferait un sacré film. Le western est un genre crypto-pédé, c'est bien connu, mais retourner le machin comme un gant et en faire une vraie histoire d'amour, ça n'avait encore jamais été fait à ma connaissance... Et plaf! voilà encore une bonne idée qu'on m'a piqué (je suis le Caliméro des bonnes idées...)

J'ai vu le film, je viens de relire les 37 pages de la nouvelle, et une chose est frappante, la fidélité entre le texte original et son portage à l'écran (ouais, hein, feignasse de scénariste qu'à pratiquement rien eu à faire, juste qu'à recopier...) On y retrouve, quasiment à la virgule près, toutes les lignes de dialogue. Tout est là.

Bon, je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter l'histoire (si vous n'en avez pas entendu parler, vous venez peut-être de passer six mois en cure de sommeil...) Ce genre d'histoire d'amour belle-comme-tout-mais-que-fatalement-ça-peut-pas-bien-finir qui ne peut que tournebouler et faire pleurnicher le midinet que je suis (et j'y prenais peut-être ce soir-là un plaisir masochistement encore plus pervers, du fait de la situation particulière d'alors, comme si j'avais eu comme qui dirait un message à faire passer, avec plusieurs i sur lesquels mettre des points. mais ceci est une autre histoire...)

J'avais au départ, je l'avoue, quelques réticences : les histoires gay vues par Hollywood ne sont pas forcément my cup of tea d'une part, et Ang Lee ne fait pas à priori partie de mes réalisateurs de chevet d'autre part. Plus le fait que la salle était comble (ça, ça doit être mon côté snobinard)...

Trois raisons donc d'être méfiant, mais finalement, pas du tout,  ce fut une très agréable surprise (j'étais étonné en sortant, avec mes yeux un peu de lapin russe à trente cinq nuits de chagrin, de voir quelle heure il était : je n'avais simplement pas vu passer ces deux heures et demie...)

Le film est ample, la nature impressionnante, les paysages majestueux, les cieux somptueux, les vieilles bagnoles américaines très photogéniques (je confesse par ailleurs prendre un plaisir pervers à mater des pick-up pourris comme celui de Jack, pour moi c'est ça l'Amérique...)

Les acteurs (faut que je reprenne mon papier, les noms sont inretenables et/ou imprononçables) sont très impeccables : Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, bourrins bourrinant plus vrai que nature. On parle beaucoup du second (notamment pour les oscars) mais c'est l'autre qui m'a vraiment scotché. Une performance d'acteur (un bémol : dommage que tous les deux aient d'ailleurs bien insisté, lors des interviews de promo, sur le fait que c'était vraiment un rôle de composition, et que, ben vous savez c'est 'achement difficile d'embrasser un autre mec pour de semblant, mais, comme dit Bourvil "Quand on est artiste faut faire tous les genres...") assez bluffante, tête baissée, bouche fermée ne laissant échapper qu'un vague marmonnement, comme ramassé à l'intérieur de lui-même et ayant peur de voir ce qui s'y passe vraiment. In the closet. Avec mention encore plus spéciale lors des scènes finales (ça c'est du beau mélo, et pourtant, bizarrement, il n'y a rien de plus que ce écrit dans la nouvelle, mais là ça m'a paru encore plus fort, peut-être justement le contraste entre l'intensité de ce qui se passe à l'intérieur de lui, et le rien qu'il laisse affleurer...)

De quoi pardonner les quelques maladresses du film, des traits parfois un peu schématiques gros sabots (la famille de Jack) et surtout ce parti-pris de pudeur extrême, comme si le fait d'avoir choisi ce sujet était déjà tellement énorme qu'on (Ang Lee) ne pouvait s'autoriser à être un peu plus démonstratif. Pas de kikis à l'air, donc, mais pas non plus énormément de scènes explicites. Hormis la première fois où Ennis et Jack font l'amour sous la tente, et la scène des retrouvailles viriles dans l'arrière-cour, le voyeur potentiel en sera pour ses frais. (J'avoue ne pas avoir été frustré à ce propos, puisque je savais déjà ce que je venais y chercher, et qu'on pencherait davantage du côté du sublime (la passion) que du trivial (the fuck)...)

