Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
13 septembre 2008

léger mal au coeur

JAR CITY
de Baltasar Kormakur

101 Reykjavik, Noi Albinoi, Back Soon... les quelques cartes postales de cinéma déjà reçues d'Islande étaient plutôt folklo, décalées, givrées, un peu zinzin, mais là, question bonne humeur, on est à des kilomètres. Question rigolade, on serait entre Dreyer et Reygadas, pour vous donner une idée. Pas de tapage sur les cuisses en perspective, donc. Jar City est l'adaptation d'un polar (islandais lui-aussi), dont tous les gens que je connais et qui l'ont lu m'ont dit le plus grand bien. Une histoire plutôt complexe, où un flic limite grincheux va devoir déméler les fils d'une ténébreuse enquête. (C'est vrai qu'on a un faible pour ces flics cabossés, désabusés, esquintés,solitaires, et celui-ci prendra sans problème une bonne place dans la famille...)
Dès le tout début du film, le ton est donné, on sait qu'il sera, justement, beaucoup question de famille et de filiation, puisqu'en très peu de temps on nous aura présentés trois filles : une qui va bientôt mourir à l'hôpital, une autre morte il y a bien longtemps, et une troisème (celle du flic qui mène l'enquête), qui ne va, disons, pas très bien... Qu'est-ce qui relie une fillette mourante et un homme qui se fait assassiner à coup de cendrier ? Le récit est complexe, mêlant les histoires et les époques, exhumant les cadavres, mais il s'avèrera que le meurtre est tout sauf "un crime islandais typique : bordélique et sans intérêt", ce qu'affirme au début du film, péremptoire, un  collègue de notre flic bougon (un genre de faux Colin Farrell dans Miami Vice) l'autre étant une matrone en manteau à chevrons qui visiblement doit sourire approximativement une fois et demie par an.
Si les paysages islandais (même si ce ne sont pas ceux qu'on filme d'habitude) sont toujours aussi admirables, on n'en dira pas autant de ses habitants (surtout ceux impliqués dans cette sombre histoire), le réalisateur ayant privilégié les trognes, les têtes de vrais gens (comme vous et moi, quoi) pas forcément les plus glamour donc, ce qui en rajoute encore un peu dans le luthérien, le glauque et le mortifère, d'autant plus que les lieux (déjà pas franchements joyeux : un hôpital, un cimetière, un institut de conservation de cadavres dans le formol...) sont filmés dans des teintes jaunâtres, verdâtres, bleuâtres, avec des lumières comme assourdies, affaiblies, et que le film est présenté dans un format bizarre (du scope islandais ?) avec deux bandes noires supplémentaires en haut et en bas de l'écran. Ambiance.
On est très loin des joyeux clichés touristico-islandophiles, et on soupçonnerait presque le réalisateur d'en avoir rajouté une louche dans le réalisme neurasthénique ; ainsi la scène qui a failli me faire rendre mon déjeuner n'a rien à voir avec l'enquête proprement dite, il s'agit juste du repas de midi du flic grinchouilleux, qu'on verra, avec une certaine complaisance complice de la part du réalisateur, semble-t-il, déjeuner frugalement (et en plan rapproché) d'une tête de mouton. (Beurk, rien que d'y repenser j'en ai à nouveau l'estomac qui se retourne...)
C'est vrai que  le terme d'humour à froid se justifie pleinement ici (il s'agirait de traces , un genre de paillettes cryogénisées). A plusieurs reprises, une réplique m'a fait venir aux lèvres un sourire, incongru comme un hoquet (mais j'étais à chaque fois le seul dans la salle à rirouner... c'est grave docteur ?) Mais bon, tout ça est impeccable, imparable, implacable. Et le film ne fait que confirmer tout le bien que je pense (et je ne suis pas le seul) du cinéma islandais.

18967079_w434_h_q80

11 septembre 2008

tempus fugit

Où il serait à nouveau question de manquer de temps.
Après le beau temps nonchalant des ouacances, où justement on avait tout celui qu'on voulait (de temps) puisqu'on le gérait soi-même uniquement (ou à peu de chose près), voilà que ça recommence, qu'on devrait être à deux endroits à la fois, ou en train de faire trente-six choses à la fois,  simplement parce qu'on a du mal à établir des priorités (et il advient qu'on se mente à soi-même, en sachant bien qu'on a telle chose à faire obligatoirement avant telle date-butoir, on fait pourtant comme si, et on fait autre chose, de moins urgent / important / vital certes mais tellement plus agréable. (parce que sans doute plus vain). A nouveau donc, il faut gérer. Le retour du temps "social" a néanmoins ceci de bon que, par exemple, le mercredi est redevenu "le" mercredi...

