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lieux communs (et autres fadaises)

30 décembre 2008

manger des limaces

LOUISE-MICHEL
de Benoît Delépine et Gustave Kervern.

Poil à gratter. Ou comment la comédie escomptée se transforme en fable grinçante et caustique et acide. Bref, ça agace les dents, ça tord parfois un peu les boyaux. Et c'est, finalement, un film politique. Les réalisateurs ne font pas dans la dentelle, et tirent quasi sur tout ce qui bouge : les hommes et les femmes (et les autres), les jeunes et les vieux (même les bébés!), les malades, les cancéreux, les infirmes, les  nains, les patrons, les ouvriers... ça dégomme tous azimuts, dans un esprit typiquement grolandais, (quasiment fou-furieux, donc) avec, toutefois, un petit quelque chose en plus (ce qu'il faut pour passer d'un sketch à un film ?), appelons ça de la suite dans les idées.
Après un début grinçant (dans tous les sens du terme), les présentations sont assez vite faites. Des ouvrières licenciées décident de faire liquider leur patron. Le couple vedette tient ses promesses (Yolande Moreau épatante dans un rôle pourtant spécialement destroy, et  Bouli Lanners égal à lui-même : parfait). Une pauvre ouvrière et un tueur à gages nul s'en vont gaiement sur les routes... avec, ça et là, des apparitions de têtes connues (Benoît Poelvoorde, Mathieu Kassovitz, Philippe Katerine, Albert Dupontel -lui si vous voulez le voir il faudra vous armer de patience et attendre jusqu'à la fin du générique de fin-), au milieu d'un vivier humain typiquement grolandais : moche, bête et méchant.
Ca décape, ça tranche jusqu'à l'os, ça n'hésite pas à aller toujours jusqu'au bout (et même un peu plus loin), et, finalement -qui sait ?- ça pourrait finir par donner de bonnes et saines idées de révolte au petit peuple prolétarien et surexploité (là on n'est plus vraiment dans la fiction, n'est-ce pas ?) sauf que, comme dans les Idées Noires de Franquin (avec lesquelles le film n'est pas sans rapport), l'histoire, en gros, n'est hélas jamais finie.
Et si les deux compères nous collent un genre de demi happy-end à rebours, c'est aussi une façon de dire que, si on veut vraiment que ça change, faudrait peut-être relever les manches et y aller plus... radicalement ? Dommage, en tout cas, que l'image soit moche (les couleurs sont pisseuses, les éclairages idem). Mais, finalement, quand on y regarde bien, le monde est-il si joli-joli ?

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30 décembre 2008

atypiques

Cins films parisiens, donc (quatre en "rattrapage", et le premier en sortie nationale, trois que j'ai beaucoup  aimés, un que j'ai trouvé sympathique, et un qui m'a profondément barbé... faites vos courses!) qui ont en commun, à des degrés divers, d'appartenir à la catégorie qui donne son nom à cette chronique :

LOUISE-MICHEL
de Benoït Delépine et Gustave Kervern

SERBIS
de Brillante Mendoza

MISTER LONELY
d'Harmony Korine

HUNGER
de Steve Mc Queen

LE PLAISIR DE CHANTER
d'Ilan Duran Coen

(Je n'ai hélas pas pu voir ni SHOTGUN STORIES, ni L'ART DE LA PENSEE NEGATIVE, pour cause de passage un seul jour à une seule séance dans un seul cinéma... Snif!)

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29 décembre 2008

esprit d'noël, es-tu là?

Déjà une semaine de vacs de fichue passée.
Et me voilà de retour à la maison, après une semaine dé-li-cieu-se à Paris, à fêter, pour la quatrième année "Noël à Champlitte à Paris", dans notre petite "famille recomposée" (avec cette année une nouvelle venue...)
Ce fut (de l'avis de chacun et chacune) un très beau noël : Des plats de fête, des cadeaux (les "vrais" et les "faux"), quelques films (cinq, j'y reviens vite), des promenades, des discussions, des fou-rires, une merveilleuse librairie, un Grand Palais plein de vidéos... Que du bonheur, en gros !
A peine rentré, et j'ai commencé par vider l'appareil photo... Voilà donc, en amuse-gueule, quelques clichés...

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(malou/françoise hardy qui se change derrière le sapin)

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(choucroute de la mer)

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(saumon, mâche, kaki, et guimauve au wasabi...)

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(et voici la dernière arrivée, rébecca...)

