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lieux communs (et autres fadaises)
22 mars 2020

CCCC6

le mot du jour, tiens , "hygiène" : physique (se laver) mentale (positiver, être zen -faire de la relaxation ?-) sociale (entretenir du lien : téléphone, sms, mails) et voilà que s'y rajoute (téléramuche ou les zinrocks)  l'hygiène numérique (seposer des limites)

*

paradoxalement, je me rends compte que, finalement je lis (très) peu, je vois (très) peu de films... justement, je suis un peu beaucoup collé à mon écran d'ordi, mais c'est "pour la bonne cause" (ma bonne cause, en tout cas)

*

(vu sur mubi)
FUITE de Jules Cruveiller (20')
(et trouvé ça vraiment très bien)

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Deux mecs assis sur un tronc d'arbre, le premier attaque "je pense que l'époque nous submerge, le monde est devenu trop compliqué..." , le second renchérit, et ils décident de quitter la ville et de disparaître dans le maquis... (le deuxième énumère alors la liste de tout ce dont ils auront besoin, ça m'a beaucoup lu...) Les voilà au milieu de nulle part, dans le maquis corse donc, on suit leur quotidien jusqu'au jour où l'un des deux disparaît... l'autre le cherche, mais (où il est, c'est montré dans le dernier plan, que j'ai trouvé magnifiquement surprenant...). Le film a obtenu le Grand Prix au Festival Côté Cort et le prix André S.Labarthe

*

hier soir nouvelle expérience multi-média (il faut savoir s'étonner -soi-même-, je le redis) : au salon, dans mon dos, la télé était allumée sur Koh-Lanta (pourtant cette année je n'y crois plus du tout, tellement toutes ces péripéties sont surscénarisées, trop de surprise tue la surprise, j'attend juste que le fourbe Ahmad soit éliminé c'est tout le reste je m'en fiche...) donc ça me braillait un peu par derrière, tandis qu'assis à mon ordi (dans la pièce du fond qui est donc mi-chambre mi-bureau) je re-regardais le one-man-show de Kyan Khojandi, Pulsions, dispo en libre-accès et en intégralité sur youtube (ici) -c'est Téléramuche, je crois, qui m'y a re-fait penser, à moins que les Zinrocks ?- ,  spectacle que je trouve toujours aussi drôle, touchant, tendre, juste, et bien fichu. Ce mec-là (le "mec de Bref") c'est une vraie perle, et son spectacle fait du bien.

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en italie on dit isolamento c'est plus joli que confinement

*

on ne dit plus  quarante cinq jours, on dit quarante cinq jours au minimum (sur mon calendrier hebdomadaire j'ai même compté, ne soyons pas chiches, dix semaines, pour faire comme en Chine, comme le disait un spécialiste -c'est fou ce qu'on croise comme spécialistes de tous poils- ce matin, je ne sais plus où)

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J-41

21 mars 2020

CCCC5

quand la télé est éteinte le silence me siffle aux oreilles

*

se surprendre : apprendre à se surprendre soi-même, c'est important

décider à l'improviste, (à brûle-pourpoint, au débotté, au dépourvu, abruptement, sauvagement,  de façon imprévue, de façon inattendue, de façon inopinée, merci les dicos de synonymes en ligne) ce qu'on va faire (ou pas) hop! Tiens aujourd'hui je ne vais pas rester en pyjama! ou bien Tiens, aujourd'hui je vais rester au lit toute la journée! (les deux n'étant pas forcément incompatibles)
il y a dans chaque journée une certaine routine, une certain canevas, un certain ordonnancement a priori qu'il convient de parfois respecter, ou bien, au contraire, de bousculer (oui, l'effet de surprise)
et c'est là l'inappréciable avantage d'être seul (je prêche pour ma paroisse, dirais-je, même si, vous me connaissez, tout ce qui touche à la religion me rend extrêmement circonspect) c'est qu'on a absolument toute latitude à le faire. Vraiment toute latitude, puisqu'on n'a (provisoirement, J-43), plus de compte à rendre à personne. On est libre. Libre dedans, libre dans ses soixante-quinze mètres carrés mais libre tout de même.