7 septembre 2008

micro49

Une fois de plus, avoir les larmes aux yeux, pour de multiples raisons, en écoutant
O Superman

*

Finalement, je suis un genre de touriste japonais du quotidien

*

"la solitude, c'est l'indépendance qui présente sa note."

*

Des rêves plutôt doux, qui, paradoxalement, m'attristent au réveil.

*

"Il est beaucoup demandé aux araignées" (fin d'un rêve)

*

"Uno para arriba
Uno para abajo
Uno para centro
Uno para dentro"

*

Est-ce que les mots s'usent par les bords ? (interrogation de demi-sommeil)

*

Cette extraction d'une dent de sagesse qui me préoccupait fut en fin de compte aussi facile que rapide.

*

L'ordre des choses : c'est mieux de pleurer quand on est tout seul et de rigoler quand on est plusieurs, plutôt que l'inverse.

*

Les sapeurs-pompiers ont défilé sous la pluie.

*

6 septembre 2008

briser la glace

MIRRORS
d'Alexandre Aja

Les jours se suivent... Etant donné que désormais, grâce à notre meerveilleux ministre de l'éducassion, on ne travaille plus le samedi matin, le vendredi soir devient soir de fête, et je  me suis dis que j'allais en profiter pour m'offrir une bonne daubasse, dite justement "du vendredi soir" avec bourrins de rigueur (j'en ai vu d'ailleurs arriver un splendide spécimen, format armoire à glace en short et t-shirt sans manche laissant voir les musclos, qui n'a rien eu de plus pressé, une fois installé le rang devant moi  à côté de sa copine blondinette grassouillette, que d'enlever ses pompes t48, genre baskets de Pascal Brutal, et d'en sniffer leur contenu avec un assez visible ravissement, presque avec gourmandise ; un peu plus tard pendant le film, il a carrément posé ses petons sur le siège devant lui, et j'ai pu voir en ombres chinoises gigoter ses gros orteils (et les autres aussi), qu'il exerçait avec un plaisir tout aussi visible, me fournissant ainsi un dérivatif visuel passager, à un moment où justement je n'avais pas trop envie de regarder l'écran,  jusqu'à ce qu'enfin une employée du bôôô cinéma (car ici, ils font des rondes!) vienne lui tapoter l'épaule en le priant de rengainer ses panards, on rigole pas avec la sécurité ici...)
Je suis donc allé voir, en avant-première, le film en question ici chroniqué. Daubasse ? pas tant que ça. un  Bouh! fais-moi peur! assez efficace, dans des décors assez grandiosement anxiogènes (un grand magasin ravagé par un incendie mais laissé en l'état, avec mannequins à moitié calcinés, dans lequel notre héros, ex-flic et ex-alcoolo et ex-marié (Kiefer Sutherland) a trouvé un job de veilleur de nuit.)
Car c'est le thème du film : les miroirs sont méchants (enfin, plutôt les gens qui sont derrière) ; pas un thème très nouveau, certes,  mais qui m'attirait, parce qu'en général au cinéma, les miroirs sont assez souvent utilisés pour flanquer le trouille, et je marche à tous les coups : dès qu'une demoiselle (ou un damoiseau) entre dans sa salle de bain et ouvre la porte de l'armoire à pharmacie pour se laver les dents ou prendre ses cachets, il/elle capte, justement dans le miroir qui lui fait face, le reflet du tueur / fantôme / monstre / mort-vivant (rayez la mention inutile) qui attendait caché derrière la porte.
Et bien Mirrors, comme son nom l'indique, c'est tout à fait ça. D'autant plus que le réalisateur exploite toutes les possibilités de nous flanquer la frousse avec : c'est un truc que j'avais toujours rêvé de voir : une personne se regarde dans le miroir, puis se retourne et s'éloigne, mais, manque de bol, son reflet reste immobile et continue de la regarder (pas très amicalement d'ailleurs)...
Bon, il y a bien sûr toute une explication que notre héros va de plus en plus frénétiquement s'employer à découvrir, mais bon... là, rien de vraiment nouveau sous le soleil. Ca rappellerait même un autre film, mais si je vous dis les titres, ça vous gâchera le plaisir...) Disons qu'on suit le déroulement de sa quête, avec ses passages obligés (énigme, coupures de journaux, choses qui se sont passées il y a très longtemps*, lieux énigmatiques, rebondissements) jusqu'à la résolution de l'énigme (je trouve que la partie finale, l'affrontement, est un peu décevante et en-deça  mais bon...) Je le répète, les décors valent à eux seuls le déplacement. Mais, si vous y allez, surtout n'oubliez pas les boules Quiès. Ca atténuera un peu. (il m'a bien semblé, à plusieurs reprises, entre deux tonitruances de la bande-son, entendre la copine blonde de mon ami bourrin de devant pleurnicher un peu de frayeur, et lui alors de se pencher tout auréolé de sa mâle assurance, et de lui chuchoter quelques paroles réconfortantes. C'est pas beau l'amour, hein...)
C'est, en fin de compte, un film qui risque de mécontenter un peu tout le monde : les amateurs d'ambiances gothiques et/ou mystérieuses auront du mal avec les (quelques) scènes (plutôt très) gore (la deuxième est vraiment insupportable, je n'en ai absolument rien regardé, à partir du moment où la dame se met les doigts dans la bouche... à bon entendeur...), tandis que, à l'inverse,  les friands de sang qui gicle et de morts violentes diverses auront du mal avec justement le côté léché des décors (on apprend au générique de fin que tout ça fut tournée en Roumanie, et on comprend mieux la majesté inquiétante des lieux...). Par contre, tout le monde, je pense, sera unaniment énervé contre la musique qui n'en finit pas de tonitruer et de vous exploser les oreilles pour vous faire sauter en l'air (et risquer l'arrêt cardiaque si vous aviez eu le malheur d'un peu vous assoupir) dés qu'un reflet sort un peu de l'ordinaire.
Mais le petit rebondissement ultime est plutôt agréable (ça ne m'avait même pas effleuré l'espace d'un instant, comme quoi on arrive toujours à être surpris...)

