phynance
UNE VIE MEILLEURE
de Cédric Kahn
Je n'y peux rien, c'est comme ça, j'ai pour Guillaume Canet acteur un capital sympathie indéniable, plus que j'en ai en tout cas pour Cédric Kahn en tant que réalisateur. En toute partialité, certes. Aucun de ses films ne m'a véritablement fait vibrer.
Celui-là ne fera pas exception. On y parle de surendettement, de credit revolving, de précarité, et de fric, de fric, et de fric. Ceux qui en manquent cruellement, et pourtant ont des projets, et ceux qui font semblant de vouloir leur en prêter. On suit ainsi la trajectoire descendante et exponentielle d'un Guillaume Canet cuisinier dans une cantoche qui veut absolument ouvrir le restau de ses rêves, mais la réalité (bancaire) va s'employer à lui prouver que non.
Il y a aussi une histoire d'amour, avec une jeunette (Leila Bekhti) et son fils qu'elle va confier à Guillaume le temps d'aller se renflouer un peu au Québec.
Et qui va les laisser sans nouvelles un certain temps.
Je ne trahis rien, je m'arrête grosso modo où s'arrête la bande-annonce.
Le film est réaliste, cruellement pourrait-on dire, et sa description de la mouise, de la dèche, de la loose, est assez objective. Guillaume Canet y excelle aussi. On a même l'immense plaisir d'y voir un salopard de marchand de sommeil s'y faire casser la gueule et délester d'un substanciel magot (qui ne sera pas perdu pour tout le monde hum hum je n'en dis pas plus...)
Le film alors zigzague, prend l'avion (et de la distance ?)nous gratifie d'une scène de retrouvailles (à laquelle, mécréant, je n'ai pas cru une seconde) pour s'achever sur une motoneige (dans un fondu au blanc attendu et tout à fait justifié) dans une fin aussi ouverte que le paysage qui l'incarne.
Ni chaud ni froid serait exagéré (il fait froid, dans ce film, c'est normal, les pauvres se les gèlent) mais à quoi bon ? serait plus juste. Du cinéma qu'on pourrait qualifier de social, sociétal (certains critiques ont évoqué Pialat, d'autres Loach, carrément) qui a toutefois plus envie de raconter une histoire (narration) que de s'interroger sur la façon de le faire (cinématographie).
D'où ses limites (et mes réserves).