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visionnages :
Mubi (ici) offre un abonnement à 1€ pour 3 mois (ça laisse le temps de voir venir, après ça sera 9,99€ par mois) avec une offre cinéphilique de (très) haute volée : une trentaine de films proposés dont la liste change chaque jour (un film ajouté, et un film supprimé, chacun des films ayant la même durée de visiblité), mais, également, ô bonheur pour les cinéphages pointus (et gloutons), une offre de vod plus qu'alléchante : par exemple, possiblité de voir quatre ou cinq films de Lav Diaz, pour 2,20€ chacun (ce qui ne fait pas cher de l'heure)
Madelen (ici) , plate-forme de l'INA, vous propose gratuitement (pendant trois mois, ensuite ce sera 2,99 par mois) toute une flopée de séries françaises des années 70 (avec des incunables incontestables), de fictions, de documents, qui fait très très envie (nostalgie quand tu nous tiens...)

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MAIS MAIS MAIS avec tout ça il est un peu passé à l'as me semble-t-il... qui? LE PRINTEMPS bien sûr... j'ai pensé à ce sher rené Bresson et à ses illustrations de livres de lecture :

spring-garden

puis de fil en aiguille (le ouaibe étant, n'est-il pas, le lieu idéal pour serendipiter (isnt'it, Co & Pépin ?) j'ai pensé à ces chères têtes blondes qu'il faut bien occuper (en restant dans le même thème)

Delandre, Locqueneux, Le Livre de français du Cours Moyen-0197

et toujours avec le même illustrateur...

Delandre, Locqueneux, Le Livre de français du Cours Moyen-0196

(ce qui s'appelle chanter à gorge déployée, hein?)

*

(un mail touchant reçu ce matin de Sacha Marjanovic du Centre Image de Montbéliard)

"Chers Amis du cinéma,

j'espère sincèrement que vous vous portez bien.

Le festival Diversité n'aura pas lieu cette année, ainsi va la vie... Voici le communiqué envoyé sur les réseaux sociaux et ailleurs :

"Bonjour,

le Festival Diversité ne soufflera malheureusement pas sa dixième bougie demain soir.

La déception de ne pouvoir vous faire découvrir une programmation éclectique et engagée s'est vite estompée face à la gravité des événements que nous traversons. Faisons preuve de responsabilité et d'intelligence : ON RESTE CHEZ SOI !!! Vous aurez ainsi l'occasion de prendre le temps de dire je t'aime, d'enfin pouvoir faire la sieste avec le chat, de lire tous ces livres qui prennent la poussière, d'écouter de la musique ou de voir Homeland : Iraq Year Zero pour la première fois.

La onzième édition sera encore plus belle et combative et d'ici là nous aurons, espérons le, ouvert les yeux et commencé à construire un autre monde plus solidaire et avec de nouvelles règles du jeu.

Prenez soin de vous chers amis spectateurs et rendez vous l'année prochaine.

Hauts les cœurs !"

Au plaisir d'imaginer de nouvelles séances ensemble.

Amicalement.

Sacha"

*

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J-42

20 mars 2020

CCCC4

(Avez-vous lu la très belle "Lettre aux Français depuis leur futur", signée francesca Melandri, publiée dans le CCCC3?)

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(merci Mr Quévy!)

