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lieux communs (et autres fadaises)
23 mai 2010

pois-chiche

ÂMES EN STOCK
de Sophie Barthes

"Un joli p'tit film..." ai-je dit en souriant (et en sortant, c'est d'ailleurs le mot que je voulais écrire...) à mes 3 co-spectateurs de la séance de 18h... Reposant, en quelque sorte, après les deux précédents vus.
Un acteur que j'aime bien (Paul Giammati) répète Oncle Vania. (On a vu ça déjà chez Louis Malle, mais ici c'est légèrement différent.) Voilà que l'acteur (qui joue son propre rôle) se sent en quelque sorte vampirisé par le personnage, et décide, pour s'alléger l'âme, sur les conseils de son agent, de s'en débarrasser pour une p'tite quinzaine en la mettant en dépôt chez -tout le monde sait cela- un monsieur qui extrait les âmes et les stocke dans des coffres (en français ça deviendrait un "garde-âmes").
Et c'est là, bien entendu que ses ennuis vont vraiment commmencer, car, si stockage d'âmes il y a, commerce il y a aussi, bien sûr, et si commerce, bien évidemment contrebande, et qui d'autre que les Russes pourrait s'y coller, n'est-ce pas  ? (enfonçage de portes ouvertes). On s'attache donc, parallèlement au personnage d'une jeune russe blonde et mélancolique (ah, lâme slave...) qui est en réalité une mule, (passeuse d'âmes).Elle a transporté dans le sens est-ouest celle d'une poétesse russe (que va emprunter Giamatti pour se changer les idées et va transporter en sens inverse celle dudit Giamatti en la faisant passer pour celle d'Al Pacino. et voilà, au bout d'un certain temps, c'est le bazar, voilà chacun en train de chercher son âme...
Ca a un p"tit côté agréable de "dans la tête de Paul Giamatti" Vous vous souvenez de celle de John Malkovich, non ?), c'est doux, en demi-teinte, gentiment improbable, mais, bon enfant, on joue le jeu, on y sourit, on n'a jamais vraiment peur ni on ne s'ennuie... bref, c'est plutôt charmant, oui, avec une dosette de mélancolie (ah, re-l'âme slave...)
On peut juste regretter, peut-être, que la réalisatrice n'ait pas fait preuve de plus d'inventivité pour nous montrer ce qu'elles ont à l'intérieur, ces fameuses âmes, alors que, justement, elle a su auparavant nous faire sourire en nous montrant de quoi elles ont l'air, vues de l'extérieur...

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22 mai 2010

manifeste dissonance

FILM SOCIALISME
de JLG

Sortant du Kiarostami, j'ai à peine eu le temps d'aller faire un petit pipi qu'on me poussait vers la caisse afin que je prenne ma place, et j'ai alors réalisé que le gentil projectionniste (hmmm celui avec les trèèèès belles moustaches) avait retardé l'heure de la séance exprès pour moi (et de plaisir aux joues le rouge  alors me vint). Heureusement seuls deux spectateurs attendaient dans le hall, bons enfants.
Et hop! nous nous sommes lancés tous trois dans l'aventure. (Car c'en est une). Je dois avouer que je n'ai jamais été un grand grand fan de l'ami Jean-Luc (qui se fait désormais appeler JLG, tel le premier Prince venu ?), oui oui je sais je risque de m'en prendre une (ou deux) sur le coin du museau  je sais bien mais bon, soyons sincère ; et re-soyons sincère, ce n'est pas encore avec celui-là que je vais attraper des crampes aux maxillaires en criant au génie...
Le générique est minimal, en jette plutôt : noir blanc et rouge, et hop, ensuite on ouvre le robinet à images et celui à sons, (pas les deux en même temps ça serait trop facile) et vogue la galère... En l'occurrence, plutôt un paquebot, dans la première partie du film.Un paquebot en croisière (avec couleurs jolies jolies). Ensuite on ira dans (et devant) le garage de la famille Martin. Qui va être vendu ? Où les parents se séparent ? Mais que vient donc faire là cette journaliste de FR3 ? (je ne me souviens plus)
Dans le premier (le bateau), il y a une demoiselle qui s'appelle Alissa, dans le second (le garage) une autre qui s'appelle Florine. Et ça parle de ? Et ca parle... Ca parle de l'Europe (la Grèce, l'Espagne, l'Allemagne...) et de l'argent et des salauds,  de la politique et de la justice, morceaux de phrases, extraits de sons, bribes d'images, fragments, détails, tout ça s'entasse se superpose se mélange se répond s'entrechoque  et ça finit par (no comment)
Dans ces images il y en a des très belles et des très moches, des très nettes et des très floues, des filmées par le réalisateur et d'autre pas. Hétérogène. C'est comme un catalogue géant, un collage bordélique qui fait parfois mal aux yeux, parfois fait sourire, et d'autres révulse et/ou exaspère...
On sort de là un peu saoulé. on se demande ce qu'on vient de "voir", on se dit qu'on est certainement trop con pour avoir  pu pleinement apprécier la divine quintessence de tout ça ; la preuve, tous les critiques ont mis quatre étoiles (****) et se trémoussent d'aise en poussant de longs gémissements de jouissance. Hmmm, Jean-Luc, ouiiii, encore...
Mouais.