23 décembre 2008

commentaires : zéro

... ca tombe bien, je pars pour une semaine à Paris
(ce blogchounet restera donc vacant, mais changera-ce tant que ça ? huhuhu)
baille baille!

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21 décembre 2008

au creux de l'oreille

Ca arrive de temps en temps, comme ça, une bonne surprise, une chanson qu'on entend pour la première fois, sans a priori, et qui vous accroche l'oreille illico, et qu'on n'a qu'une envie, celle de la réécouter dès qu'elle est terminée... Un genre de plaisir enfantin, régressif, délicieux. Et c'est ce qui m'arrive cet après-midi avec Chocolat, une chanson de Thomas Fersen.
Merci à François d'avoir acheté le disque et de l'avoir prêté à Christine et Jean-Fran, merci à Christine et Jean-Fran de me l'avoir prêté, merci à Emma de m'avoir dit qu'il ya avait dedans une chanson qu'elle aimait spécialement, avec de la grosse caisse... Voilà, ça doit faire 50 fois que je l'écoute (elle est courte, c'est dommage, à peine 2'53!) et j'ai un sourire idiot à chaque fois. Allez, je vous mets les paroles!!!

Chocolat (Thomas Fersen / Thomas Fersen)

Ma cigarette sur l'oreille
Et mes grosses lunettes de soleil
Leur ont mis la puce à l'oreille
Alors qu'ils bayaient aux corneilles
Mes chaussures à museau de rat
Ont chatouillé leur odorat
Et comme ils n'avaient rien à fiche
Ils ont détaché leur caniche


Et le chien s'est jeté sur moi
I
l a mangé mon chocolat
Il a mangé mes Granola
Et puis il m'a léché les doigts
Ils ont goûté la farine
Ils ont goûté l'aspirine
Ils ont goûté le savon
Mais le savon c'est pas bon
Oh non !

Y a des perdreaux dans mes chaussettes
Des poulets dans mon bermuda
Dans mon masque et dans mon tuba
Et sur mon gros radiocassette
Ils ont écouté la musique
Qui provenait de Jamaïque
Ils ont écouté du Bob
Tout en fouillant ma garde-robe

{au refrain}
Y a la volante dans mes calcifs
Ils sont pourtant inoffensifs
Ils ont même l'air un peu gênés
Ils pensaient pas s'oxygéner
Ma valise, elle est décousue
Elle tire une langue de tissu
Elle a un gros derrière carré
Mais elle n'a rien à déclarer

Et le chien s'est jeté sur moi
Il a mangé mon chocolat
Il a mangé ma confiture
Puis il m'a léché la figure
Je suis entouré de flics
Qui cherchent la Jamaïque
La Jamaïque elle est plus là
Elle était dans le chocolat
Oh oui !

21 décembre 2008

verre pilé

MY MAGIC
d'Eric Khoo

J'avais adoré Be with me. Celui-là je l'appréhendais un peu, au vu du résumé. Dans Be with me, il était question d'amour (trois ou quatre histoires enchevêtrées, heureuses ou malheureuses). Dans My magic aussi il est question d'amour, mais filial, cette fois-ci, celui d'un père pour son fils. Vu hier soir, donc, et c'est un film d'une insondable tristesse. Construit autour d'un personnage impressionnant (un magicien -un vrai, d'ailleurs-, qui croque du verre, se transperce aux endroits les plus divers avec des accessoires idem, allume spontanément ses mains et autres joyeusetés) alcoolique (très alcoolique), qui vit avec son jeune fils depuis le départ de sa mère, (à qui il téléphone régulièrement alors que depuis longtemps la ligne en a été coupée), et va soudain cesser de penser à lui, et à sa souffrance, pour tenter d'offrir à son fils un avenir plus reluisant que le sien.
Un film effroyablement réaliste, où le calvaire de cet homme qui souffre (de plus en plus) pour de l'argent (qu'il destine à son fils) nous met, spectateurs, à la même place que ce boss aux yeux fixes et cruels, qui ne cillent jamais, mais semblent se repaître de cette souffrance donnée en spectacle, et revendiquée en tant que tel, puisqu'elle est monnayée.
Pour Eric Khoo, la réalité, le présent, ne sont qu'une mince cloison entre les souvenirs et les rêves, cloison contre laquelle pourtant on ne cesse de se cogner la tête, de la plus violente et la plus absurde des façons. Douloureusement. Le monde est cruel, dira à un moment le père à son fils. Le film se clôt pourtant sur une scène très douce, muette, apaisée (la scène originelle ?) où le présent (le réel) est aboli, où l'on se réfugie dans l'ailleurs, comme on se coucherait dans la neige lorsqu'on est très fatigué. L'illusion du secret, c'est le secret de l'illusion.(Cette phrase, qui me fascine depuis longtemps, était citée en ouverture d'un film, que j'aimai beaucoup, il ya longtemps, et que je n'ai jamais revu. Il s'appelait Trompe-l'oeil. Et, miraculeusement, elle résume celui-ci...)