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purée c'est que le deuxième jour, et j'ai l'impression que ça en a duré au moins vingt, mais non... "Prendre son mal en patience", gérer, ça en principe je sais faire (on sait faire) mais n'empêche que je sens que ça va être long, très long... A défaut d'espace (mes 3 trois pièces cuis sdb + le grenier + l'escalier du dehors qui descend jusqu'à la boîte aux lettres + (éventuellement la cour (de ma propriétaire) fermée par un solide portail mais dont je possède le code puisque c'est là que je vais mettre mes poubelles + ah oui! la cave de ma proprio, dont elle m'a autorisé l'accès et le rayon du bas pour y stocker mes (quelques) boutanches) c'est bien plutôt le temps dont on dispose ad (plus que) libitum et qu'il s'agit, justement, de passer, d'occuper, de structurer (l'"emploi du temps") différemment selon qu'on est un, deux, ou davantage (une histoire de conventions sociales et d'obligations).
A un, c'est le plus facile (déjà on se dit qu'on est celui qui risque le moins de ce faire coco-contaminer, ce qui est censé nous mettre de meilleure humeur) parce qu'on est libre de s'organiser absolument comme on veut. Complètement. On peut faire ce qu'on veut quand on veut comme on veut (là, en gros, c'est quand même déjà ce que je pouvais faire jusqu'ici, sauf que dorénavant ça doit se faire dedans.
Je n'ai pas encore fait usage de ma belle attestation gouvernementale pour sortir (je me suis attribué (accordé ?) une semaine entière sans sortir (sauf évidemment pour boîte aux lettres / poubelles / pinard, ça ça se fait sans attestation) donc je m'organise dans cet espace du dedans (où, finalement chaque pièce à ses spécificités.)

*

un très beau mail d'Annette, reçu ce matin,qui se termine par "je rêve de la vie d'après qui aura la saveur de la vie d'avant"

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LE FESTIVAL DU COURT, annulé, qui se transforme en FESTIVAL DU COURT... A LA MAISON et vous propose, du 25 au 31 mars de visionner des courts-métrages chez vous (allez voir )

*

revu sur arte vod, ce matin, le touchant VENUS BEAUTE (INSTITUT), de (et en hommage à) Tonie Marshall, que je n'avais pas revu depuis longtemps (1999) , une incontestable bulle de plaisir nostalgique, un film d'actrices et d'acteurs (le trio Nathalie Baye, Audrey Tautou, Mathilde Seigner parfaites, Bulle Ogier sublime -tout comme, même si on la voir beaucoup moins, Hélène Fillières, que je voyais sans doute pour la première fois-, le défilé des "avec la participation de", et puis, toujours parfait, Jacques Bonnafé, et la première apparition de Samuel Le Bihan, surtout au début quand il a encore la barbe, qui nous la joue berger briard ou apparenté, et qui m'avait, je m'en souviens à l'époque beaucoup... ému)

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"L'amour c'est un moyen comme un autre de priver quelqu'un de liberté" (Nathalie Baye, in VENUS BEAUTE (INSTITUT) )

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"J'ai demandé un tranquillisant à madame Buis, et c'est comme les chocolats, t'en prends un et tu finis la boîte..." (Mathilde Seigner  in VENUS BEAUTE (INSTITUT) )

*

 

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 (J-43)

19 mars 2020

CCCC3

(dans Libé d'aujourd'hui)

"LETTRE AUX FRANCAIS DEPUIS LEUR FUTUR

Je vous écris d’Italie, je vous écris donc depuis votre futur. Nous sommes maintenant là où vous serez dans quelques jours. Les courbes de l’épidémie nous montrent embrassés en une danse parallèle dans laquelle nous nous trouvons quelques pas devant vous sur la ligne du temps, tout comme Wuhan l’était par rapport à nous il y a quelques semaines. Nous voyons que vous vous comportez comme nous nous sommes comportés. Vous avez les mêmes discussions que celles que nous avions il y a encore peu de temps, entre ceux qui encore disent «toutes ces histoires pour ce qui est juste un peu plus qu’une grippe», et ceux qui ont déjà compris. D’ici, depuis votre futur, nous savons par exemple que lorsqu’ils vous diront de rester confinés chez vous, d’aucuns citeront Foucault, puis Hobbes. Mais très tôt vous aurez bien autre chose à faire. Avant tout, vous mangerez. Et pas seulement parce que cuisiner est l’une des rares choses que vous pourrez faire. Sur les réseaux sociaux, naîtront des groupes qui feront des propositions sur la manière dont on peut passer le temps utilement et de façon instructive ; vous vous inscrirez à tous, et, après quelques jours, vous n’en pourrez plus. Vous sortirez de vos étagères la Peste de Camus, mais découvrirez que vous n’avez pas vraiment envie de le lire.