18970165_w434_h_q80

* Avant, quand on parlait dans un film de quelque chose qui s'était passé il ya très longtemps, c'était au début du siècle, maintenant c'est "dans les années 50" que se passent les très vieilles choses... C'est justement là que je suis né...

4 septembre 2008

y a d'la joie

LE SILENCE DE LORNA
de Luc et Jean-Pierre Dardenne

C'est chaque fois pareil, avec chacun des films des frères Dardenne : je vais le voir, je l'apprécie, mais je sais bien, à la fin, que je n'aurai pas envie d'y retourner. Peut-être parce que, à chaque fois, ils me confirment que le monde dans lequel je vis n'est pas celui des Bisounours, mais bien celui qu'ils décrivent. Ce qui s'appelle enfoncer le clou.
Là, pourtant, j'étais prevenu, question noirceur et désespoir. J'ai, bien entendu, fini les larmes aux yeux et le moral au fond des chaussettes. Au fin fond. Un beau, un très beau portrait de femme, incarnée par la débutante Arta Dobroshi (superbe). Un personnage moins opaque et buté que leur précédente Rosetta, plus complexe (plus humain ?) mais au destin pas forcément plus enviable, d'ailleurs. Mariage blanc, liasses de billets, travailleur clandestin, mafieux russe, junkie paumé, hôpital, coups et blessures... Portrait(s) de salauds plus ou moins ordinaires, et de victimes idem, sur fond de profonde désespérance urbaine, filmés au plus près, au plus juste. Réaliste et sans concesssion. Mais sacrément bien filmé. Concis et âpre (âcre ?)

18959724_w434_h_q80

ps : Et la rentrée? me demanderez-vous. Euh, qui est-ce qui a parlé de Bisounours ???

2 septembre 2008

l'été a été (2)

DSC01826DSC01794DSC01800DSC01933DSC01886DSC01926DSC01842DSC01940DSC01958DSC01944DSC02231DSC02253

1 septembre 2008

l'été a été (1)

DSC02401DSC02378DSC02372DSC01576DSC01540DSC01328DSC01436DSC01405DSC01359DSC01334DSC01333DSC02373

<< < 1 2
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 936