Amour contrarié, impossible, malheureux, qui se prolonge sur vingt ans, où l'on ne peut voir l'autre que ponctuellement, à la sauvette, de loin en loin, furtivement, où la distance et la durée exacerbent la souffrance de ne pas pouvoir partager davantage avec l'autre, où il faut dissimuler sa vraie nature dernière une couverture sociale conforme et rassurante, où l'on est surtout seul dans sa tête à ressasser ses frustrations et/ou ses espoirs, ça ne pouvait que me plaire, forcément...

Surtout quand on découvre que celui qui aimait le plus l'autre n'était pas forcément celui qui était le plus capable de l'exprimer. La symbolique du placard a l'avantage de boucler la boucle métaphorique (il restera ad vitam aeternam in the closet).

L'amour, c'est peut-être ça, une carte postale punaisée à l'intérieur d'un placard, et une vieille chemise suspendue à un cintre juste en-dessous.

L'amour, la recherche de l'amour, le souvenir de l'amour, (l'illusion de l'amour ?) voui tout à fait dans mes cordes, ça.

Avec,  pour terminer, juste une précision,  pour les spectateurs non-initiés (oui, oui, ceux qui se sont mis à rire -gênés ?- à la première étreinte ou au premier patin) : deux homme qui s'aiment, qui font l'amour, primo ça existe (faudrait voir à vous z'y habituer!) et deuxio ça ne se traduit pas uniquement par des enculades féroces et des grognements de grizzly...

Yep! Le mot tendresse existe aussi dans le dico franco-gay


"Il y avait un espace incertain entre ce qu'il savait et ce qu'il voulait croire, mais il n'y pouvait rien, et quand on ne peut rien y faire, il faut vivre avec." (Annie Proulx)

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19 janvier 2006

résolution

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Après avoir mûrement réfléchi, et discuté à midi chez mon ami M., j'ai résolu (mais ça faisait déjà un ptit moment que j'y pensais) de ne plus vous parler de ***.
Ca devient trop... personnel.
A raconter, comme ça, au jour le jour le jour, c'est comme le niveau d'un cours d'eau qui monte qui monte et atteint fatalement le point critique.
Au-delà de cette limite...
Il est question ici de pudeur, de respect.
D'intimité, je pourrais dire...
Alors, chut! (et bonne nuit)

(Ne vous inquiétez pas, tout va  très bien...)

19 janvier 2006

pépins

LA SAVEUR DE LA PASTEQUE
de Tsai Ming Liang

Tout d'abord, ne faites pas confiance à l'affiche et à la bande-annonce, qui tentent de vous vendre une comédie musicale juteuse et sucrée. Ben voyons! Ca n'est pas ça du tout du tout. Bon, d'accord, il y a des moments où ça chante et danse  (assez kitschounets, d'ailleurs) et d'autres où vous pourriez à la rigueur éventuellement peut-être  sourire, mais c'est, avant tout, un film de Tsai Ming Liang (réalisateur que j'ai découvert assez récemment mais dont je ne chanterai jamais assez les louanges, notamment depuis GOODBYE DRAGON INN, pour moi un des plus beaux et des plus mélancoliques films que je connaisse) donc, en tant que tel,  pas conçu à priori pour se taper sur les cuisses de rire.

On (je) y retrouve ce qu'on aime : l'enchevêtrement des historiettes (qu'on ne démêle pas forcément toutes), la  lenteur contemplative et sans concession (zen ? ) des plans-séquences (souvenez-vous de la salle de cinéma vide dans GOODBYE DRAGON INN) la dextérité dans l'emploi des focales (des perspectives axiales et fuyantes de longs couloirs rectilignes, avec lignes de fuites impeccables, à celles, anguleuses tordues,  quasi claustrophobiques,  des prises de vues dans les endroits les plus exigus (ascenseur, placard, etc...), et bien sûr (complément du verbe "on y retrouve", placé en début de §) Lee Kang Cheng, acteur "cultissime" (comme disaient télérama ou les z'inrocks) de notre ami Tsai (le réalisateur... vous suivez ou pas ?) ça veut dire qu'il l'a fait tourner je pense dans tous ses films (hmm... pense-je... il n'en serait pas un peu amoureux ? Tss, me réponds-je, ne vois pas de l'amour partout!) mais c'est vrai qu'il le mérite, il est -une fois de plus- très bien.