Vous mangerez de nouveau.

Vous dormirez mal.

Vous vous interrogerez sur le futur de la démocratie.

Vous aurez une vie sociale irrésistible, entre apéritifs sur des tchats, rendez-vous groupés sur Zoom, dîners sur Skype.

Vous manqueront comme jamais vos enfants adultes, et vous recevrez comme un coup de poing dans l’estomac la pensée que, pour la première fois depuis qu’ils ont quitté la maison, vous n’avez aucune idée de quand vous les reverrez.

De vieux différends, de vieilles antipathies vous apparaîtront sans importance. Vous téléphonerez pour savoir comment ils vont à des gens que vous aviez juré de ne plus revoir.

Beaucoup de femmes seront frappées dans leur maison.

Vous vous demanderez comment ça se passe pour ceux qui ne peuvent pas rester à la maison, parce qu’ils n’en ont pas, de maison.

Vous vous sentirez vulnérables quand vous sortirez faire des courses dans des rues vides, surtout si vous êtes une femme. Vous vous demanderez si c’est comme ça que s’effondrent les sociétés, si vraiment ça se passe aussi vite, vous vous interdirez d’avoir de telles pensées.

Vous rentrerez chez vous, et vous mangerez. Vous prendrez du poids.

Vous chercherez sur Internet des vidéos de fitness.

Vous rirez, vous rirez beaucoup. Il en sortira un humour noir, sarcastique, à se pendre.

Même ceux qui prennent toujours tout au sérieux auront pleine conscience de l’absurdité de la vie.

Vous donnerez rendez-vous dans les queues organisées hors des magasins, pour rencontrer en personne les amis - mais à distance de sécurité.

Tout ce dont vous n’avez pas besoin vous apparaîtra clairement.

Vous sera révélée avec une évidence absolue la vraie nature des êtres humains qui sont autour de vous : vous aurez autant de confirmations que de surprises.

De grands intellectuels qui jusqu’à hier avaient pontifié sur tout n’auront plus de mots et disparaîtront des médias, certains se réfugieront dans quelques abstractions intelligentes, mais auxquelles fera défaut le moindre souffle d’empathie, si bien que vous arrêterez de les écouter. Des personnes que vous aviez sous-estimées se révéleront au contraire pragmatiques, rassurantes, solides, généreuses, clairvoyantes.

Ceux qui invitent à considérer tout cela comme une occasion de renaissance planétaire vous aideront à élargir la perspective, mais vous embêteront terriblement, aussi : la planète respire à cause de la diminution des émissions de CO2, mais vous, à la fin du mois, comment vous allez payer vos factures de gaz et d’électricité ? Vous ne comprendrez pas si assister à la naissance du monde de demain est une chose grandiose, ou misérable.

Vous ferez de la musique aux balcons. Lorsque vous avez vu les vidéos où nous chantions de l’opéra, vous avez pensé «ah ! les Italiens», mais nous, nous savons que vous aussi vous chanterez la Marseillaise. Et quand vous aussi des fenêtres lancerez à plein tube I Will Survive, nous, nous vous regarderons en acquiesçant, comme depuis Wuhan, où ils chantaient sur les balcons en février, ils nous ont regardés.

Beaucoup s’endormiront en pensant que la première chose qu’ils feront dès qu’ils sortiront, sera de divorcer. Plein d’enfants seront conçus.

Vos enfants suivront les cours en ligne, seront insupportables, vous donneront de la joie. Les aînés vous désobéiront, comme des adolescents ; vous devrez vous disputer pour éviter qu’ils n’aillent dehors, attrapent le virus et meurent. Vous essaierez de ne pas penser à ceux qui, dans les hôpitaux, meurent dans la solitude. Vous aurez envie de lancer des pétales de rose au personnel médical.

