Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
7 juin 2016

à lire

TRIBULATIONS D'UN PRÉCAIRE
de Iain Levison

YxPaYxSE8XK40p2E34kHZcF5DN4@200x311

Mon quatrième livre de Iain Levison (mais chronologiquement, c'est le premier) et différent des autres juste dans la mesure où il ne s'agit pas d'un polar, mais du récit des expériences professionnelles de l'auteur à son arrivée aux Etats-Unis (il y a exercé une quantité impressionnante de " petits boulots de merde" et il nous raconte tout ça dans son style habituel, humour vachard, dérision attendrissante, cynisme doux.) C'est en même temps très documentaire et réaliste (ah la pêche en Alaska) mais ça se lit comme un thriller. Un petit bouquin par la taille, dont je me suis dit qu'il plairait certainement à mon ami Philou. Epatant.

MAUVAIS KARMA
de Jason Starr

9782743614690

Etonnant. Je ne sais plus pourquoi je l'avais acheté. La quatrième de couv', où une citation de Bret easton Ellis évoquait jim Thompson ne devait pas y être pour grand-chose. Un curieux cas de figure, où un cadre moyen nous raconte son hsitoire, ses problèmes de boulot, de couples, de façon très plate au début. (j'avais même abandonné le bouquin quelques temps pour cause de Levisonite et de Rigoni sternite conjuguées). Et soudain apparait dans le ciment de la fiction une pousse minuscule, celle de la folie du personnage principal, qui va dès lors grandir de plus en plus jusqu'à occuper tout l'espace de la narration. Jusqu'à une chute qu'on qualifiera de mémorable. Impressionnant. (j'ai commandé trois autres livres du monsieur).

LE SERGENT DANS LA NEIGE
de Mario Rigoni Stern

000366373

Encore de la vraie vie (comme le iain Levison) qui raconte là où ça fait mal. Chronique de la fin de la guerre où l'auteur, sergent dans l'armée italienne, nous conte son retour vers la chère patrie (Forza italia). Nous sommes en 44, dans la neige, dans les froid extrême, dans les tranchées, dans la saleté, dans la débandade. (Les italiens sont les alliés des allemands, et du coup ce sont les Russes qui sont présentés comme les ennemis, perspective dont on n'a pas trop l'habitude). Ca patine sévère sur le front russe (oui Barbara quelle connerie la guerre), et l'auteur nous raconte ça simplement dans une langue forte et belle. Très touchant. Je lirai les autres écrits de ce monsieur.

BASSE FIDÉLITÉ
de Philippe Dumez

md17632830189

Je l'avais mis dans ma liste de souhaits, après l'avoir vu chroniqué dans Libé, je crois. Un "Je me souviens" qui ne traite que de la musqiue, sous toutes ses formes successives (vivante ou enregistrée. L'auteur est un collectionneur compulsif (pléonasme ?) mais il en parle excellemment. je ne connais pas les trois-quarts des groupes dont il parle, mais je prends énormément plaisir à le lire. Et ça donne envie, incidemment, de lire tout ce que le bonhomme a produit d'autre (chroniques, blog(s), tirages confidentiels, etc.) Piste à suivre.

TROIS HOMMES DEUX CHIENS ET UNE LANGOUSTE
de Iain Levison

trois-hommes-deux-chiens-et-une-langouste

Mon cinquième (et avant-dernier) bouquin de Iain Levison (j'ai dû me retenir pour ne pas tous les lire goulument la même semaine). D'habitude, l'auteur nous fait le portrait d'un raté (ou looser ou branleur ou appelez-le comme vous voulez), ici on  en a trois! Kevin, Mitch et Doug, trois potes adeptes de fumette, de glande et de coups foireux. Les perdants magnifiques.  Je suis en train de le lire et je le fractionne pour que le plaisir dure plus longtemps. C'est drôle, c'est noir, c'est cynique, c'est attendrissant. je ne sias pas pourquoi, mais j'ai toujours l'impression que le bouquin se passe en angleterre, alors je suis toujours étonné quand il est question de dollars. Hautement recommandable.