L'histoire ? Il est question d'une sécheresse (c'est bien la première fois dans une film de Tsai Ming Liang, d'habitude, il est plutôt question d'inondations en tous genres... ) telle que l'eau est rationnée, et remplacée, par exemple, par la pastèque du titre français (qui n'est pas le titre original, qui évoquait plutôt le nuage du plafond, qu'on aperçoit à plusieurs reprises dans le film). Pour se rafraîchir et pour boire, donc, mais aussi pour mille utilisations plus joueuses les unes que les autres (je ne déflorerai pas le sujet, vous laissant ainsi le plaisir de les découvrir par vous-mêmes!)

Il y a le tournage d'un film porno en appartement, au-dessus d'un autre appartement, des clés perdues et retrouvées, une petite amie, une valise qui ne s'ouvre pas, un peu de cuisine, (je pourrais continuer ainsi longtemps l'énumération...) Il n'y a pas ici que la ville qui soit asséchée, le réalisateur a fait subir le même régime à sa narration. Il s'agit plus d'une juxtaposition de scènes que d'une continuité narrative. Il s'intéresse aux lieux (couloirs, ascenseurs, placards) aux objets (la pastèque du titre, les bouteilles en plastique) mais pas davantage que ça aux personnages. Il nous les présente frontalement, de but en blanc, sans background, et c'est au spectateur de tenter de renouer comme il peut tous ces fils un peu épars pour rassembler les morceaux.Ce qui est un peu dommage, d'autant plus que les dits personnages sont au tarif minimum syndical en ce qui concerne les dialogues (il me semble bien que l'acteur principal, par exemple, ne prononce pas un mot de tout le film...)

Tout ça dans une construction un peu paradoxale (pour schématiser, d'habitude, on aurait mis plutôt des inserts porno pour caviarder une comédie musicale, ici c'est l'inverse, on a mis des inserts de comédie musicale, sans rapport aucun avec le fil de(s) l'histoire(s), au sein d'une trame pornographique (même si, je le précise au risque d'en décevoir certains, tout est ici plutôt pudique suggéré, l'interdiction aux moins de 16 ans étant, il me semble, justifiée par la scène finale, mais moins pour des raisons d'obscénité que de malaise.)

On m'en avait beaucoup parlé à demi-mots, de cette scène (mes amis qui avaient vu le film en prévisionnement m'avaient, à ce sujet, et à ma demande, laissé intentionnellement dans le flou...) Je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre... Et je suis assez d'accord avec ma copine Malou qui trouve que c'est "la suite logique" ou Hervé qui dit "c'est pas gore, c'est glauque..."
Je confirme.
Et le réalisateur aussi, lors de cet ultime climax pathologique. Qu'il est un auteur profondément pessimiste, émotionnellement perturbé (perturbant ? ) pourrais-je dire. Allez-y, on en reparle! Mais j'adore vraiment cette façon de faire des films, ces détails, la géométrie, les couleurs, l'insolite, la provocation, même si on peut se demander, au final, qu'est-ce qui lui manque au juste pour que LA SAVEUR DE LA PASTEQUE soit un vrai grand film...

Bref, comme dirait Christine Je ne sais pas trop quoi en penser.

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18 janvier 2006

micro5

*

Au milieu de la route un lièvre pantelant apparaît dans la lumière des phares.

*

Le lendemain, au même endroit, le même animal, gelé.

*

A dix-huit heures il n'y avait rien d'intéressant à la radio, je suis rentré en silence.

*

Le chapelet des voitures s'égrenait au fil des villages.

*

"Tu brilles par ton absence."

*

La nuit était si compacte et si dense qu'elle semblait absorber la lumière des phares.

*

Il ne peut pas ou ne veut pas comprendre, je le comprends.

*

Je photographie des papiers froissés.

*

Manger devient un effort quand je suis tout seul pour le faire.

