chroniques d'un déménagement annoncé (4)
(désordre)
Cartons, cartons, cartons...
Y en a un peu partout (dans l'appar't et dehors aussi, dans tous les états du carton de déménagement : de "rempli fermé scotché" à "encore plié empilé contre le mur".
Je fais petit à petit, par ci et par là, c'est impossible de vider une pièce entièrement et systématiquement. Je sors des trucs qui étaient dans des cartons pour les remettre dans d'autres cartons, et l'appartement est comme un champ de mines, où il faut marcher prudemment (la nuit on y perd complètement ses repères habituels -en 16 ans pensez donc comme on les a mémorisés, tous ces itinéraires- et il arrive qu'on se replie en accordéon le petit orteil contre un coin, justement, de carton!) , enjamber, contourner, éviter, tous ces ventres ouverts de réceptacles pas tout à fait remplis. Comme des fouilles archéologiques, mais à l'envers, puisqu'on les les remplit au lieu de les vider...
Il y a des sacs-poubelles démesurés, avec tous les machins que l'on jette (mais que ce papier peut peser lourd, c'est affolant), il y a des tas, qu'on ne s'est pas encore résolu à rentrer, manu militari, dans lesdits sacs-poubelles, et des machins qui traînent, qui en profitent, parce que'ils savent bien qu'ils n'ont rien à faire là, mais que dans l'était où on est, on n'aura même pas le courage de leur faire les gros yeux, ni même la force de les ramasser... alors les jeter, pensez donc...
Mais ils ne perdent rien pour attendre.
En tout cas, j'ai été cet après-midi le plus heureux des hommes : j'ai retrouvé, derrière des boîtes en fer empilées au dernier étage tout en bas du meuble de l'imprimante mes ciseaux jaunes, mes ciseaux adorés que j'avais cru perdus irrémédiablement depuis quelques mois déjà...
A quelque chose déménagement est bon...