6 juin 2016

moy/moy

239720

RETOUR CHEZ MA MERE
d'Eric Lavaine

Jour de pluie annoncée et de faiblesse cinématographique : il me reste quatre places sur ma carte ciné qui expire le 06.06. Arghhh! Comme je ne veux pas leur faire cadeau d'un centime, je vais donc "finir ma carte", avec des films que j'ai plus ou moins envie de voir (et encore, j'ai zappé Le jour de la fête des mères, la suite d'Alice, X-men machin, et autres joyeusetés). Celui-là fut donc le premier, dont la (première) bande-annonce m'avait tout de même procuré un fou-rire (dit "de la cousine d'Amiens") à retardement mais plutôt conséquent, et dont la seconde (celle de l'adresse mail) me fit rire aussi mais moins -je suis bon public-.
Josiane Balasko (oui oui), Alexandra Lamy (mouais mouais) , Mathilde Seigner (bof bof) pour une histoire de famille assez convenue. (Pitch : une jeune architecte ruinée retourne vivre chez sa mère, et craint que celle-ci ne soit atteinte d'Alzheimer, alors que'elle vit simplement une passion torride avec un voisin, mais ne sait pas comment l'annoncer à ses enfants. D'où mensonges et quiproquos.) Rassurez-vous, tout finit bien, plus que bien même, celle qui était ruinée ne l'est plus, celle qui ne savait pas comment l'annoncer à sa famille réussit à le faire, celle qu'on prenait pour une soeur méchante et bête se révèle être gentille et super-futée, celle qu'on croyait être la meilleure copine se révèlera être la plus fieffée des salopes, et à la fin tout le monde s'aime et se réconcilie, et boit du champagne en riant aux éclats devant une villa de rêve avec piscine à débordement.
Et, comme nous le craignions, les deux gags vus dans les bandes-annonces sont effectivement à peu près les deux seuls du film.
Bon, une place d'utilisée.

 

046737

ILS SONT PARTOUT
d'Yvan Attal

Les critiques n'étaient pas dithyrambiques (euphémisme) mais la bande-annonce m'avait appâté (hameçonné : Attal, Poelvoorde, Bonneton, Gainsbourg, Gadebois, Podalydès, Lellouche, Damiens, et même Robert Castel et Lucette Sahuquet Marthe Villalonga -comment, elle n'est pas morte ?-, sans oublier Popeck). Et voici donc le deuxième film de l'après-midi "pour vider la carte". Yvan Attal parle de son rapport avec le fait d'être juif, à travers une série de rendez-vous avec son psy (enfin, le psy de son personnage) moments simples et sans doute les plus "justes" du film,  entre lesquels sont insérés une série de sketches mettant en scène tous les acteurs énoncés ci-dessous, chacun illustrant un "lieu commun" relatif aux Juifs ("ils sont partout", "ils sont riches", "ils s'entraident", etc.). Sketches plus ou moins réussis, plus ou moins étirés, plus ou moins pertinents, ayant tous en commun le fait de ne pas savoir vraiment comment finir... On sourit souvent, on rit, franchement, un peu moins (en se disant jusqu'où peut-on vraiment rire de tout sans passer pour un antisémite ?) et on est -vraiment- ému au moins une fois, lors de la séquence avec, justement, Popeck, qui en deux minutes vous fait venir les larmes aux yeux en ôtant simplement son pull. Poelvoorde en leader d'extrême-droite qui se découvre juif, Bonneton en quasi-Marine, Gainsbourg en pétasse à chewing-gum, Gadebois et Podalydès en talmudistes pointilleux (j'avais écrit titilleux...) , Damiens en activiste pro-roux de Drancy,  Lellouche en agent du Mossad qui voyage dans le temps, autant de points de départ plutôt plaisants mais dont l'exploitation laisse hélas le spectateur sur sa faim (sur sa fin ?). Aurait pu vachement mieux faire (j'ai toujours trouvé Yvan Attal plutôt sympathique comme garçon (comme acteur et comme réalisateur, oui oui) mais là bon il y aurait comme un léger malaise.)
Bon, quand même, deux places utilisées.

4 juin 2016

doudous

LA SOCIOLOGUE ET L'OURSON
de Etienne Chaillou et Mathias Thery

Oh que voilà un film charmant! (comme dans prince Charmant), oh que voilà un film mignon! (comme dans péché mignon) oh que voilà un film optimiste! (comme euh... comme quoi, tiens ? Ben comme le film vu précédemment, Comme des lions, qui bien que sur un thème différent (grève dans une usine là-bas, loi sur le mariage pour tous ici) et avec des moyens non comparables (vrais gens là-bas et peluches et marionnettes ici) produit pourtant le même effet (un enthousiasme indéfectible) avec un sujet qui se suscitait pas a priori un enthousiasme sautillant et laudatif et qui se manifeste de part et d'autre par les mêmes formes d'actions : les manifestations, justement!