*

Chat échaudé ne craint rien du tout.

*

"L'illusion du secret, c'est le secret de l'illusion."

*

18 janvier 2006

irréversible

Je m'arrête sur un parking en rentrant...
Je récupère ma voiture
Je raccompagne *** et F. jusque devant chez eux
J'ai les yeux un peu humides en sortant du cinéma
Nous allons voir l'avant-première de Brokeback Moutain
Je tire une taf sur son stick avant d'entrer au ciné
Nous mangeons des coquillettes au jambon
Ils m'attendrissent, tous les deux
Je découvre leur appart
Ils me proposent de rester chez eux jusqu'à l'heure du ciné
Je me dis que ça ne se passe pas du tout comme j'avais imaginé
Je ramène *** et F.(sa copine) chez eux (c'est elle qui m'a demandé)
Je montre mon boulot en calligraphie (je suis le dernier)
*** m'apporte un truc à corriger ("pourquoi les nerds ne sont pas populaires")
Avec Bernard, nous allons rendre nos pages pour Blitz 4
Je le prend en photos sous un certain nombre de coutures
Passage de *** en salle info, il me montre le boulot qu'il vient de présenter
Ca y est ! F. m'a sauvé la vie en terminant tout ce qu'il y avait à terminer à l'ordi !
Je mange un sandwich (que Bernard nous a rapporté) en salle d'info avec F.
Le scanner plante, puis l'ordi, ça galère un max
F. propose de m'aider à finaliser mon boulot en salle d'info
Je dois modifier le boulot  que j'ai fait en graphisme/comm
Je donne à F. le zap book que j'ai trouvé pour elle (elle m'avait dit en chercher un à spirales)
J'arrive aux bozarts
Je me réveille de bonne heure et je fais ma page pour Blitz 4

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17 janvier 2006

touché ?

Décidément...
Déjà que j'ai des problèmes avec le goût et l'odorat, je dois reconnaître que ma relation avec le sens du toucher est un poil problématique... Quand je parle de toucher, il est question, non du toucher en général, mais plutôt du contact. Peau à peau.
Trouvé un tour d'horizon assez exhaustif sur la question.

J'ai énormément à toucher les gens, autant que j'ai du mal à me laisser toucher par eux. Un contact affirmé peut me mettre mal à l'aise. En général, je veux dire, dans le cadre d'un rapport social "conventionnel". Normal. Simplement parce que, dans mon enfance, cet acte n'a jamais été relié avec une quelconque affectivité. Chez nous on se tenait à distance.

Inconsciemment, spontanément, pour moi, le fait de toucher quelqu'un ne relève pas de l'affection, mais plutôt du sexuel.
Je n'ai aucune difficulté, par contre, lors d'une relation amoureuse.
Toucher devient alors la plus exquise des choses. Et un besoin vital
Oui, pour moi le toucher est intime.

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16 janvier 2006

béat/bas

Le jeu de mots est peut-être facile (quoique...), il est en tout cas d'une rigoureuse exactitude. Je fais le réapprentissage (ou je refais l'apprentissage ?) de la situation d'étant amoureux de. Les bases quoi, l'obsession, l'attente, les incertitudes, les signes qu'on guette, les coïncidences qu'on espère, etc... Up and down, c'est la règle, ici comme partout.
Ce ouikinde c'était plutôt up (violons, grandes espérances, sourires niais et soupirs dans le vague -oui, comme Obélix quand il est amoureux, ou Charlie Brown, tiens je pourrais tant que j'y suis peut-être ajouter Caliméro!- plutôt donc le béat.

(mais le bas n'était pas très loin...)


Ce matin, je me suis réveillé de fort mauvaise humeur (la faute à un rêve aussitôt oublié ?) et ma première pensée a été que toute cette histoire n'était que dans ma tête, et ferait peut-être mieux donc de ne plus en sortir. En  morceaux les violons, remballées les sérénades, dégonflées les espérances... (je sais, je sais, je ne devrais pas me laisser aller à gémir  ainsi en public, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est dans ma nature...)