A-ce encore à voir avec le cinéma ? Les images pourraient se feuilleter séparément, l'intérêt plastique / esthétique de l'accumulation n'est pas contestable. Pour la bande-son, c'est pareil. le collage des mots / phrases /citations / formules est intéressant.Avec un bon casque et un bon fauteuil, dans un auditorium... Mais l'intérêt d'accoler les deux ? Je m'interroge encore. D'autant plus que les lambeaux de micro-fictions qui surnagent comme des croûtons au milieu de cette intellectuelle soupe n'en deviennent que plus indigestes /indigents.
Il y a chez Jean-Luc Godard quelque chose que je ne comprendrai sans doute jamais, comme dans la politique, ou la philosophie.C'est de l'art, sans aucun doute, mais du cinéma plus tout à fait.
Tant pis pour moi. Je retourne me coucher, tiens...

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20 mai 2010

reproduction (fidèle ?)

COPIE CONFORME
d'Abbas Kiarostami

Le Kiarostami nouveau est arrivé! Après une série d'expérimentations de plus en plus confidentielles (Si j'ai adoré Five, je n'ai vu ni Ten on Ten, ni Shirin...) le voilà à Cannes, qui plus est en compèt',  avec Juliette Binoche, dans un "vrai" film qui ne se passe même pas en Iran mais en Toscane! Peut-être de miens amis vont enfin pouvoir entr'ouvrir un oeil...
Copie conforme est un film... théorique. Un conférencier et une galeriste discutent -en quelque sorte- le bout de gras.  Un film aussi insupportable quand il parle que sublime quand il se tait. Un film qui glose, où les personnages s'écoutent un peu parler. Un film urbain, civil, et propre sur lui. Désolé (je suis un vieil aficionado), mais il me manque la vieille bagnole, les nuages de poussières, les femmes voilées, les hommes pas rasés. Mais un film avec des cadrages amoureux, avec des petits cadres dans le cadre, tableaux, fenêtres, miroirs... des ombres des reflets des transparences... Ca, c'est l'aspect "photographe" de l'ami Abbachounet, et j'avoue que j'y suis extrêmement sensible.
Une femme, donc, emmène un homme en promenade dominicale dans un village de Toscane. Ils discutent, donc., beaucoup (moi, je m'ennuie un chouïa). Ca devient beaucoup plus intéressant lorsque, dans un café, (et lors d'une très très belle scène) la patronne les prend pour un couple, et qu'il se mettent par conséquent, à agir comme un couple. (Moi, premier degré toujours, je me suis dit alors : "bon c'est effectivement un vieux couple...")  On parlait d'art, et voilà qu'on va parler d'amour. Mais qu'en est-il exactement ? Chacun pensera bien ce qu'il veut, puisque, en fin de compte, on n'en saura jamais plus. On était, disons chez Rohmer, et voilà qu'on bascule chez Raul Ruiz. Et ça prend, incontestablement de l'intérêt (même si ça cause toujours beaucoup...) L'amour, encore et toujours ? Ou bien sommes-nous ailleurs.

Ici le héros se rase un jour sur deux, l'héroïne, dévoilée, a les traits de Juliette Binoche. Ils sont les sujets d'une expérience narrative (ce qu'ils disent (avec les mots) / ce qu'ils disent (sans les mots), ou plutôt les mots dits et les effets produits...) C'est un peu embrouillé, ce que je raconte, mais, comment dire, je n'avais pas toujours  le sentiment d'être devant un "vrai" film...

D'ailleurs, que m'en reste-t-il ? Deux plans, surtout,  où chacun des personnages, tour à tour, reste seul, en gros plan, face à la caméra / à l'écran / au spectateur. Se confronte et nous affronte. Là, c'est indéniable, se passe quelque chose de fort, qui renvoie vraiment au(x) mystère(s) du cinéma.