Je me suis affalé dans mon fauteuil en ronronnant quasiment, tellement tout ça (je reviens au film du jour) est filmé de façon plaisante. Je résume : le réalisateur (Mathias Thery, qui espère bientôt se marier avec son ami) a une maman (Irène Thery) qui est sociologue, et à qui il va poser beaucoup de question (en tant que Candide) à propos du mariage pour tous, avant, pendant, et après que cette loi, justement soit votée. Ce furent des conversations téléphoniques, entre mère et fiston, qui sont rejouées par des peluches, utilisant les voix d'origine. L'effet est enthousiasmant.

Parce que la maman en question n'est pas la première sociologue venue, elle a pignon sur rue, et opinion sollicitée (elle est reçue à l'Elysée, par un président lui aussi marionnettisé, elle intervient à la radio, à la télévision, bref, c'est une tête ! Et ce que qu'elle explique à son fils (et à nous du même coup) est passionnant : sur le mariage, sur la famille, sur la notion de "parents", sur la procréation. J'étais toute ouïe (l'intelligence est une chose fascinante, surtout quand elle est alliée à un esprit de synthèse et qu'elle sait aussi bien expliquer -résumer- les choses).

Elysée, radios (les journalistes sont figurés par des oiseaux, d'envergures variables), Assemblée Nationale, mais aussi, la rue, et ses manifestants (les pour et les contre, d'ailleurs, avec notamment Frijide B. en chair et en os, mais aussi en schtroumpfette...), le film varie les décors (les vrais et leur représentation) et les personnages (idem).

Ce film est un régal, à recommander absolument. Et je dois, encore une fois, remercier publiquement Hervé de nous l'avoir conseillé...) j'avoue que je n'étais pas très tenté, peut-être juste le titre ne donne pas franchement envie, mais c'est la bande-annonce qui m'a énormément plu, séduit même, instantanément, à tel point que j'étais très impatient de voir le film (bon, jeudi 18h on était 3... tant pis pour eux, les autres, qui ne sont pas benus, il leur reste encore deux séances pour se rattraper!)

Vous savez ce qu'il vous reste à faire, hein ?