On vous dira à quel point la société est unie dans un effort commun, et que vous êtes tous sur le même bateau. Ce sera vrai. Cette expérience changera à jamais votre perception d’individus. L’appartenance de classe fera quand même une très grande différence. Etre enfermé dans une maison avec terrasse et jardin ou dans un immeuble populaire surpeuplé : non, ce n’est pas la même chose. Et ce ne sera pas la même que de pouvoir travailler à la maison ou voir son travail se perdre. Ce bateau sur lequel vous serez ensemble pour vaincre l’épidémie ne semblera guère être la même chose pour tous, parce que ça ne l’est pas et ne l’a jamais été.

A un certain moment, vous vous rendrez compte que c’est vraiment dur.

Vous aurez peur. Vous en parlerez à ceux qui vous sont chers, ou alors vous garderez l’angoisse en vous, afin qu’ils ne la portent pas. Vous mangerez de nouveau.

Voilà ce que nous vous disons d’Italie sur votre futur. Mais c’est une prophétie de petit, de très petit cabotage : quelques jours à peine. Si nous tournons le regard vers le futur lointain, celui qui vous est inconnu et nous est inconnu, alors nous ne pouvons vous dire qu’une seule chose : lorsque tout sera fini, le monde ne sera plus ce qu’il était."

Francesca Melandri traduit de l’italien par Robert Maggiori

19 mars 2020

CCCC2

(tiens je rajoute un c : Chronique d'un Confinement Concomitant au Cocovirus )

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(graffitivre)

 

c'est donc le premier "vrai" jour de CCC (hier n'était qu'un demi-jour)

"Les jours sont comme des années-lumière" (Etienne Daho)

J'ai fait ce qu'on attendait de moi (ce que je devais faire) et je reste donc confiné chez moi. Mais qu'on ne m'en demande pas davantage : j'ai décidé de me dispenser dorénavant et jusqu'à nouvel ordre des journaux télévisés et autres chaînes d'actualité en continu, je ne suis pas obligé de me taper la sempiternelle bouillie anxiogène qu'ils déversent (qu'ils ressassent). Je revendique le droit de me couper du monde.

"laissons bercer
d'illusions berner"
(re-Etienne Daho)

une dame, que je ne connaissais pas, m'a appelé pour me demander si je savais que la bible pouvait m'aider, je lui ai souhaité une bonne journée et j'ai raccroché pour ne pas être agressif

(pour Catherine) j'ai fait un riz au lait dé-li-cieux (un peu de riz beaucoup de lait) au micro-ondes (juste un peu trop sucré)

"On est appelés à s'appeler" (au tel avec Zabetta)

(mais on est appelés à se rappeler n'est pas mal non plus, surtout avec les deux sens sens du verbe rappeler)

je suis tout seul dans mon (joli) appartement, mais j'ai une pensée émue pour mes voisins du dessus, qui eux sont à trois avec une pièce de moins (la fillette ne va pas tenir 45j comme ça...)

(J-44)

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18 mars 2020

chronique d'un coco-confinement (CCC)

j'hésitais à sortir ce matin, dernière demi-journée de liberté, pour pousser jusqu'à Monop (filtres à café / beurre / vinaigre blanc / farine / levure de boulanger avais-je écrit sur mon post-it rose) et finalement vers 10h30 je me suis lancé...
Ambiance étrange, presque tous les magasins fermés, beaucoup moins de gens sur les trottoirs, la bouche protégée pour la plupart, qu'on croise à distance respectueuse, regards suspicieux...
Contrairement à mes craintes, pas de panique particulière en vue au Monop, quasi comme d'hab', juste devant les caisses (les 3 sont ouvertes, ça c'est exceptionnel) des traits pour matérialiser la distance à respecter entre customers, sinon kif-kif, rombières et rombiers qui badent dans les rayons, (sans doute comme moi à la chasse des fameuses étiquettes oranges), et, en fin de compte, à part la levure de boulanger (quoi, ils se préparent tous à faire leur pain ? à vivre de chasse de pêche et de cueillette?) j'ai réussi à trouver tout ce que j'avais prévu (en rajoutant tout de même deux trois douceurs -faut bien marquer le coup-, par-ci par-là, mais en raison gardant, je me souviens par exemple d'avoir reposé une barre de rochers pralinés...)

ticket monop en largeur

pièce jointe 001 dite "dernier ticket de caisse du temps de liberté"...