Je suis donc allé aux bozarts toujours dans le même mood. J'ai fait de la photo, j'ai bu du café, j'ai discuté avec Pierre. Comme avant. Mangé au RU avec Bernard et Anne-marie. En début d'après-midi, en arrivant en cours (en retard, pour causes d'été allé voir les soldes à Carrouf) j'ai vu B., l'acolyte de ***, et j'ai donc passé l'après-midi comme une buse à aller et venir de la salle où moi j'avais cours (heureusement un peu informellement) à celle où lui était en cours (un peu plus loin de l'autre côté du couloir.) Très bête. Il est venu à un moment, boire un café chocolat, on a un peu parlé (coffee and cigarettes qu'il a récupéré "par un pote", Terry Gilliam dont je lui raconte la scène de la gare de Fisherking, la jetée de Chris Marker) J'espère -en vain- un mot à propos de l'agenda. Niet.

Il retourne en cours, je fais encore des va-et-vient, au bout d'un moment je craque et finis par aller dans sa salle (il est installé dans son coin habituel, tout au fond). On parle un peu. Je ne bave pas, mais presque. Je pourrais rester là pendant des plombes...
A la fin de son cours (le mien est fini depuis une bonne heure!) je le raccompagne jusqu'à la sortie (je ne lui propose pas de le ramener, parce que je suis à la bourre (cinéma à vesoul à 18h!) et parce qu'il n'est pas tout seul (il repart avec B., son acolyte.) J'ai eu le temps de lui glisser que j'allais voir demain l'avant-première de Brokeback Mountain ("ah oui... les deux gays", m'a-t-il dit simplement)
Je l'ai donc laissé, avec B. devant l'abribus , sur un "bonne soirée et à demain".
Et je me suis dépêché pour arriver à l'heure à la séance.

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14 janvier 2006

de l'amour (et de ses environs)

amour : sentiment très intense, englobant la tendresse et l'attirance physique, entre deux personnes. (Petit Larousse Illustré, 2000)
Quand je suis perdu, je sors mon dictionnaire. Bon, là, ils n'ont pas mal fait le travail... Je m'y retrouve. Je peux donc appeler ça comme ça.

Excusez, mais ça fait tellement longtemps que je n'ai pas été dans un tel état (z'avez remarqué ? j'ai vraiment du mal à écrire ce mot : amoureux parce que ça me fait un peu peur mais ausssi parce que je ne suis pas sûr et certain que ça soit ça... C'est mon petit côté St Thomas!) tellement longtemps, donc, que je me sens, en ce moment, complètement perdu, largué... (oui oui je sais bien ces trucs-là c'est comme le vélo, une fois qu'on sait en faire... et pourtant!)

A chaque fois, je me retrouve aussi démuni, et, à chaque fois, je pense, je dois reproduire les mêmes erreurs. (tins, faudrait que je retrouve mon Fragments d'un discours amoureux de Roro Barthes)

Que faire ? (ou que ne faire pas)
Bouger,? écrire ? attendre ? se morfondre ? espérer ? se rappeler ? arrêter de penser à lui ? aller sonner chez lui ?
Etats contradictoires et paradoxaux, exaltation et bord des larmes, entre le "more is less" et le "oui mais non". Tout mélangé. Je suis heureux et, en même temps je suis (conscient que je risque bientôt d'être) malheureux.
Je voudrais que son prénom s'en aille un peu de ma tête, qu'il s'amenuise et finisse par disparaître comme un bonbon qui fond. Penser à autre chose. Ca fait comme un logo de chaîne tévé, constamment imprimé sur un coin de l'écran du cerveau, quelles que soient les images...) Mais j'ai du mal à penser à autre chose.
Je suis très fort pour ça, de toutes façons, faire les mauvais choix. (On m'a tellement fait comprendre, quand j'étais gamin, que je n'étais qu'un nullos, que je n'ariverais jamais à rien,  que j'ai itrès naturellement intégré cette donnée avec une certaine facilité, et, je dirais même plus, un zèle enthousiaste!)

Confus ? c'est normal d'écrire confusément quand on pense confusément.
Montagnes russes, un coup tout en haut et un coup tout en bas...


Je sais, je suis toujours excessif, autant pour mes espoirs que pour mes doutes...