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17 mai 2010

efflorescence

NUITS D'IVRESSE PRINTANIERE
de Lou-Ye

Le mari, la femme, l'amant. L'amant du mari. Elle pense que son mari la trompe et charge un jeune homme de le surveiller, et de lui rapporter les preuves. Un triangle affectif, (bientôt suivi d'un second : l'amant, le "détective" et sa copine) qui pourrait être parfaitement banal, ordinaire, excepté que tout ceci se passe en Chine. Où on ne rigole pas avec ces choses-là. Où le réalisateur est proscrit, et donc a du tourner tout ça à la sauvette, en douce. Tous les extérieurs sont donc en "conditions réelles", ce qui donne un aspect quasi-documentaire -réaliste, pour le moins- à ces Nuits d'ivresse...
Comme a dit mon camarade Alain en sortant de la salle "Dès qu'il y a plus d'un acteur, je les confond tous...", ce qui ne facilite pas la compréhension du récit, souvent elliptique, et conduit le spectateur à broder (et se construire) des intrigues parallèles (et personnelles), pour peu qu'il prenne un(e) protagoniste pour un autre, Car le réalisateur n'a justement pas lésiné sur les personnages et intrigues secondaires.
On pourrait peut-être parvenir à les différencier par les sonneries de leurs portables respectifs (très présents dans le film).
Un film plutôt très triste (oscillant plutôt entre la mélancolie, le vague à l'âme, la tristesse et le désespoir), dans une lumière curieusement (furieusement ?) éteinte, des couleurs le plus souvent sans contraste, étouffées (sauf dans quelques scènes urbaines nocturnes et une autre de petit matin). Avec des scènes d'intérieurs granuleuses et charbonneuses comme on aime. Et toute la déstabilisation,  toute l'insécurité qu'apporte la caméra portée.
La confusion des sentiments, les incertitudes du coeur, les vertiges de l'amour,, autant de titres qui pourraient convenir. Qui aime qui, qui attend qui, qui est déçu par qui, qui fait l'amour avec qui...
Avec (oui oui Pépin tu n'avais pas tort) une petite escapade en bagnole à trois, touristiquement tristounette, une bouffée d'air désenchantée où glisserait soudain, à peine colorisée, l'ombre amicale de Stranger than paradise. Une très belle scène de karaoké, à trois toujours. (La partie la plus "posée" du film (peut-être parce que la plus extérieure.)
On sort de là forcément assez mélancolique, mais sans avoir néanmoins le moral dans les chaussettes. Constat  (universel) : qu'on soit homo, hétéro ou bi, on est -de toute façon- toujours dans la même panade affective.
Ok, ok. Bien reçu...

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16 mai 2010

groumph

Comme le temps...

Pourtant un looong week-end de quat'jours (bon, pour lequel, tout de même on a dû en travailler trois complets d'affilée... Ca nous donne une idée de ce que ça sera, bientôt, de se lever cinq matins d'affilée, au lieu de 2+2... mais non j'extrapole, sans doute, hein, bien sûr!)
Quatre jours que j'ai un peu le sentiment d'avoir perdus, gaspillés. Avec ce gros jour férié tout mou au milieu (j'aime pas les jours fériés).
Quatre jours à me traîner, à me vautrer, à me sentir, sans vraiment de raison triste, tristoune, tristasse (retour de la veine saumâtre)
parce que les choses ne vont pas comme on voudrait (mais sait-on vraiment comment on voudrait qu'elles aillent ?)
parce qu'obligé de faire des choses qu'on aurait pas forcément eu envie de faire
parce que pas vraiment réussi à faire celles qu'on devait faire
Parce que des nouvelles un peu tristes par ci par là, dans les blogs et dans la vraie vie
Et pourtant quelques bonnes aussi mais bon on préfère tout voir en noir, en grisâtre tout du moins...
Oui, comme le temps
"ça passera..."

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15 mai 2010

micro78

*

les bourrins ont chaud tout de suite

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"ces doux colosses aux cheveux d'argile"

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l'arbre devant la fenêtre se dépl(o)ie

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"je sens que la peau de mon dos est en train de rétrécir"

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je suis exténué

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les ciels d'orage s'accordent très bien (chromatiquement) avec les hangars

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le prochain disque de Laurie Anderson sortira le jour de mon anniversaire

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goûté des chips de betterave et de panais (mouais...)