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19 décembre 2008

sur la plage abandonnée...

LES PLAGES D'AGNES
d'Agnès Varda

J'y suis allé, poussé par la curiosité et aussi par l'enthousiasme extrêmement laudatif de mon ami Hervé, tout en me posant la question "Peut-on aimer ce film si on est réfractaire à l'univers de Jacques Demy ?". La réponse est oui (avec quelques nuances). Agnès Varda y raconte sa vie, la dépeint la repeint la recrée la scénarise l'accommode la réinvente. Parler de soi est un exercice périlleux, sans tomber dans la complaisance le nombrilisme ou la flagornerie. Moi je. Ainsi, la scène d'ouverture (celle des plages belges, avec les miroirs) qui m'a quasiment cueilli à froid, m'a vraiment subjugué, ravi (au sens propre), émerveillé. Comme un gosse. En quelques minutes, j'avais déjà les larmes aux yeux devant la beauté et la force de cette installation, et ce qu'elle répercutait en moi. Il y a plusieurs moments, ainsi, qui sont extraordinaires, et d'autres plus... ordinaires.
Ce qui est bien, c'est que ça m'a permis de réviser le cursus d'une cinéaste que je ne connaissais pas forcément si bien que ça (enfin si, livresquement : je connaissais  les titres de ses films, (La pointe courte, Lion's love, Murs murs, Documenteur...) tout en en ayant vu très peu). C'est un peu comme si je ne l'avais jamais vraiment rangée parmi les "vrai(e)s" cinéastes.)
Le film est un Je me souviens en images (ou en marabout de ficelle), une re-création / récréation, de l'enfance à aujourd'hui, avec des trucs et des machins, des dispositifs, des installations, des coq-à-l'âne. Agnès Varda, pour moi, c'était surtout la copine à Jacques Demy, et donc quelqu'un dont l'univers a priori  ne m'intéressait pas plus que ça. Mais là, force est de reconnaître qu'on y prend beaucoup de plaisir, que c'est vrai qu'elle a une façon extrêmement sympathique agréable et originale de raconter tout ça, sous forme de pêle-mêle, de fourre-tout. Entre collage et bricolage. Elle parle, elle parle d'elle, elle nous parle d'elle, de ce qui lui tient à coeur : de son père, de ses soeurs, de son compagnon, de ses enfants, de ses voisins, de sa société de prod, de ses copines, avec la même simplicité souriante :des photos et des extraits de films, des documents d'archives, mais aussi des vidéos confectionnées sur mesure pour l'occasion. C'est touchant, attendrissant, et plusieurs fois oui oui j'ai eu les larmes aux yeux.
J'en ai appris  un peu plus sur Jacques Demy, sans que cela  ne me donne forcément davantage envie de voir ses films, ni sans le connaître vraiment mieux (il y a des zones d'ombre chez ce monsieur, desquelles Agnès V. s'approche mais avec des prudences de chat...)
Disons-le, la seule chose qui m'a un peu gêné (agacé ?) c'est le name dropping qui revient régulièrement, comme une soirée diapos en famille où l'on entendrait "là c'est mon copain Jim Morrison, là c'est  mon voisin Calder qui m'offre un mobile pour me remercier, là c'est Jean Vilar qui vient boire le café, là c'est Brassaï qui me prend en photo, là c'est Fidel Castro qui me fait coucou..." (mais peut-être est-ce juste de la jalousie de ma part ? Tss tss.) Ca prouve au moins qu'elle a bien vécu.
On sort du film, paradoxalement, avec le coeur plutôt aérien,  dans les cheveux le vent du large et dans la tête le bruit du ressac. Paradoxalement, parce que s'il y est, finalement, beaucoup question de mort, rien de morbide n'y subsiste. Juste la joie (de vivre). Et beaucoup de balais.
Moi aussi j'aime beaucoup les plages...

