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lieux communs (et autres fadaises)
1 août 2014

"payer sans marchander le prix exorbitant de la beauté"

MAESTRO
de Lea Fazer


Oh que voilà un film parfaitement exquis.
Ex-quis, oui.
Et pas du tout juste parce que Pio Marmaï en est le héros (d'ailleurs, il n'a même pas de barbe dedans, c'est dire!). Non, c'est tout l'ensemble : le scénario (c'est d'après l'histoire -vraie- survenue à Jocelyn Quivrin, qui fut engagé sur Les amours d'Astrée et de Céladon, le dernier film d'Eric Rohmer, alors que ce n'était visiblement pas, au départ, sa tasse de thé -plutôt a priori Vin Diesel et Bruce Willis-, mais qui en fut , progressivement, puis finalement si enthousiasmé - et chamboulé- qu'il avait ensuite décidé d'en faire un film, à hommage à Eric R., mais, pas de bol, il est mort (accident de voiture) en cours d'écriture du scénario, tandis que Rohmer mourait lui aussi (accident de vieillesse) et c'est donc Léa Fazer, la co-scénariste, qui a repris l'affaire, bouclé l'écriture, et tourné le film qui en a découlé), les références et les citations, le "film dans le film" (on assiste donc au tournage en live d'Astrée et Céladon), procédé qui ne peut que plaire doublement à tout amateur cinéphile (oh oui j'ai toujours adoré les films avec un autre film dedans), les interprètes : Pio Marmaï, donc, mais aussi Michael Lonsdale dans le rôle de Cédric Rovère, Dominique Reymond dans celui de son assistante, Déborah François dans le rôle de la starlette indécise... -il faudrait citer tout le monde- , l'humour -j'ai gloussé de rire et de plaisir pendant tout le film-, la tendresse, l'humanité, le sens du détail, le journal du tournage, l'éloge de la culture (qui cultive ??? private joke hinhin), le regard à la fois amusé et admiratif, l'hommage à la fois attendri et lucide, le mélange des genres, les répliques qui font mouche... je pourrais continuer ainsi longtemps. (mais je m'interromps car il fallait bien que cesse aussi cette interminable phrase de quinze lignes...)
Un film typique de la catégorie "tendrement drôle" (ou drôlement tendre), parfait pour ensoleiller les jours où il pleuvine, et tout aussi idéalement rafraîchir les jours où il fait soleil...
Un film bonhomme, érudit et papelard comme le personnage de Lonsdale, un film rigolard trivial et chien fou comme celui de Pio Marmaï, un film humain et attentif aux autres comme celui de Dominique Reymond, un film fragile et diaphane enfin, comme Déborah François...
Oui, je me suis régalé.

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