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les jours fériés sont des jours plutôt silencieux

*

il me semble que serais presque à "ça" de re-sentir, mais bon, reste justement à éliminer ce "ça"

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(le marché aux fleurs de Merhauli)

*

14 mai 2010

rose gris (et ignorant ?)

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12 mai 2010

le jour d'après

Bolandoz, là où nous faisions des colonies maternelles (le bâtiment) Nous y sommes arrivés la veille et nous y avons dormi. (Nous, c'est à dire un groupe de gens, quasiment celui avec le quel je suis parti en Inde). J'erre dans les couloirs, c'est le matin, et je cherche désespérément l'endroit où j'ai bien pu dormir la nuit précédente, pour retrouver mes affaires (et qui donc était avec moi dans la chambre.
Je tente de retrouver la porte par laquelle nous sommes entrés, pour retrouver la chambre. Le bâtiment est à présent l'ancienne Ecole Normale (celui des dortoirs des garçons). Je croise des gens, je les interroge, Philou s'est installé au troisième étage il a l'air très content d'avoir une chambre avec une salle de bains... Je croise d'autres gens, des jeunes, que je ne connais pas. Je manque de perdre mon sac à dos, que j'avais posé sur l'appui d'une fenêtre, en hauteur (il y a beaucoup de bagages posés sur les rebords des fenêtres...)
Je cherche toujours, je suis à l'extérieur, je marche dans une espèce de lande... je suis un peu perdu, je voudrais téléphoner, je ne trouve pas mon téléphone, j'arrive à une maison où habite une vieille femme très gentille que je connais, que nous connaissons tous... Je lui explique mon problème, mais je ne suis pas sûr qu'elle le comprenne bien, elle me donne des noms de médecins dont elle pense qu'ils pourraient m'aider...
Je repars de chez elle, elle m'indique le chemin à suivre : à travers le village, monter, puis prendre un peu à gauche et continuer toujours tout droit. Pendant( que je suis en train de relacer mes baskets (que j'avais ôtées sur le pas de sa porte)arrive son mari, avec un imperméable et la capuche sur la tête, dégoulinant de pluie. Il me fait signe en souriant que dehors ça tombe, et je pense que je vais me prendre un orage  pendant que je serai sur la lande.
La dame est ressortie sur le balcon, , voyant la direction que je prends, et m'explique que ce n'est pas tout à fait ça, mais que ça va aller quand même... J'arrive en effet, en prenant tout droit,, devant un grand magasin (genre prisunic) mais qui est visiblement fermé. Sur la petite place, une troupe de mecs qui répètent une pièce (ou un spectacle) en faisant pas mal de bruit. Il y a deux routes parallèles (une de chaque côté du magasin), qui portent des panneaux indicateurs. Je prends celle qui est sur ma gauche, mais je vais ensuite du côté droit, là où c'est indiqué "centre-ville".
Je retraverse la lande, il y a des enfants qui sont en train de faire un grand jeu (une colonie de vacances ?) certains en contrebas sont en train d'allumer un feu (je les vois depuis le dessus, en franchissant un passage rocheux très escarpé -j'ai un peu la trouille- au milieu d'un autre groupe d'enfants qui discutent entre eux sans s'occuper du tout de moi.
J'arrive dans une pièce taillée en amphi (avec des gradins) où des gens sont en train de faire de la danse (répéter un spectacle?) je monte tout en haut, je voudrais partir, j'appelle l'ascenseur, la porte s'ouvre mais la cabine n'est pas à hauteur du sol, elle est à une quarantaine de centimètres. Plutôt que de l'enjamber pour rentrer, j'appuie dessus pour la mettre à niveau, mais elle s'enfonce et est à présent trop basse. Je referme la porte et suis soulagé quand je vois le bouton d'appel qui s'allume : quelqu'un d'autre a appelé l'ascenseur, et il est reparti.
Je vois alors Fran, qui est en train de répéter sa danse comme les autres. Elle me dit que mon histoire de chambre est résolue , qu'il y a "une fille qui a retrouvé mes affaires).
Les autres du groupe sont là aussi. Je leur dis en rigolant que ça y est je me suis rappelé de celui avec qui j'ai dormi la nuit précédente : il s'agit de Laurent D. (et je précise, toujours en rigolant "le seul qui ne faisait pas partie de notre groupe..."