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18 décembre 2008

objectif

L'HOMME A LA CAMERA
de Dziga Vertov

Les hasards de la programmation ont fait que j'ai vu ce film le même jour que celui d'Agnès Varda, et que j'ai d'ailleurs, dans un premier temps, failli les chroniquer ensemble, tant ils m'apparaissaient avoir des points communs, surtout dans leur façon (personnelle) de jouer avec le cinéma (d'ailleurs Agnès varda cite Dziga Vertov, tandis que l'homme à la caméra lui renvoie le ricochet avec une image de personne enterrée sous le sable sur la plage).
L'homme à la caméra, ça faisait des siècles que j'en connaissais le nom, sans jamais avoir eu l'envie d'en voir le moindre morceau. Pour moi c'était le prototype du cinéma hyper intello et monumentalement chiant, le genre d'oeuvre qui faisait se faire pipi dessus de joie aux journalistes des Cahiaîs du Cinéma (aux temps héroïques où, écrivait je ne sais plus qui,  ce vénérable magazine n'était pas encore traduit en français.)
La programmation d'un ciné-concert semblait donc une occasion idéale pour accéder à l'oeuvre en question, en mettant les chances de son côté. Si le film ne plaisaot pas, il y aurait toujours au moins la musique! Première surprise, en arrivant : la salle était pleine (alors que je supputais qu'au grand maximum une trentaine de pékins seraient mobilisés par l'évènement).
Deuxième (et de taille, mais, comme dans la pub, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis) surprise : j'ai passé un excellent moment. Doublement, grâce au film et grâce au concert (les musiciens ont été annoncés comme le groupe Absent : guitare(s), batteries, électronique, boucles sonores et déflagrations soniques, cette musique-là m'a vraiment scotché), et, plus encore, par l'ensemble des deux. (Le film tout seul et sans rien, comme ça, à sec, eût sans doute, je pense, été plus indigeste...)
Un film sans (rien) : sans acteurs, sans scénario, sans intertitres ni sous-titres (mais avec tout de même un vrai générique, pour expliquer tout cela, et des sous-titres pour le traduire!) Et de quoi-t-y donc qu'ça cause ? Une journée dans une ville russe, du réveil au coucher, du matin jusques au soir, du travail aux loisirs, de la naissance à la mort, etc., avec un filmeur qui filme tout, tout le monde, et partout (l'homme à la caméra du titre), une monteuse qui monte (le montage du film que nous sommes en train de voir) et des spectateurs, qui spectactent, regardant le film que nous sommes nous-mêmes spectateurs en train de regarder.
Et derrière tout ça, un réalisateur qui s'amuse, expérimente, bricole, bidouille, avec un plaisir évident, une joie manifeste. Qui se permet tout, mais dans la gamme du ludique, plutôt sourire que sourcils froncés. Et la musique puissante (mes voisines ont trouvé que c'était parfois trop fort, mais moi que nenni) qui acompagne tout ça, puissamment, intelligemment, magistralement, quoi. Ah que la Russie était jolie en 1928, et comme tout le monde y semblait joyeux... Propagande dites-vous ? Nan, juste retranscription!

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17 décembre 2008

échafaudage

(quand on n'a rien a dire, autant montrer...)

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14 décembre 2008

survol

Décembre, le moment des bilans divers pour le listophile que je suis. Le rituel du "top 10". Les films qui marquent, les films qui ont marqué, les films qui restent. Parfois pour des raisons strictement cinématographiques et parfois pas forcément. On se rend ainsi compte (c'est bien, le blogchounet pour garder des traces) qu'il y a des films qui s'évaporent, d'autres qui se désagrègent, d'autres encore qui se dissolvent, et là, de place en place, dressés comme menhirs ou balises sur l'axe temporel, ceux qui subsistent.  Pas forcément en entier, mais bon, ceux qui sont encore là.
Je ne publie pas ma liste avant la fin décembre (il est déjà arrivé que le dernier film vu dans l'année y rentre illico -je me souviens avec émotion de Be with me, vu quasiment un 31 décembre...), je suis donc en train de faire les élagages préliminairs (pour le moment restent en lice une douzaine de films : (carte du monde) trois français (incroyable!), deux américains, un mexicain, un argentin, un italien, deux israéliens, un turc, un belge et un algérien... (finalement, qu'est-ce qu'on voyage, huhuhu)
Mais rien n'est encore joué!

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