Sur le chemin du retour, j'ai repris du pain (épautre bio tranché) que je vais congeler, puis, dans l'autre boulangerie (puisque la première n'en avait pas et est donc une fausse boulangerie) de la levure de boulanger ("l'équivalent d'un cube ?" m'a demandé la vendeuse) et un petit gâteau que je mangerai, tiens, avec le café...
Je me sens à peu près "paré" question provisions (il me manquera des patates -déjà-  et, bientôt, des oeufs (ah, les poules de la Manue...), et dans 21 minutes (il est 11h39) je pourrai déclarer officiellement ouvert ce tout premier confinement...

Tadammmmm!

(ah merde j'ai oublié la purée! quel con! c'est bon la purée! bon je tacherai d'y penser la semaine prochaine...)

je déclare donc officiellement ouvert ce premier coco-confinement (si j'ai bien compris donc, J-45)

 

perroquet-tintin

17 mars 2020

cocovirus 1

J'ai tendance à paniquer assez facilement, je le reconnais, et ce fut un peu le cas, ce jeudi soir à 20h et quelques, en écoutant -bruit de Marseillaise tadam tadam ta ta ta taaa ta dam- le discours officel du président.
Waouh! Tous les établissements scolaires, de la crèche à l'université, fermés à partir de lundi, c'est quelque chose que je n'avais encore jamais vu de ma vie "en vrai", et ça m'avait déjà des petits airs d'apocalypse... Comme on trouve dans les mauvais romans, j'avais l'impression de vivre un mauvais rêve, je me disais que j'allais me réveiller, que tout ça c'est du pipeau. Eh bin non.
(d'abord, surtout, ne pas céder à la panique)
La déclaration du premier ministre en a remis une couche. fermeture des restaus, des bars, des cinémas, et de tout ce qui n'était pas indispensable à compter de samedi soir minuit.
Pour une durée indéterminée (un mois au minimum).
Restez chez vous. Mais par contre dimanche allez voter. Pffff n'importe quoi.
Cette épidémie, cette pandémie, pendant longtemps ça m'a semblé très loin (la Chine) puis un peu moins loin (l'Italie) puis trop près (Mulhouse), avec toujours ce sentiment d'irréalité. De se dire, comme dans cette ancienne campagne à propos du sida "il ne passera pas par moi"...
Avec toutes les incertitudes, et approximations (et rumeurs et contre-vérités) concernant le cocovirus (c'est la maman de Manue qui l'a baptisé ainsi...) , sa transmission, ses symptomes, la conduite à tenir, les numéros à appeler, le dépistage, les soins, et les probabilités de guérison (Bon, si je le chope, j'ai 2% de chances de mourir, en principe) c'est dur de se faire une idée précise du truc.
Le moyen le plus sûr, finalement c'est de rester chez soi. Encore plus lorsqu'on est tout seul. Si on est deux, trois ou quatre, (la famille, quoi) les risques de contamination sont multipliés d'autant, non ? Alors que si tu restes tout seul chez soi, peinard, ("et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard...", Léo Ferré, Avec le temps) tu risques d'autant moins, non ? (Me semble-t-il.)
Confinement, donc.
Comme avant un départ pour un long voyage dont on ne sait pas combien de temps il va durer... Check bouffe ? ok! boissons ? ok! PQ ? ok! Dvds? ok! Bouquins ? ok! Abo Netflix ? ok! Compte à rebours et go !
(nous sommes lundi après-midi et on annonce une nouvelle inervention présidentielle pour ce soir... m'étonnerais pas qu'on nous annonce le confinement "sérieux", en plus de l'annulation des législatives... la suite confirmera si je suis devin ou pas...)