578518

3 juin 2016

a.s.e

THEO & HUGO DANS LE MÊME BATEAU
d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Le nouveau Ducastel et Martineau, qu'on a programmé sans même savoir de quoi il retournait (il me semble qu'Hervé l'avait vu au GNCR). Trois séances prévues dans le bôô cinéma, et à la première nous étions trois (avec notamment le gentil monsieur de Lons-le-Saulnier déjà évoqué par ici précédemment...)
Ducastel et Martineau sont pour moi, en tant que pédé de base, strictement inattaquables, pour leur engagement vis-à-vis de la cause LGBT (surtout le G) et dans leur lutte par rapport au SIDA.
Je pensais avoir vu tous leurs films depuis Jeanne et le garçon formidable jusqu'à Nés en 68 (qui est celui qui m'a le moins convaincu), amis je vois sur all*cinépoint freu que j'en ai manqué deux : L'arbre et la forêt et Juste la fin du monde (de Lagarce Jean-Luc, dont on prononça le nom sur la grand-scène Cannoise grâce à / à cause de Xavier Dolan et de l'adaptation qu'il vient d'en faire) que je viens donc de commander illico (puisqu'on ne peut se les procurer autrement...)
Il est souvent question de messieurs dans les films de D&M, et celui-ci ne va pas faillir à la règle. Ca démarre par une scène très hot, dans une boîte gay (un sauna ?), où les messieurs se promènenet zigounette à l'air, et ne cherchent visiblement qu'une chose : une autre zigounette (ou plus si affinités). Tout le monde à poil, musique techno, éclairages bleus et rouges comme dans un film de Dario Argento (ou l'affiche d'un Almodovar), bref chacun cherche son chas, et il y a vraiment beaucoup d'aiguilles dans cette botte de foin. (FAQV). Jeu des regards, puis on se touche, on se caresse, on se goûte, avec toujours la perspective d'autre chose, ailleurs, plus loin. Le fameux "quelqu'un d'autre" qu'on cherche, l'idéal, le suivant, celui qui serait forcément mieux que celui qu'on a sous la main (ou sous autre chose).
Hugo et Théo se rencontrent, se regardent, se rapprochent, se caressent, et finissent par baiser furieusement (façon de parler, c'est juste très sensuel, même si le "très sexuel" n'a provoqué qu'une interdiction aux moins de 16 ans). Ils font l'amour, et ça leur a visiblement plu à tous les deux, et ils se nettoient, se rhabillent, sortent de là, et on sait précisément l'heure qu'il est, puisque le temps nous est conté (on a eu l'heure de début, on aura 1h39 après celle de fin) oui il s'agit de temps réel (oui oui les critiques l'ont dit comme avec Corinne Marchand dans Cléo de 5 à 7). Sauf que Corinne Marchand attendait de savoir si elle avait le cancer ou pas, tandis que, pour nos deux gay tourtereaux, il s'agit de savoir s'il y aura séropositivité ou pas. Car, dans le feu de l'action, l'un a , quelle insouciance, pénétré l'autre sans capote, et l'autre était séropositif.
Le film bascule alors dans sa deuxième partie, une déambulation nocturne dans Paris, (c'est beau une ville la nuit, et c'est beau deux mecs qui se roulent une pelle au beau milieu d'une rue parisienne) d'abord aux Urgences, (questionnaire, protocole, trithérapie), puis dans les rues, et d'autres lieux, avec la palette (l'arc-en-ciel serait ici tout LGTBesquement approprié) des sentiments découlant de cette boulette d'inconscience. La roucoulade initiale vire d'abord à la colère, puis à la réconciliation, puis à la dispute, tandis que ces deux jeunes gens se rapprochent, s'apprivoisent, s'évaluent, pour se dire si ça vaut vraiment la peine (et entendent-ils une petite voix qui leur chuchote "Tu vas encore te faire du mal..." ?)
Cette deuxième partie (la troisième, surtout, celle après les urgences) est parfois moins convainquante, les dialogues en sont quelquefois maladroits, mais, midinet un jour midinet toujours, on prend le temps de les suivre, avec une bienveillante attention, jusqu'au petit matin (et une très jolie scène qui m'a semblée quasiment pompée sur Ida, mais on a déjà vu plus mauvais sujet d'inspiration).
Je m'interroge juste sur la portée du film dans nos lointaines (et bourbeuses) provinces : à quelle réalité peut-il, dans la majorité des cas, faire référence ? (Il n'y avait qu'à voir le nombre de spectateurs, à cette première séance : une dame, le gentil monsieur de Lons et moi...). En ces temps où même les cinéastes roumains craignent que le "cinéma d'auteur ne devienne un cinéma de niche", on peut craindre que le film puisse avoir du mal à trouver son public, que l'aspect "prophylactique" apparaisse trop pédagogique pour certains, et la partie fornicatoire beaucoup trop démonstrative pour d'autres. (Ce qui semble hélas s'être produit).
Je le souhaite pourtant vraiment de tout coeur, que cela puisse faire du bien à quelques-uns, de part et d'autre (le rapport sexuel pour les uns / le centre Info sida service pour les autres), et que le message d'amour soit globalement bienfaiteur pour tous les troisièmes (car c'est bien d'amour dont il est question avant tout...).
Les deux acteurs m'étaient inconnus, et ne font justement que renforcer l'aspect "ça peut arriver à tout le monde" de l'histoire (à la fois l'amour et la contamination), ils sont tout mimis, comme leur histoire d'amour naissante, comme le soleil se lève, à la fin, sur un nouveau jour, de nouveux espoirs, de nouvelles perspectives. De grandes espérances.

301770

1 juin 2016

mais si,tu sais bien, celui qui... le retour!

Pour fêter les arrivées imminentes et successives de l'euromachin de foot, du tour de francemachin et des jeux machins olympiques, j'ai le plaisir de vous annoncer le retour du petit jeu cinéma (sous réserve que celui qui trouvait toutes les images sans connaître les films grâce à un artifice informatique n'en ait pas connaissance et n'y participe pas, auquel cas je me verrais contraint (contrit ?) d'annuler simplement tout...) déjà mis ici plusieurs fois en place.

Mêmes règles  : un film à découvrir grâce à une photo (le premier jour), puis une deuxième (le jour suivant), puis une troisième, et ainsi de suite... (la première vaut 5 points, la deuxième 4, la 3ème 3, et ainsi de suite)

Les photos seront mises en ligne chaque matin à 7h

Ce sont tous des films que j'ai vus (et beaucoup aimés, ça peut être un indice pour ceux qui me suivent...) en 2016 et en 2015, et dont j'ai extrait moi-même les images que je vous propose...