11 mai 2010

rossignol tout court

LES MURMURES DU VENT
de Shahram Alidi

Ce n'est pas si souvent qu'on a (que j'ai) l'occasion de chroniquer un film irakien... Le premier c'était il y a juste un peu plus d'un an ("A travers la poussière"), qui avait été visiblement réalisé pour une (toute petite) poignée de (c'est quoi l'unité monétaire en Irak ?) dinars (merci gougueule), tandis que pour celui-ci le réalisateur semble avoir été un petit peu plus à l'aise...
Un film sur le génocide kurde perpétré par Saddam Hussein, qui fait froid dans le dos (ce post a failli s'intituler "enterrés vivants" tellement cette barbarie semble inimaginable aujourd'hui et pourtant -et pourtant...-) mais que le réalisateur a choisi de traiter... obliquement... Evitant le choc frontal du réalisme réaliste, il modifie la forme de son message, un peu à la façon d'une calligraphie que seuls les natifs pourront lire exactement, tandis qu'à nous, spectateurs occidentaux, si l'on en apprécie dès le premier coup d'oeil les indéniables qualités graphiques et plastiques, il sera beaucoup plus difficile d'en comprendre toutes les sinuosités,les trajets, les allers-et-retours, les circonvolutions, bref ce qui est le plus signifiant et ce qui l'est moins.
Formellement, on ne peut pas ne pas penser à Kiarostami (mais un Kiarostami qui aurait un discours disons plus... politique) par moments (une bagnole qui roule dans la caillasse...), mais Shahram Alidi sait s'en démarquer par une identité visuelle (et narrative) forte : s'il centre son discours sur la parole individuelle et sa transmission (orale, l'enregistrement sur cassette, la transmission par radio) mais aussi écrite : une lettre sur le plastique boueux d'un 4x4 déglingué, des poèmes sur le mur d'une maison en ruines, un itinéraire  sur un avant-bras), il le construit et l'élabore en plans lumineux, vibrants, émouvants... Le message est l'épine dorsale de ce récit dont le héros est un ex-facteur qui, ne pouvant plus acheminer de lettres, se sert d'un vieux radio-cassette pour acheminer les correspondances de ses concitoyens.
Avec, last but not least, le méta-message que constitue le film lui-même.C'est vrai que la forme en est belle. Il serait question ici juste de poésie. De pudeur et de distance.  Pas facile de choisir en quels termes parler de ça... Shahram Alidi a choisi l'ellipse et la métaphore, et bien lui en a pris. L'horreur est en creux, l'horreur est derrière, l'horreur est en filigrane, hors-champ,mais toujours présente,  juste à côté.
On passe ainsi de conversations triviales, ordinaires, parfois cocasses, (filmées en plan rapproché) à des compositions d'ensemble à couper le souffle, le plus souvent silencieuses. On passe du réalisme à la stylisation, de la chorégraphie à l'allégorie, de la poussière à la lumière...  Avec des plans lyriques, d'autres contemplatifs, et des sautes de rythme pas toujours bienvenues qui parfois  ralentissent inutilement le récit.Un certain talent d'équilibriste, donc, qui vous fait sortir de là les yeux un peu mouillés, et donne vraiment envie d'en savoir plus sur ce réalisateur.

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9 mai 2010

duos

NEW-YORK I LOVE YOU
film collectif

Après Eastern plays, et par contraste, ce film-ci était vraiment le film qu'il faut au moment où il faut.
Léger et joyeux. Beaucoup plus homogène que son homologue parisien (Paris je t'aime) mais néanmoins basé sur le même principe (quoiqu'il me semble qu'ici les choses sont moins nettement démarquées, les frontières sont plus perméables, et souvent, on reverra -brièvement- les personnages d'une "histoire" terminée un peu plus loin au fil du récit.
Le cahier des charges est toujours le même : un quartier de New-York, un homme et une femme (oui oui je sais, quel conformisme...), une rencontre (amoureuse de préférence), Avec deux ou trois histoires qui se détachent du lot (ou qui résonnent davantage) : celle de Jiang Wen (qui a le tort d'être tout au début du film parce que tout y va  très (trop) vite), celle de Shekhar Kapur (avec Julie Christie et Shia LaBeouf -ultra-classique dans sa forme mais sooooo glamour- dans une chambre d'hôtel entre une ex-diva et un groom boiteux), et enfin celle de mon chéri chéri Fatih Akin entre un gros peintre barbu alcoolo et une jeune vendeuse de pharmacie (interprétée par Shu Qi, tout de même!)
Bref, New-York quoi, les taxis jaunes, la 5ème avenue, Central Park, l'amour toujours l'amour... on sort de là souriant assez béatement, le cœur léger, et voilà... that's the way it is!

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