L'allocution était un peu embrouillée, pas franche du collier, puisque n'a été annoncée que pour 15 jours une "réduction des déplacements" (n'ont pas été prononcés les mots "confinement total" ni même "à l'italienne" alors que c'était de ça qu'il aurait dû être question...) il a par contre été dit et répété "nous sommes en guerre..."
CONFINEMENT c'est comme ça qu'il aurait fallu dire
(C'est vrai que quinze jours c'est beaucoup moins long -ça fait beaucoup moins peur- que quarante-cinq...)

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16 mars 2020

dernier concert

Lundi dernier, (j'ai l'impression que c'était il y a des mois) , nous sommes allés, avec Manue, à La Rodia, pour voir le concert des Tindersticks, dont on avait craint d'abord qu'il ne soit annulé, mais non nous avait dit la demoiselle à la caisse, à ce moment-là, on n'interdisait que les manifestations publiques de plus de 1000 personnes.
En arrivant, on a croisé plusieurs personnes qui repartaient, on s'est inquiété, mais non fausse alerte. Le concert avait bien lieu. Le public au bar nous a bien semblé un peu clairsemé, on était en avance, on a pris le temps de boire une bière, ça a sonné pour annoncer le début du concert, on a bu encore un peu nos bières, jusqu'à la sonnerie suivante où on s'est enfin décidé (je ne savais même pas qui assurait la première partie.)
Billet scanné, talon déchiré, et ensuite, surprise, pas l'habituel tampon sur le poignet mais un joli bracelet rose comme dans les festivals (la demoiselle a expliqué à Manue que l'usage du tampon avait été suspendu, cocovirus oblige, et nous a précisé que "le concert était déjà commencé, et qu'elle nous souhaitait une bonne soirée...").
Et à l'intérieur, surprise : ils avaient installé des chaises! Oui, toute la partie basse était emplie de chaises bien alignées, de ces chaises merdiques qui font assez vite mal au dos et au cul, toutes bien rangées, et chacune avec un cul de gens posé dessus... Tous assis bien sagement... Mais c'est là qu'ils étaient, les gens, ils le savaient eux qu'il y aurait des chaises, on les avait prévenus, et ils étaient venu s'y installer...
Heureusement, ils ont construit une petite estrade, au fond de la salle (sous le balcon), et, par chance, on était pratiquement les premiers à s'y installer, assis au bord : on avait la place pour étendre ses jambes, on était pile-poil au milieu (à droite de la sono), bref la vue était parfaite, et on s'est donc installé là, en faisant attention de ne pas renverser nos bières...
C'téait déjà commencé, la première partie je veux dire, il y avait au milieu de la scène un monsieur assis derrière une impressionnante batterie, un monsieur qui chantait, et qui avait une pédale d'effets pour re-enregistrer et re-diffuser ce qu'il chantait, un monsieur accompagné d'un autre monsieur qui jouait qui du violon qui de la scie musicale. J'ai appris par la suite que le monsieur s'appelle Thomas Belhom, qu'il est un batteur talentueux, et a d'ailleurs bossé avec les Tindersticks dans les années 2000. Il joue trente minutes et puis s'en va. La scie musicale est un instrument inhabituel, on va dire, et dont je ne suis pas particulièrement friand. "C'est intéressant..." a conclu Manue au rallumage des lumières avant de retourner chercher des bières (on était tellement bien installés que je n'ai même pas voulu me lever pour aller faire pipi, de peur de perdre ma place, d'autant plus qu'était venu s'installer à côté de moi un charmant nounours solide et barbu avec lequel j'ai même osé engager la conversation le temps que Manue revienne avec les cervoises...)
On a aussi discuté un peu avec le grand Christophe (qu'on voit à peu près à tous les concerts) pendant que les roadies s'activaient sur scène. A 21h et quelques, les lumières s'éteignent enfin  (on en avait quelques rampes juste au dessus de nos têtes), la musique d'ambiance s'arrête (le public fait "aaaaah") et les musiciens entrent sur scène, sous les applaudissements, Manue me regarde en sourient et me chuchote "bon voyage...", tandis que le chanteur (Stuart Staples) commence à susurrer au micro, et j'ai les larmes aux yeux...
Et c'est parti pour une heure trente de musique élégante, romantique, précieuse, classieuse (Manue a dit à la fin qu'elle avait trouvé ça délicieux...), un concert dont je ne connaissais aucun des morceaux (ils ont surtout joué leur dernier album No treasure but hope) à part la chanson Willow -du générique du dernier film de Claire Denis, et que je ne connaissais que chantée par Robert Pattinson- un concert qui fut (tout le monde était unanime à la sortie) un enchantement.
On pouvait sentir dans la salle un certain recueillement, une ferveur, comme si les spectateurs communiaient dans le fait de vivre ce qu'on ne savait pas encore être le dernier concert avant la fin du monde avant longtemps. Les morceaux se succédaient, alternant les humeurs du très doux au -oui oui il y en eut- plus rock (je me souviendrai longtemps du petit guitariste barbu, en fond de scène, qui grattait comme un malade pendant les morceaux en question), sans aucune perte d'énergie, sans aucune faute de goût, rien à jeter tout était juste parfait (bon c'est vrai, il faut le reconnaître que la voix de Stuart Staples est un élément prépondérant de la magie que génère le groupe sur scène...)
Chaque morceau était applaudi avec enthousiasme (mon gentil voisin était visiblement aux anges, ce qui redoublait encore le mien) et on a savouré  ça avec gourmandise, jusqu'au rappel (tout le monde s'était levé et applaudissait à tout rompre pour le réclamer) pour lequel on s'est rassis le temps de deux morceaux.
Pendant tout ce temps, on n'a fait que prendre du plaisir, on ne pensait plus ni cocovirus ni confinement ni contamination (d'ailleurs on était même plutôt rapprochés, bien loin du mètre préconisé dans ce cgenre de situation). Bref c'était du bonheur ce dernier concert
(et jusqu'à quand hein?)
Encore merci à Manue pour ce merveilleux cadeau de Noël!