ça commencera le 10 juin, en même temps que l'euromachin...

... any questions ?

vlcsnap-2015-04-04-19h32m45s102 vlcsnap-2015-04-04-19h35m29s231 vlcsnap-2015-04-04-19h35m44s169

(j'ai retrouvé ça, par exemple, que je nous avais pas proposé la dernère fois, il s'agit du magnifique Judex, de Franju, mais bon c'était difficile!)

1 juin 2016

modérateur ?

COMME DES LIONS
de Françoise Davisse

Une autre soirée "d'échange" dans le bôôô cinéma. Quekques semaines après Merci patron! de François Ruffin, l'ambiance était à nouveau à Debout les damnés de la terre et Prolétaires de tous les pays unissez-vous. Il était à nouveau question du patronat et des ouvriers, de l'exploitation de l'homme par l'homme, du cynisme des nantis et de l'étroite marge de manoeuvres dont disposent, finalement, les petits.
Ruffin avait fait ça assez joyeusement, avec sa famille d'ouvriers licenciés qui réussissaient à faire à Bernard Arnauld un pied-de nez de quelques dizaines de milliers d'euros (une bagatelle pour lui, une manne providentielle pour eux). Ici aussi c'est assez joyeux, et il sera aussi question de David prolo contre Goliath patrono (et aussi, in fine de pépettes et d'indemnisations -ou pas-) mais cette fois-ci on est dans l'usine (PSA Aulnay), les mains dans le cambouis, et on va suivre, de l'intérieur, les plusieurs mois de grève vécus (tenus) par tout un groupe d'ouvriers de l'usine.
Une grève "minoritaire" mais sacrément énergique (énergisante), montrée chronologiquement (les différents moments en ont été filmés par Françoise Davisse) avec, régulièrement, des inserts de textes transmettant les directives de "la direction", ses décisions, ses déclarations, ses mensonges, sa mauvaise foi, son mépris, son aveuglement... mais pas uniquement ceux "de la direction", également ceux des politiques (du plus petit au plus grand, -on a droit à une visite de François Nollande, juste avant le premier tour des présidentielles, qui donne rendez-vous aux grévistes "après son élection"... no comment-) mais aussi ceux des médias (journaux télé surtout).
Et ils en veulent, nos Petits Poucets grévistes de la CGT, infatigables, intarissables, et ils poursuivent leur action, ils persistent, mordicus, en revendicant toujours la "non-violence" (et face aux CRS c'est dur de résister). On verra défiler quelques têtes connues du PS (que je ne me donnerai même pas la peine de nommer tellement ils font triste figure dans leurs déclaration factices et languedeboisesques. Piteux.) tandis qu'ils attendent la nomination d'un médiateur longtemps promise et tout aussi longtemps différée.
Le film (presque deux heures tout de même) se regarde avec grand plaisir (j'avoue qu'au départ j'avais un peu peur de m'emmerder m'ennuyer poliment mais ici pas du tout du tout), tellement tout ça est plaisamment fait (la bonne humeur récurrente des grévistes -des syndicalistes- leur énergie, leur gnaque, semblent avoir gagné le montage (et le message) du film.)
Ce qui est drôle, c'est que c'est filmé de tellement près qu'on pourrait croire un instant que c'est l'usine entière qui était en grève. Et lorsque le couperet tombe, sèchement, impassiblement (le bilan des licenciements, des indemnisés, et des reclassés) on a droit à un joyeux épilogue (je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Ce vieux rêve qui bouge, d'Alain Guiraudie, même si ça a très peu de choses à voir).
Un excellent moment de cinéma politique, syndical plutôt. (je suis toujours sensible à cette belle utopie des discours syndicalistes, aux lendemains qui chantent, à tous les gars du monde qui veulent se donner la main). qui m'a d'autant plus enthousiasmé qu'était présent ensuite dans la salle pour ce fameux moment d'échange qui caractérise justement les soirées-rencontres, Salah Keltoumi, un des bouillonnants grévistes présents dans le film, qui se révéla aussi passionnant "en vrai" qu'à l'écran. (la preuve c'est que, exceptionnellement, je suis resté jusqu'au bout de la discussion!)

059918

<< < 1 2 3 4 5
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 936