mars 2020
dimanche 1er (authoison)
avec Manue, plaisir double : goûter avec d'exquis petits gâteaux de chez Quévy, en étant arrivés à la maison juste à temps (on est allé à pied à Argirey saluer Thérèse ) pour éviter l'orage -violent- qui soudain fait rage
lundi 2 (il pleut)
j'ai failli passer toute la journée en pyjama mais finalement j'ai dû m'habiller (pour aller chercher le courrier), et, de fil en aiguille, je me suis retrouvé chez Coralie et Pépin à jouer au scrabble en buvant du thé et en croquant des tuiles aux amandes
mardi 3 (fin de règne)
quelle déception! on est allé manger au Royal avec Christine, comme il y a quinze jours, mais là, beurk! l'ancien patron était définitivement parti, et la qualité de ce qui était servi aussi! (le café gourmand, par exemple, fut carrément piteux) : on n'y reviendra plus voilà c'est dommage mais c'est comme ça
mercredi 4 (non rien de rien)
à la boulangerie du théâtre ils n'avaient plus que des cakes orange ou citron (j'en voulais un aux griottines) à la boulangerie des haberges ils n'avaient plus que des brioches nature (j'en voulais une au chocolat ou feuilletée), chez Quévy ils venaient de vendre les derniers beignets (gentiment elle m'a offert les deux qui restaient), et chez Bacard, heureusement, il leur restait des comtois (et je voulais un comtois)
jeudi 5 (alors ça)
jour de spleenasse pluviométrique, j'ai donc fini chez N*Z, et, en entrant, je vois un mec de dos, et je dis fugacement "ça pourrait être Laurent B., tiens...", et le mec se retourne, me dévisage, je le dévisage, et on se fait la bise, c'était effectivement Laurent B. (que je n'avais pas revu depuis au moins 30 ans), qui était là en compagnie de sa femme Marie, que nous avons rejointe, et ça m'a fait vraiment très plaisir de prendre un peu le temps de discuter
vendredi 6 (enfin)
j'ai quand même réussi! c'était la cinquième fois que j'y retournais depuis jeudi dernier, et là, je suis arrivé à 9h, j'ai eu le temps de m'asseoir un peu dans "l'espace d'attente", et, avant 9h15, je signais le chèque de 80€ correspondant au montant de la caution pour le remplacement de ce fichu rétroviseur
samedi 7 (sociabilité)
je m'embarque dans un (assez) long moment d'échange de platitudes météorologiques avec la (jeune) boulangère, où il est question du soleil, de la pluie, de l'arrivée du printemps, de la fin de l'hiver, qui me donne presque l'impression d'être encore dans Le Discours, que je viens juste de terminer
dimanche 8 (on the web again)
après un looooong moment de recherches minutieuses, à propos du film Chatrak (le titre étranger est Mushroom(s)), de Vimukthi Jayasundara, (vu à Paris en 2013 , sans doute à l'Archipel), comme un vrai limier, sur les sites marchands d'baord (chou blanc), puis sur y*utube (faux-espoirs), puis des sites plus... interlopes (déceptions), je dois me rendre à l'évidence : je n'obtiendrai rien de mieux que la bande-annonce (avec sous-titres et de très bonne qualité), ou une copie floue et tremblée, probablement effectuée directement depuis la salle de cinéma, en vo et sans sous-titres (le film est en bengali) àla quelle manquent les dernières secondes (et qui n'est pas au bon format...)
lundi 9 (tout vient à point)
j'ai enfin pu profiter du cadeau que Manue m'avait fait pour Noël : un billet pour le concert des Tindersticks à la Rodia : une merveille (et tout le monde à la sortie était de cet avis) et la voix du chanteur Stuart Staples toujours aussi émouvante (poignante, troublante, touchante) -dès les premiers mots j'ai versé ma petite larme-
mardi 10 (transmission)
vaguement inquiet ce jour, puisque hier soir j'ai fait la bise à Manue, et qu'elle aussi l'avait faite le matin même à son ATSEM, qui l'avait faite à son ex-mari, qui l'avait faite à sa mère, qui était allée à Mulhouse au truc de religion machin... alors, confinement ou pas ?
mercredi 11 (en sursaut)
ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, une panne de réveil : quand j'ai ouvert l'oeil (après m'être rendormi vers 4h du matin), le radio-réveil indiquait 7h20 (alors qu'il retarde de 20 minutes environ) et qu'il ne me restait donc que très peu de temps pour me rendre présentable avant que mon aide-ménagère ne vienne sonner à ma porte, à 8h comme d'hab : fissa fissa!
jeudi 12 (allons enfants)
ça y est, c'est officiel, on y est! Pandémie et tutti quanti! lors de l'allocution macronesque, le système de frappe de sous-titres quasi-simultanés avec correction des fautes de frappe en temps réel, comme par un(e) secrétaire parfois un peu distrait(e), créait un décalage assez drôle avec la gravité voulue des propos présidentiellement tenus
vendredi 13 (mesures)
à la fermeture de tous les établissements scolaires à partir de lundi s'ajoute la suppression de toutes les manifestations de plus de 100 personnes et l'injonction aux "vieux" (plus de 70 ans) de rester chez eux, j'ai du mal à croire que tout ça est vrai, et je me console en concoctant, pour ce blog, un post -illustré- sur la chute des bourses (c'est bête mais ça me fait toujours autant sourire)
samedi 14 (mesures 2)
là ça rigole moins le premier ministre vient d'annoncer (lui n'a eu droit qu'à France 3) le passage au niveau 3 (sans justement prononcer ces mots) : fermeture des restaurants, bars, cinémas, pour une durée indéterminée... aïe aïe aïe restez chez vous!