15 mars 2020

c'est dans les vieux pots...

(en fouillant un peu, j'ai retrouvé cette chanson, qui m'avait en quelque sorte un peu aidé à survivre lors de la fameuse année 76/77... On ne sait jamais, des fois que ça puisse marcher encore une fois...)

C'est dur aujourd'hui peut-être
Demain ça sera vachement mieux
Tu tournes en rond comme une bête
Tu tires la vache par la queue
C'est dur aujourd'hui la crise
Tu retournes le steak sur la paille
Tu lèches le noyau de la cerise
Avant que la machine déraille aie aie aie aie

C'est dur aujourd'hui peut-être
Demain ça sera vachement mieux
Flanque-toi une balle dans la tête
Arrache ton flip et plaques tout
T'as perdu ton coup de fourchette
Dans les petites annonces du soir
Y te reste une bombe dans l'assiette
Et du cordon dans le placard

C'est dur aujourd'hui peut-être
Demain ça sera vachement mieux
Tu tournes en rond comme une bête
Tu tires la vache par la queue
Viens faire un poker chez Louise
Qu'a le coeur rond comme une bonbonne
Qu'a le feu de l'enfer sous sa chemise
Le ciel dans son stock d'alcool...

Jacques Higelin

14 mars 2020

six paires de

Chutes historiques des bourses européennes, le CAC 40 perd 12,28%

(Libé)

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Cor*navirus: Les Bourses asiatiques continuent de plonger
(20 Minutes)

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Cor*navirus : comment réagir à la chute des Bourses
(Le Républicain Lorrain)

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Pandémie, spectre de récession mondiale: les Bourses d'Asie piquent du nez

(ImazPress)

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Le cor*navirus fait tomber les bourses mondiales

(Tunisie Numérique)

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Bourses : les places européennes rebondissent à l’ouverture

(Le Monde)

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