Il faudra bientôt que j'arrête d'en parler

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13 janvier 2006

maison et pluie

Là je vais juste avoir une pensée émue pour ces cinq demoiselles là : Marie, Isabelle, Florence, Dominique et Francette, qui jouent ce soir la première publique de J'ETAIS DANS MA MAISON ET J'ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE, de Jean-Luc Lagarce, ce soir à 21h à l'Espace Villon à Vesoul.
(J'étais hier soir à la générale, juste pour les happy few, smiley lunettes noires qui se la pète un peu, et je peux vous dire que ça mérite vraiment le déplacement.)
C'est un sacré beau bloc d'émotion, ces cinq femmes dans la nuit, qui veillent leur jeune frère (celui-là même, le jeune frère) revenu mourir dans la maison familiale après avoir disparu pendant des années, chassé par son père, sans leur donner de nouvelles...
C'est grave et beau, et la langue merveilleuse de Lagarce fait mouche encore une fois, grâce à ses cinq interprètes, vibrantes et inspirées comme un quintette à cordes jouant leur lente Pavane pour un Infant
Défunt...

Allez, à tout de suite, les filles!
(et merde pour vous, bien entendu!)

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13 janvier 2006

mouviz

Vus successivement cette semaine :

LA VERITE NUE (Atom Egoyan) :
Exercice de style, énigme policière, reconstitution historique, film à clés (comme souvent chez Egoyan, où la vérité n'est jamais exactement là où on l'attendrait) . Intéressant dans son propos, appliqué dans sa narration, consciencieux dans sa reconstitution, mais, MAIS , j'ai été un peu... déçu. C'est certainement le film le moins personnel de son réalisateur, mais je précise tout de même que ça reste néanmoins au-dessus du tout venant de la production ricaine!.

DANS UN CAMION ROUGE (Patrice Chagnard) :
Docu un peu brouillon mais sympathique sur une équipe de pompiers volontaires. Fourre-tout, bout-à-bout, mais, finalement comme la vraie vie : petits et grands bonheurs, idem pour les interventions. Un peu bringueballant, mais plaisant à regarder. Un poil trop longuet sur la fin p't'être ?

LORD OF WAR (Andrew Niccol) :
Portrait ironique d'un trafiquant d'armes, avec tout le cynisme (doublement) inhérent dans ce genre d'entreprise (du fait de la "profession" du héros et de la nationalité du film). Pas été aussi enthousiaste que mes voisins et voisines avec qui j'ai discuté à la sortie...

MADAME HENDERSON PRESENTE (Stephen Frears) :
Une histoire un peu old fashioned (comme son héroïne, la Madame Henderson du titre) de music-hall, de guerre, de pudeur, de cheveux gominés, et de dames toutes-nues-à-condition-qu'elles-restent-rigoureusement-immobiles-sinon-ça-n'est-pas-de-l'art. Bob Hoskins nickel, comme d'hab.

JARHEAD (Sam Mendes) :
On en parle pas mal : ça commence comme du Kubrick un peu fadasse (et en plus je l'ai vu en VF arghhh...) en tout cas déjà-vu, mais le réalisateur n'est pas le premier venu (un mec qui, dans AMERICAN BEAUTY est capable de filmer pendant 5 minutes un sac plastique en train de voleter ne peut pas être complètement mauvais!) et se rattrape ensuite quand nos valeureux troufions sont envoyés là-bas, et qu'ils commencent à attendre en vain dans le désert (Soeur anne ma soeur Anne ne vois-tu rien...) leur hypothétique ennemi. C'est bien foutu (comme nos amis bidasses d'ailleurs, tout en muscles et en sueur... quoique, ligues de vertus obligent, le réalisateur réussisse le prodige de filmer une scène de douches sans montrer un seul kiki, grâce à des éclairages savamment dosés... grrr!), brillant même (le travail sur la lumière est assez bluffant) et l'acteur-dont-j'ai-du-mal-à-me rappeler-correctement-comment-il-s'appelle (celui que vous verrez la semaine prochaine dans le fameux western pédé d'Ang Lee) réussit plutôt bien son "passage à l'âge adulte" Viens par ci, mon petit...

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