dimanche 15 (confinement 1)
jour d'élections municipales (qui ont finalement lieu, quelle connerie!), et pourtant je reste dans mon lit douillet (comme disait Georges B.), je traîne en pyjama, je donne et je reçois un certain nombre d'appels et de sms (Manue, Isa T., Catherine P., Emma, Dominique, Philou) et j'ai presque terminé 77 de Marin Fouqué
lundi 16 (questions)
avec Catherine on se demandait si le FJT était considéré comme un restaurant ou bien plutôt une cantine, et donc s'il fonctionnerait encore, mais une seule certitude : on n'y ira pas, ni aujourd'hui ni demain ni un autre jour (la perspective de devoir me préparer à bouffer désormais deux fois par jour me décourage un peu
mardi 17 (graphique)
le mental monte et descend et fait le grand écart, et me suis, ainsi, couché, après ce premier après-midi de confinement, avec le moral, soudain, bien plus bas que les chaussettes (genre "de toute façon ça sert à quoi hein on va tous mourir") en me disant, en même temps que si j'étais déjà dans cet état-là dès le premier soir il allait falloir réagir non mais
mercredi 18 (au micro-ondes)
1l de lait, 100g de riz, 100g de sucre, 1 pincée de sel, bien mélanger, et cuire en trois fois dix minutes, dans un récipient avec couvercle (vous pouvez peut-être ne mettre que 75cl de lait, parce que ça déborde...)
jeudi 19 (recette)
avec la cagette de champignons gentiment offerts par la pizzeria ("servez-vous") j'ai préparé à midi des champignons sautés en persillade et le soir -j'avais conservé les plus gros- des champignons farcis, au micro-onde (j'ai enfin expérimenté la fonction grill)
vendredi 20 (bonnes manières)
résolution tenue ce matin : après m'être douché je n'ai pas remis ce pyjama que je n'avais pas quitté depuis trois jours et je me suis habillé, envisageant vaguement de sortir (mais finalement non)
samedi 21 (dream up)
le lien social : ce morceau de rêve juste avant le réveil, où pas moins de trois personnes m'invitaient successivement à manger pour le week-end (le suivant ou celui d'après, je n'étais pas certain de pouvoir tout honorer...)
dimanche 22 (par surprise)
à la presque fin d'un film espagnol glauque sur Netflix (The platform) saisi par une violente crise de panique (l'impression de ne plus pouvoir respirer, le pouls qui s'accélère, le sentiment d'impuissance, le sentiment que je vais mourir dans les deux minutes) que j'arrive heureusement à juguler grâce à internet, une séance de respiration et un verre de kéfir
lundi 23 (l'espoir fait vivre)
lors de ma conversation téléphonique quotidienne avec Dominique, tiré des plans sur la comète en nous disant que pour mon anniversaire (22 juin) on aurait peut-être la chance d'être dehors et que "tout ça" soit enfin derrière nous
mardi 24 (marquer le coup)
et hop ce midi c'était la fin de notre première semaine et le début de la seconde : on dit qu'on va vers le beau, c'est incontestable! Bon, je ne vais quand même pas déboucher une bouteille de Cerdon (ou de clairette bio) pour fêter ça, hein ?
mercredi 25 (le plaisir des choses simples)
pour éviter le vague-à-l'âme habituel au moment du couchage, j'ai pris les choses en main, et me suis vautré sur le canapé devant ce bon vieux Top Chef, et, figure-vous, pendant trois heures je n'ai pas pensé une seule fois à d'eventuels problèmes respiratoires... merci la téloche!
jeudi 26 (dilemne)
aller chez le médecin : à pied ou en voiture ? finalement j'ai choisi l'option pédestre (ça me fera une petite marche tonifiante) et comme ça ma 'oiture restera sagement à sa place (juste sous mes fenêtres)
vendredi 27 (ça fait du bien)
comme me l'a fait remarquer Marie "tu râles autant quand on joue au scrabble sur internet que quand on joue "en vrai..."" (mais elle aussi, je confirme)
samedi 28 (cocovirus)
le laboratoire d'analyses à côté du magasin de primeurs organisait, sur le petit parking juste en face, un drive-in de dépistage (patients -dont certains étaient retoqués- dans leurs voitures et soignants accoutrécomme dans un film de science-fiction
dimanche 29 (cuisine)
mmmm les radis! passé du temps à les préparer, et servis en deux services : à la croque-au-sel à midi, et en potage avec les fanes (d'un vert magnfique) le soir
lundi 30 (y a de la joie)
une journée qui, sans vraiment de raisons ni d'explications m'a paru spécialement joyeuse et légère et guillerette, tranquille dans mon appart', comme si rien de spécial ne s'était passé dehors...
mardi 31 (score)
au questionnaire envoyé par Dominique sur le thème "et vous quand allez-vous craquer ?" j'ai obtenu la note de 10 mai. Pas mal (Catherine championne va jusqu'au 15 mai, suivi de Malou au 14 mai et de Dominique au 5 mai)
et le voilà enfin terminé ce satané mois de mars,
et cette rubrique reviendra dès demain 1er avril, légèrement modifiée puisqu'elle fait en ce moment un peu double emploi avec mes posts de CCCC